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SANS FAMILLE

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– Mais je vous assure qu’il ne fera rien de bon ; et d’autrepart nos recettes à Mattia et à moi seront moins fortes ; nousgagnerions davantage avec Capi.– Assez causé, me dit mon père, quand j’ai dit une chose,j’entends qu’on la fasse et tout de suite, c’est la règle de la maison,j’entends que tu t’y conformes, comme tout le monde.Il n’y avait pas à répliquer, et je ne dis rien, mais tout bas jepensai que mes beaux rêves pour Capi se réalisaient aussi tristementque pour moi : nous allions donc être séparés ! quel chagrinpour lui et pour moi !Nous gagnâmes notre voiture pour nous coucher, mais cesoir-là, mon père ne nous enferma point.Comme je me couchais, Mattia, qui avait été plus de tempsque moi à se déshabiller, s’approcha de mon oreille, et me parlantd’une voix étouffée :– Tu vois, dit-il, que celui que tu appelles ton père ne tientpas seulement à avoir des enfants qui travaillent pour lui, il luifaut encore des chiens ; cela ne t’ouvre-t-il pas les yeux enfin ?demain nous écrirons à mère Barberin.Mais le lendemain il fallut faire la leçon à Capi ; je le prisdans mes bras, et doucement, en l’embrassant souvent sur lenez, je lui expliquai ce que j’attendais de lui : pauvre chien,comme il me regardait, comme il m’écoutait.Quand je remis sa laisse dans la main d’Allen, je recommençaimes explications, et il était si intelligent, si docile, qu’ilsuivit mes deux frères d’un air triste mais enfin sans résistance.– 672 –

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