11.07.2015 Views

SANS FAMILLE

SANS FAMILLE

SANS FAMILLE

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L’idée de recevoir un coup de pied calme l’imagination deMattia, et nous restons livrés à nos incertitudes : ce serait vraimentterrible d’offrir à mère Barberin une vache qui ne donneraitpas de lait ou qui n’aurait pas de cornes.Dans les histoires qui nous avaient été contées, il y en avaitune dans laquelle un vétérinaire jouait un rôle terrible, aumoins à l’égard du marchand de vaches. Si nous prenions unvétérinaire pour nous aider, sans doute cela nous serait une dépense,mais combien elle nous rassurerait.Au milieu de notre embarras, nous nous arrêtâmes à ceparti, qui, sous tous les rapports, paraissait le plus sage, et nouscontinuâmes alors gaiement notre route.La distance n’est pas longue du Mont-Dore à Ussel ; nousmîmes deux jours à faire la route, encore arrivâmes-nous debonne heure à Ussel.J’étais là dans mon pays pour ainsi dire : c’était à Ussel quej’avais paru pour la première fois en public dans le Domestiquede M. Joli-Cœur, ou le Plus bête des deux n’est pas celui qu’onpense, et c’était à Ussel aussi que Vitalis m’avait acheté ma premièrepaire de souliers, ces souliers à clous qui m’avaient rendusi heureux.Pauvre Joli-Cœur, il n’était plus là avec son bel habit rougede général anglais, et Zerbino avec la gentille Dolce manquaientaussi.Pauvre Vitalis, je l’avais perdu et je ne le reverrais plusmarchant la tête haute, la poitrine cambrée, marquant le pasdes deux bras et des deux pieds en jouant une valse sur son fifreperçant.– 528 –

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!