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son empreinte écologique. Plus petit pays du continent africain, cet<br />

Etat enclavé de 11.000 km2 , réparti de part et d’autre des rives du<br />

fleuve et entouré sur trois côtés par le Sénégal, est depuis longtemps<br />

une destination estivale. En 1965, les premiers touristes européens y<br />

débarquent, lorsqu’un dynamique Suédois, Bertil Harding, emmène<br />

300 de ses compatriotes dans un circuit novateur.<br />

Le pays a su développer son économie touristique grâce à ses<br />

attraits : du soleil toute l’année, un vol relativement court de l’Europe,<br />

un esprit national chaleureux, une fantastique faune et flore ainsi<br />

qu’un jetlag quasi inexistant (le décalage entre Banjul et l’heure<br />

d’Europe Centrale n’est que d’une heure).<br />

Dans les années 1990, le pays a enregistré plus de 100.000<br />

visiteurs chaque année – ce qui représente environ un visiteur pour<br />

15 Gambiens. Mais à l’heure actuelle, nombreux sont les professionnels<br />

qui réalisent qu’un gros volume d’affaires dans le tourisme, bien que<br />

bienvenu, s’accompagne d’inconvénients. Bien souvent, les touristes<br />

qui optent pour des forfaits voyages restent confinés dans leurs clubs,<br />

contribuant de ce fait assez peu à l’économie locale, sans mentionner<br />

les effets néfastes pour le milieu naturel, fragile, de la Gambie.<br />

En 2002, le gouvernement de la Gambie a envoyé une délégation<br />

au sommet mondial de Johannesburg sur le développement durable.<br />

La même année, les autorités ont également mis en place un certain<br />

nombre de législations, pour aider tant le secteur privé que public à<br />

répondre à l’exigence de gestion environnementale et sociale de<br />

l’industrie du tourisme.<br />

Fatou Raji, directrice générale de l’Office du tourisme<br />

de Gambie, explique que le champ couvert par la<br />

politique durable en matière touristique est large.<br />

« Lorsque l’on examine toutes les composantes du<br />

tourisme, » dit-elle « on doit intégrer l’économique, le<br />

social et l’environnemental. »<br />

A côté de Sandele, beaucoup d’autres projets<br />

intègrent ces principes. Le Sitanuku Lodge (tél. +220<br />

77 55 000, sitanunkulodge.com), par exemple, qui se<br />

trouve sur la rive nord du fleuve Gambie, sur les berges<br />

de la mangrove, à une courte traversée en bateau du centre-ville de<br />

Banjul. Gérés par l’hôtelier d’origine belge Marcel Hendrickx, les<br />

bungalows modernes du Sitanuku, tournent à l’énergie solaire. Ils<br />

puisent également leur eau d’un puits de forage tout proche. Ils<br />

disposent d’une plage privée, d’une sublime piscine et d’un très bon<br />

restaurant, et ils sont aussi intégralement engagés dans un concept de<br />

villégiature à faible impact écologique.<br />

« Nous utilisons de l’éclairage LED, employons du personnel du<br />

village voisin et veillons à acheter du matériel d’origine locale, »<br />

explique Hendrickx.<br />

De l’autre côté des flots, le Mandina Lodge dans le Makasutu<br />

Culture Forest, (makasutu.com), offre à ses clients l’opportunité de<br />

séjourner sur le fleuve, dans des lodges de standing, raccordés à<br />

l’énergie solaire. Ils disposent également de chambres de style<br />

« jungle », abritées dans le feuillage de la forêt. Et outre une cuisine<br />

raffinée, on peut aussi y pratiquer la pêche et observer les oiseaux.<br />

Veillez toutefois à réserver en avance – le nombre de visiteurs au<br />

Mandina est limité afin de minimiser leur impact sur la forêt.<br />

D’autres initiatives en faveur de l’environnement en Gambie visent<br />

à renforcer l’aspect durable dans l’industrie de l’accueil.<br />

Gambia is Good, notamment, est un projet local qui aide les agriculteurs<br />

à vendre leur production directement aux hôtels et aux restaurants.<br />

« Il fut un temps où la nourriture provenait du Sénégal, ou même<br />

d’Espagne, » confie Adama Bah, conseiller à Gambia is Good, « mais<br />

aujourd’hui, les petits exploitants, qui sont souvent des femmes, peuvent<br />

{ ECO TOURISM }<br />

Le tourisme<br />

