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SANS FAMILLE

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Cette terrible averse ne dura pas longtemps, cinq ou sixminutes peut-être, et elle cessa tout à coup comme tout à coupelle avait commencé : le nuage fila sur Paris et nous pûmes sortirde dessous notre grande porte. Dans la rue, les grêlons durset ronds roulaient sous les pieds comme les galets de la mer, etil y en avait une telle épaisseur que les pieds enfonçaient dedansjusqu’à la cheville.Lise, ne pouvant marcher dans cette grêle glacée, avec sesbottines de toile, je la pris sur mon dos ; son visage si gai en venant,était maintenant navré, des larmes roulaient dans sesyeux.Nous ne tardâmes pas à arriver à la maison dont la grandeporte était restée ouverte ; nous entrâmes vivement dans le jardin.Quel spectacle ! tout était brisé, haché : panneaux, fleurs,morceaux de verre, grêlons formaient un mélange, un fouillissans forme ; de ce jardin si beau, si riche le matin, rien ne restaitque ces débris sans nom.Où était le père ?Nous le cherchâmes, ne le voyant nulle part, et nous arrivâmesainsi à la grande serre dont pas une vitre n’était restéeintacte : il était assis, affaissé pour mieux dire, sur un escabeauau milieu des débris qui couvraient le sol, Alexis et Benjaminprès de lui immobiles.– Oh ! mes pauvres enfants ! s’écria-t-il en levant la tête ànotre approche, qui lui avait été signalée par le bruit du verreque nous écrasions sous nos pas, oh ! mes pauvres enfants !Et, prenant Lise dans ses bras, il se mit à pleurer sans ajouterun mot.– 346 –

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