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SANS FAMILLE

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– Nous sommes sauvés, s’écrièrent Bergounhoux et Pagès,nous sortirons d’ici.Tremblant d’épouvante, je me rejetai en arrière ; j’étais glacéd’horreur, à moitié mort.– Ce n’était pas un honnête homme, dit l’oncle Gaspard.Le magister ne parlait pas, mais bientôt il murmura entreses dents :– Après tout il nous diminuait notre portion d’oxygène.Ce mot que j’entendais pour la première fois me frappa, etaprès un moment de réflexion, je demandai au magister ce qu’ilavait voulu dire :– Une chose injuste et égoïste, garçon, et que je regrette.– Mais quoi ?– Nous vivons de pain et d’air ; le pain, nous n’en avonspas ; l’air, nous n’en sommes guère plus riches, car celui quenous consommons ne se renouvelle pas ; j’ai dit en le voyantdisparaître qu’il ne nous mangerait plus une partie de notre airrespirable ; et cette parole, je me la reprocherai toute ma vie.– Allons donc, dit l’oncle Gaspard, il n’avait pas volé sonsort.– Maintenant, tout va bien marcher, dit Pagès en frappantavec ses deux pieds contre la paroi de la remontée.– 480 –

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