durable<br />

contribue à<br />

l’économie<br />

locale<br />

brussels airlines b.spirit! magazine <strong>may</strong>-jun <br />

{ 13 }<br />

vendre en direct aux grands hôtels et en tirer un bon bénéfice. »<br />

Bah siège également au Conseil d’administration de l’Association<br />

des « Small Scale Enterprises in Tourism » (Asset), organisation de<br />

défense des intérêts des chauffeurs de taxi, guides, presseurs de jus,<br />

vendeurs de fruits et petits propriétaires de maisons d’hôtes. Depuis<br />

sa fondation en avril 2000, Asset s’est avéré un groupe<br />

remarquablement entreprenant.<br />

« Asset est une organisation leader à l’échelle internationale, » dit<br />

Harold Goodwin, professeur de tourisme à l’Université Metropolitan<br />

de Leeds, au Royaume Uni, dont l’intérêt pour la Gambie remonte à de<br />

nombreuses années. Goodwin est très impressionné par Gambia is<br />

Good, qui est, selon lui, « un véritable succès au bénéfice des<br />

communautés locales ».<br />

A côté de toutes ces initiatives, les visiteurs de passage peuvent<br />

aussi faire des gestes simples pour réduire leur impact<br />

environnemental. Tout cycliste habitué à l’agitation des villes<br />

européennes devrait pouvoir négocier sans trop de difficulté les<br />

routes de Banjul, comparativement plus lentes et tranquilles. Vous<br />

pouvez louer une mountain bike en bon état pour environ 5 € par jour,<br />

dans l’un des nombreux stands des quartiers touristiques. Ils<br />

proposent généralement des vélos bien entretenus et adaptés au<br />

revêtement inégal des routes du pays.<br />

Vous voulez plus d’aventure, tout en cherchant à rendre quelque<br />

chose aux populations locales lorsque vous repartirez ? Alors, achetez<br />

un vélo. Vous trouverez un grand choix de boutiques de bicyclettes de<br />

seconde main, dans la partie de Serrakunda qui s’étend<br />

le long de la route côtière de Kombo. Les prix vont de<br />

60 € pour un engin de qualité à 30 € pour une bécane<br />

plus basique. En outre, vous trouverez également une<br />

large palette de modèles à la Jahanka Amsterdam<br />

Enterprise, sur la portion de Bakoteh qui longe la route<br />

de Senegambia (tél. +220 446 1805, amsterdament.<br />

com). Ce magasin d’importations de seconde main a<br />

été fondé par un expatrié gambien. Son objectif étant<br />

d’offrir aux gens de l’endroit moins fortunés la<br />

possibilité d’acquérir des produits hollandais, usagés mais<br />

fonctionnels. Parmi les racks à vélos alignés à l’extérieur, nous avons<br />

sélectionné un magnifique ancien Royal Dutch Gazelle, au prix de 33<br />

€ seulement, après négociations.<br />

Bien que ses pneus fins ne soient pas adaptés à 100% au vaste<br />

réseau de chemins de terre de la Gambie, le circuit aller-retour de 96 km<br />

jusqu’au Sandele Lodge fut fantastique. Tout comme la balade d’une<br />

après-midi sur le sable ferme de la plage de Kololi, à marée basse.<br />

A la fin de votre séjour, vous avez plein d’options pour faire un don<br />

de votre vélo. L’association caritative active dans l’éducation, Jole<br />

Rider, distribue des bicycles aux écoles méritantes. Leur liste est<br />

reprise sur jolerider.org. Ou encore, vous pourriez simplement le<br />

céder à un natif nécessiteux.<br />

Enfin, il faut bien admettre que les voyages aériens et le tourisme<br />

ne s’accordent pas tout à fait avec les impératifs écologiques. Mais la<br />

Gambie, avec ses précieuses réserves énergétiques, quoique peu<br />

exploitées, son côté convivial, ses parcs pittoresques et ses plages de<br />

sable, est la preuve vivante que les vacanciers ne doivent pas<br />

nécessairement mettre de côté leur propre empreinte au niveau local,<br />

pour passer un agréable séjour.<br />

Goodwin compare la pratique du tourisme responsable au<br />

consumérisme ordinaire. « C’est comme lorsque vous vous rendez au<br />

supermarché, » conclut-il. « Vous désirez un produit qui ait du goût,<br />

qui soit sûr et fabriqué de façon éthique. C’est exactement la même<br />

chose avec les vacances. »

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