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SANS FAMILLE

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Pour moi, je la sentais me descendre en eau froide dans lecou, et mon maître, dont la peau de mouton était soulevée pourlaisser respirer Joli-Cœur, ne devait pas être mieux protégé.Cependant nous continuions de marcher contre le vent etcontre la neige sans parler ; de temps en temps nous retournionsà demi la tête pour respirer.Les chiens n’allaient plus en avant, ils marchaient sur nostalons, nous demandant un abri que nous ne pouvions leurdonner.Nous avancions lentement, avec peine, aveuglés, mouillés,glacés, et bien que nous fussions depuis assez longtemps déjà enpleine forêt, nous ne nous trouvions nullement abrités, la routeétant exposée en plein au vent.Heureusement (est-ce bien heureusement qu’il faut dire),ce vent qui soufflait en tourmente s’affaiblit peu à peu, maisalors la neige augmenta, et au lieu de s’abattre en poussière, elletomba large et compacte.En quelques minutes la route fut couverte d’une épaissecouche de neige dans laquelle nous marchâmes sans bruit.De temps en temps je voyais mon maître regarder sur lagauche comme s’il cherchait quelque chose, mais on n’apercevaitqu’une vaste clairière dans laquelle on avait fait une coupeau printemps précédent, et dont les jeunes baliveaux aux tigesflexibles se courbaient sous le poids de la neige.Qu’espérait-il trouver de ce côté ?– 214 –

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