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SANS FAMILLE

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le, après tout, puisque Vitalis m’avait demandé si j’avais peur ;cependant, en m’interrogeant, je ne trouvai pas en moi cettefrayeur.À mesure que je gravissais la pente du monticule, les genêtsdevenaient plus forts, les bruyères et les fougères plus hautes,leur cime dépassait souvent ma tête, et parfois j’étais obligéde me glisser sous leur couvert.Cependant je ne tardai pas à atteindre le sommet de ce petittertre. Mais j’eus beau ouvrir les yeux, je n’aperçus pas lamoindre lumière. Mes regards se perdaient dans l’obscurité :rien que des formes indécises, des ombres étranges, des genêtsqui semblaient tendre leurs branches vers moi, comme deslongs bras flexibles, des buissons qui dansaient.Ne voyant rien qui m’annonçât le voisinage d’une maison,j’écoutai pour tâcher de percevoir un bruit quelconque, le meuglementd’une vache, l’aboiement d’un chien.Après être resté un moment l’oreille tendue, ne respirantpas pour mieux entendre, un frisson me fit tressaillir, le silencede la lande m’avait effaré ; j’avais peur. De quoi ? Je n’en savaisrien. Du silence sans doute, de la solitude et de la nuit. En touscas, je me sentais sous le coup d’un danger.À ce moment même, regardant autour de moi avec angoisse,j’aperçus au loin une grande ombre se mouvoir rapidementau-dessus des genêts, et en même temps j’entendiscomme un bruissement de branches qu’on frôlait.J’essayai de me dire que c’était la peur qui m’abusait, etque ce que je prenais pour une ombre était sans doute un arbuste,que tout d’abord je n’avais pas aperçu.Mais ce bruit, quel était-il ?– 115 –

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