L'infection au virus du papillome humain (VPH) - Institut national de ...
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L’infection <strong>au</strong> <strong>virus</strong> <strong>du</strong> <strong>papillome</strong> <strong>humain</strong> (<strong>VPH</strong>)<br />
<strong>au</strong>tres que l’infection <strong>au</strong> <strong>VPH</strong> peuvent intervenir ou qu’il y a une interaction directe entre l’infection<br />
<strong>au</strong> <strong>VPH</strong> et l’infection <strong>au</strong> VIH (Rezza 1997).<br />
La présence <strong>de</strong> l’ADN <strong>du</strong> VIH pourrait c<strong>au</strong>ser une dysfonction immunitaire locale et une incapacité <strong>de</strong><br />
contrôler l’infection <strong>au</strong> <strong>VPH</strong>. D’<strong>au</strong>tres étu<strong>de</strong>s ont décrit la sur-régulation <strong>de</strong>s <strong>VPH</strong> par le VIH<br />
(Chritchlow 1998). Ainsi, l’infection <strong>au</strong> VIH serait associée à une activité <strong>de</strong> transcription accrue <strong>de</strong>s<br />
gènes <strong>de</strong> première étape <strong>du</strong> <strong>VPH</strong> (Spinillo 2001). Par ailleurs, le rôle <strong>de</strong> l’immunité dans la prévention<br />
<strong>de</strong>s cancers <strong>du</strong> col est bien documenté (Kiviat 1999). Les femmes infectées par le VIH sont donc en<br />
général à risque élevé d’acquisition d’infections transmissibles sexuellement (ITS), incluant les<br />
infections <strong>au</strong> <strong>VPH</strong> (Palefsky 1996). Les femmes infectées par le VIH ont plus <strong>de</strong> risque <strong>de</strong><br />
développement <strong>de</strong> lésions épithéliales squameuses <strong>du</strong> col (Hawes 2001, Ellerbrock 2000) et <strong>de</strong> cancer<br />
invasif (Hawes 2001).<br />
Le VIH est associé à une prévalence élevée <strong>de</strong> lésions précancéreuses et à la persistance <strong>de</strong> l’infection<br />
chez les femmes infectées par le VIH (Haverkos 2000, Palefsky 1996). L’infection avec <strong>de</strong>s types<br />
multiples est plus fréquente et l’excrétion virale <strong>du</strong> <strong>VPH</strong> est accrue chez les personnes infectées par le<br />
VIH. Souvent les femmes infectées par le VIH ont <strong>de</strong>s lésions <strong>au</strong> <strong>VPH</strong> multi-focales, incluant non<br />
seulement <strong>de</strong>s lésions <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>du</strong> col mais <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong>s lésions vulvaires et anales. Chez ces femmes, les<br />
cancers envahissants <strong>du</strong> col sont plus agressifs et le traitement <strong>de</strong>s lésions intra-épithéliales est plus<br />
souvent suivi d’échec (Palefsky 1996). L’infection <strong>au</strong> <strong>VPH</strong> est mo<strong>du</strong>lée par le <strong>de</strong>gré<br />
d’immunosuppression, la réplication virale <strong>du</strong> <strong>VPH</strong> <strong>au</strong>gmentant avec la diminution <strong>de</strong> la fonction<br />
immunitaire (Palefsky 1996). Malgré cette association, l’inci<strong>de</strong>nce <strong>du</strong> cancer <strong>du</strong> col n’a pas <strong>au</strong>gmenté<br />
chez les femmes infectées par le VIH <strong>au</strong> cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années (Haverkos 2000, Palefsky 1996).<br />
Il est possible que les patientes infectées par le VIH décè<strong>de</strong>nt d’<strong>au</strong>tres c<strong>au</strong>ses avant le développement<br />
d’un cancer envahissant <strong>du</strong> col (Kiviat 1999).<br />
L’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s thérapies antirétrovirales h<strong>au</strong>tement efficaces et la survie plus longue <strong>de</strong>s femmes<br />
infectées par le VIH suggère que dans le futur, plus <strong>de</strong> femmes pourraient développer <strong>de</strong>s lésions<br />
précancéreuses <strong>du</strong> col et que la participation <strong>de</strong> ces femmes <strong>au</strong>x programmes <strong>de</strong> dépistage est<br />
impérative (Ellerbrock 2000). Enfin, l’inci<strong>de</strong>nce <strong>du</strong> cancer anal est significativement <strong>au</strong>gmentée chez<br />
les hommes et femmes infectés par le VIH (Palefsky 1996).<br />
1.3 DÉTECTION DE L’INFECTION AU <strong>VPH</strong><br />
1.3.1 Types <strong>de</strong> tests <strong>de</strong> détection <strong>du</strong> <strong>VPH</strong><br />
Jusqu’à récemment, le seul moyen <strong>de</strong> diagnostiquer l’infection <strong>au</strong> <strong>VPH</strong> était l’inspection visuelle<br />
directe ou avec agrandissement, métho<strong>de</strong> spécifique, mais peu sensible. L’ajout <strong>de</strong> l’application<br />
d’aci<strong>de</strong> acétique <strong>au</strong>gmente la sensibilité <strong>de</strong> la détection visuelle <strong>de</strong> toute infection <strong>au</strong> <strong>VPH</strong> mais ne<br />
permet pas la distinction entre les lésions bénignes et celles qui sont précancéreuses (Johnson 1994).<br />
Ainsi, la colposcopie avec application d’aci<strong>de</strong> acétique est sensible (66 % à 96 %, en fonction <strong>de</strong> la<br />
gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la lésion) mais sa spécificité est basse, d’environ 80 % (Denny 2002, Belinson 2001,<br />
Sankaranarayanan 2001, Johnson 1994). Les <strong>de</strong>rnières décennies ont été marquées par l’apparition <strong>de</strong><br />
techniques moléculaires <strong>de</strong> diagnostic <strong>de</strong> l’infection <strong>au</strong> <strong>VPH</strong> <strong>de</strong> plus en plus performantes.<br />
<strong>Institut</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> santé publique <strong>du</strong> Québec 31