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SANS FAMILLE

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tances où la lumière serait indispensable. Nous passions doncmaintenant tout notre temps dans l’obscurité.Non-seulement cela était lugubre, mais encore cela étaitdangereux, car si nous faisions un mouvement maladroit, nouspouvions rouler dans l’eau.Depuis la mort de Compayrou nous n’étions plus que troissur chaque palier et cela nous donnait un peu plus de place :l’oncle Gaspard était à un coin, le magister à un autre et moi aumilieu d’eux.À un certain moment, comme je sommeillais à moitié, jefus tout surpris d’entendre le magister parler à mi-voix commes’il rêvait haut.Je m’éveillai et j’écoutai.– Il y des nuages, disait-il, c’est une belle chose que lesnuages. Il y a des gens qui ne les aiment pas ; moi je les aime.Ah ! ah ! nous aurons du vent, tant mieux, j’aime aussi le vent.Rêvait-il ? Je le secouai par le bras, mais il continua :– Si vous voulez me donner une omelette de six œufs, nonde huit ; mettez-en douze, je la mangerai bien en rentrant.– L’entendez-vous, oncle Gaspard ?– Oui, il rêve.– Mais non, il est éveillé.– Il dit des bêtises.– Je vous assure qu’il est éveillé.– 487 –

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