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SANS FAMILLE

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– Et depuis, vous ne vous êtes pas ressenti de cette maladie?– Non.– Pas de fatigues, pas de lassitudes, pas de sueurs dans lanuit ?– Non, jamais ; quand je suis fatigué, c’est que j’ai beaucoupmarché, mais cela ne me rend pas malade.– Et vous supportez la fatigue facilement ?– Il le faut bien.Il se leva, et vint à moi ; alors il me tâta le bras, puis il posala main sur mon cœur, enfin il appuya sa tête dans mon dos etsur ma poitrine en me disant de respirer fort, comme si j’avaiscouru ; il me dit aussi de tousser.Cela fait, il me regarda en face attentivement assez longtemps,et ce fut à ce moment que j’eus l’idée qu’il devait aimer àmordre, tant son sourire était effrayant.Sans rien me dire, il reprit sa conversation en anglais avecmon père, puis après quelques minutes ils sortirent tous lesdeux, non par la porte de la rue, mais par celle de la remise.Resté seul je me demandai ce que signifiaient les questionsde ce gentleman ; voulait-il me prendre à son service ? maisalors il faudrait me séparer de Mattia et de Capi ! et puis j’étaisbien décidé à n’être le domestique de personne, pas plus de cegentleman qui me déplaisait, que d’un autre qui me plairait.– 690 –

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