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SANS FAMILLE

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– Voilà une vache du Rouergue qui est justement ce qu’ilvous faut, dit-il.Un paysan à l’air chétif la tenait par la longe ; ce fut à luique le vétérinaire s’adressa pour savoir combien il voulait vendresa vache.– Trois cents francs.Déjà cette petite vache alerte et fine, maligne de physionomieavait fait notre conquête, les bras nous tombèrent du corps.Trois cents francs : ce n’était pas du tout notre affaire ; jefis un signe au vétérinaire pour lui dire que nous devions passerà une autre ; il m’en fit un pour me dire au contraire que nousdevions persévérer.Alors une discussion s’engagea entre lui et le paysan : il offrit150 francs ; le paysan diminua 10 francs. Le vétérinairemonta à 170 ; le paysan descendit à 280.Mais arrivées à ce point, les choses ne continuèrent pasainsi, ce qui nous avait donné bonne espérance : au lieu d’offrir,le vétérinaire commença à examiner la vache en détail : elleavait les jambes faibles, le cou trop court, les cornes trop longues; elle manquait de poumons, la mamelle n’était pas bienconformée.Le paysan répondit que, puisque nous nous y connaissionssi bien, il nous donnerait sa vache pour deux cent cinquantefrancs, afin quelle fût en bonnes mains.Là-dessus la peur nous prit, nous imaginant tous deux quec’était une mauvaise vache.– Allons-en voir d’autres, dis-je.– 535 –

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