BOURGEOIS - Toronto Public Library

COMPAGNIE DU NORD-OUEST. 101
La petite troupe, malgre les remontrances des Sauvages,
fit encore vingt-cinq milles d'une navigation aussi
dangereuse. M. Fraser, deRormais parfaitement convaincu
que la riviel'e etait impasRable, se c1ecida enfin a
met.tre ses canot.s en sli.ret.e pour Ie ret.our et a con tinuer
sa course par t.erre. L'on mit en cache tout ce qu'il
n'etait pas possible c1'emporter; puis, chacun s'etant
charge de quatre-vingts Ii vres pesan t, c' est-a-dire des
articles les plus necessaires, on se mit en route.
Apres deux j ours d'une marche moins penible q u' on ne
s'y attendait, l'expedition arriva au pays des Askettihs,
pres de l'endroit appele aujourd'hui LilloeL Elle y fut
tres bien regue des naturels. Un vieux chef, qui n' avai t,
parnit-il, que Ie dMaut d'etre tres loquace, dit a M.
Fraser qu'il avait ete a la mer, qui n'etait plus guere
qu'a dix nuits, et qu'il y avait vu des blancs et des grands
canots; que Ie chef des blancs etaitun h0111111e tres fieI',
et se donnait de grands airs en marchand sur Ie pont
de son grand canot. Un autre lui dessina une carte du
pays, et lui dit qu'il existait a l'interieur une autre
grande riviere qui courait comme celle que l'expedition
avait suivie, et se jetait aussi dans la mer (1).
Le fieuve etant devenu presque navigable, ?II. Fraser
echangea une lime et une bouillotte pour un canot dans
lequel il mit les articles les plus 10m'ds, et qu'il confia
:1 M. Stuart, a un Voyageur et a deux des San vages.
(1) Evidemment Ie Columbia, que M. Fraser oroYlI.it descendre.