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VERS UNE MEMOIRE QUANTIQUE AVEC DES IONS PIEGES

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tel-00430795, version 1 - 9 Nov 2009<br />

6.4. IMAGERIE 151<br />

Cet effet est tel qu’il est d’ailleurs difficile de distinguer avec le système d’imagerie utilisé des<br />

chaînes contenant plus de dix ions. On peut interpréter simplement ce rapprochement entre<br />

ions voisins par la compétition entre l’énergie potentielle de piégeage et l’énergie potentielle<br />

coulombienne [160]. La distance inter-ion pondère la force de répulsion, et pour un ion à<br />

l’équilibre situé à l’extrémité de la chaîne cette force doit être égale à la force de rappel du<br />

pseudo-potentiel. En ajoutant un ion à chaque extrémité de la chaîne et en supposant que la<br />

distance entre voisins ne change pas, ces nouveaux ions ne sont pas à l’équilibre : la force de<br />

rappel est supérieure à la force de répulsion. Aussi les ions aux extrémités se rapprochent de<br />

leur voisin, jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint. Les autres ions se réarrangent spatialement :<br />

la distance inter-ion se stabilise à une valeur plus faible et la force de répulsion à une valeur<br />

plus forte.<br />

D’autre part, on constate que le niveau de fluorescence par ion diminue à mesure que la chaîne<br />

contient davantage d’atomes. Pour un ion unique on atteint quasiment Γ/5, alors que pour<br />

une chaîne de 7 ions ce niveau est de Γ/15. La tendance se confirme pour des chaînes plus<br />

importantes. Cet effet peut s’interprèter par une augmentation de l’énergie cinétique des ions.<br />

Ions non fluorescents La figure 6.13 contient trois clichés de cristaux contenant 8 ions<br />

fluorescents. Ces clichés ont été pris à peu de temps d’intervalle, et font clairement apparaître<br />

un défaut dans la chaîne. Cette lacune dans la chaîne est due à un neuvième ion qui ne fluoresce<br />

pas mais dont l’énergie cinétique est suffisamment faible pour faire partie de la structure.<br />

Il n’est pas refroidi par les lasers puisqu’il ne fluoresce pas, mais par refroidissement sympathique,<br />

c’est à dire par interaction coulombienne avec ses voisins. Il s’agit d’un isotope 86 ou<br />

87 du Strontium généré par photoionisation et chargé dans le piège, ou bien d’un produit de<br />

réaction chimique comme l’ion SRH + . Dans le premier cas, son énergie initiale esttransmise<br />

peu à peu aux ions de la chaîne par le couplage coulombien et finit par être totalement enlevée<br />

de l’ensemble atomique par refroidissement Doppler. Notons que le déplacement isotopique<br />

de la transition S −P est de -170 MHz pour l’ion 86 Sr + , et que pour l’ion 87 Sr + une structure<br />

hyperfine apparaît et le décalage est supérieur au GHz. Il est impossible que l’ion 87 Sr + puisse<br />

fluorescer lorsqu’il est soumis aux lasers de refroidissement utilisés, mais en revanche il est<br />

possible que l’ion 86 Sr + puisse être excité si le désaccord δb est modifié.<br />

Il est également possible que cet ion soit produit lors d’une réaction chimique entre un ion<br />

88 Sr + et des atomes du gaz résiduel présent dans la chambre à vide. Des réactions chimiques<br />

entre des ions magnesium et des molécules de dihydrogène ont déjà été observées et identifiées<br />

dans [107]. L’équation bilan établie est<br />

Mg + +H → MgH + +H<br />

et cette réaction est qualifiée de photochimique car elle n’a lieu que lorsque le laser de refroidissement<br />

éclaire l’échantillon (c’est à dire que l’ion Mg + se situe nécessairement dans l’état<br />

P pour que la réaction soit possible). Une réaction équivalente impliquant les ions Strontium<br />

a été observée durant une expérience caractérisant l’évolution temporelle de la fluorescence<br />

d’un nuage contenant une centaine d’ions. Lorsque les lasers de refroidissement éclairent durant<br />

plusieurs heures l’échantillon atomique, on observe une chute du signal de fluorescence,<br />

tous les paramètres de l’expérience étant maintenus constants. Le signal baisse d’environ 30%<br />

pour une durée de deux heures. La même expérience a été menée sans les lasers de refroidissement<br />

et aucune baisse du signal de fluorescence n’a été constatée. La mesure du nombre

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