L'infection au virus du papillome humain (VPH) - Institut national de ...
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L’infection <strong>au</strong> <strong>virus</strong> <strong>du</strong> <strong>papillome</strong> <strong>humain</strong> (<strong>VPH</strong>)<br />
L’injection intralésionale d’interféron a une efficacité <strong>de</strong> 80 %. L’interféron systémique est peu<br />
efficace pour le traitement <strong>de</strong>s condylomes mais il <strong>au</strong>gment les t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> guérison s’il est administré en<br />
parallèle avec l’excision (Ferenczy 1995). Néanmoins, les effets secondaires et les coûts élevés <strong>du</strong><br />
traitement avec l’interféron systémique ont déterminé l’abandon <strong>de</strong> cette thérapie.<br />
La podophylline (concentration <strong>de</strong> 20 % et 25 %) est peu coûteuse mais avec <strong>de</strong>s résultats mo<strong>de</strong>stes<br />
(efficacité <strong>de</strong> 38 % à 79 %) et semble avoir <strong>de</strong>s effets mutagéniques (Von Krogh 2000).<br />
La podophyllotoxine (concentrations <strong>de</strong> 0,5 % et 0,15 %) est un traitement local applicable à domicile<br />
par la personne elle-même. Le traitement doit habituellement être poursuivi pour une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4<br />
semaines. Le traitement con<strong>du</strong>it à la disparition <strong>de</strong> 70 % à 90 % <strong>de</strong>s condylomes acuminés (French<br />
2002, Von Krogh 2000, Beutner 1989) et à la disparition complète <strong>de</strong>s condylomes chez 45 % à 68 %<br />
<strong>de</strong>s patients (Tyring 1998, Syed 1994, Kirby 1990, Beutner 1989). Les t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> récurrence sont <strong>de</strong> 7 %<br />
à 38 % (Von Krogh 2000, Beutner 1989), mais selon l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kirby (1990) tous les patients ont eu<br />
<strong>de</strong>s récurrences à long terme (<strong>du</strong>rée non spécifiée). La fréquence <strong>de</strong>s effets secondaires loc<strong>au</strong>x est <strong>de</strong><br />
50 % à 65 % (Von Krogh 2000). Les effets secondaires sont transitoires et en majorité d’intensité<br />
légère ou modérée (Beutner 1989).<br />
L’imiquimod 5 % est un mo<strong>du</strong>lateur <strong>de</strong> la réponse immunitaire qui déclenche la pro<strong>du</strong>ction locale<br />
d’interféron α et γ et le recrutement <strong>de</strong>s cellules immunitaires, incluant les CD4. La <strong>du</strong>rée <strong>du</strong><br />
traitement varie entre 8 et 16 semaines. Ce processus peut c<strong>au</strong>ser la régression <strong>de</strong>s verrues et la<br />
ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l’ADN <strong>VPH</strong>. Dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fife (2001), 90 % <strong>de</strong>s verrues ont régressé. Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong><br />
guérison (disparition complète <strong>de</strong>s verrues) est <strong>de</strong> 45 % à 62 % (French 2002, Golnick 2001, Von<br />
Krogh 2000), plus élevé chez les femmes (77 %) que chez les hommes circoncis (40 %) (Von Krogh<br />
2000, Beutner 1998). De plus, le délai <strong>de</strong> guérison <strong>de</strong>s lésions est plus court chez les femmes (8<br />
semaines versus 12 semaines). Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> récurrence est <strong>de</strong> 13 % à 19 % et la proportion <strong>de</strong>s patients<br />
avec effets secondaires est <strong>de</strong> 67 % (Von Krogh 2000, Beutner 1998).<br />
Selon la méta-analyse <strong>de</strong> Moore et al (2001) l’efficacité <strong>de</strong> l’imiquimod 5 % était <strong>de</strong> 47 % pour la<br />
disparition complète <strong>de</strong>s verrues (par rapport à 18 % avec l’imiquimod 1 % et 2,4 % à 7,3 % avec le<br />
placebo). Les femmes avaient <strong>de</strong>s t<strong>au</strong>x plus élevés <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong>s verrues (72 % par rapport à 37 %<br />
chez les hommes). Le pourcentage <strong>de</strong> patients avec disparition complète <strong>de</strong>s verrues et sans<br />
récurrences était <strong>de</strong> 37 % pour l’imiquimod 5 %, 15 % pour l’imiquimod 1 % par rapport à 4 % à 5 %<br />
pour le placebo. La fréquence <strong>de</strong>s réactions adverses c<strong>au</strong>sant l’arrêt <strong>du</strong> traitement était <strong>de</strong> 2,4 % avec<br />
l’imiquimod 5 %. Les effets secondaires les plus fréquents étaient <strong>de</strong>s symptômes d’inflammation<br />
locale. En conclusion l’imiquimod 5 % est un traitement applicable à la maison, efficace, qui peut<br />
provoquer quelques effets secondaires réversibles, associés à la réaction inflammatoire (Moore 2001).<br />
Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers traitements sont contre-indiqués chez la femme enceinte (l’imiquimod n’a pas été<br />
testé sur <strong>de</strong>s femmes enceintes mais n’a pas d’effet tératogène chez l’animal) (Von Krogh 2000).<br />
L’utilisation <strong>de</strong>s plusieurs métho<strong>de</strong>s thérapeutiques simultanées n’est pas recommandée comme<br />
approche <strong>de</strong> routine (Beutner 1998).<br />
<strong>Institut</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> santé publique <strong>du</strong> Québec 37