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VERS UNE MEMOIRE QUANTIQUE AVEC DES IONS PIEGES

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tel-00430795, version 1 - 9 Nov 2009<br />

1.1. INFORMATION ET MÉMOIRE <strong>QUANTIQUE</strong> 17<br />

classiques : la factorisation des grands nombres et la recherche de logarithmes discrets 4 .<br />

Pour n’aborder que le premier point, la grande difficulté à décomposer un nombre N réside<br />

dans la détermination de couples (a, r) vérifiant a r = 1 mod N 5 . C’est pour cette partie du<br />

calcul —la recherche de période— que Shor fait appel à un ordinateur quantique qu’il définit<br />

comme :<br />

– un ensemble de 2q systèmes quantiques à 2 niveaux (q > log2(N) dans le cas général) ;<br />

– un ensemble universel de portes logiques avec lequel tout opérateur unitaire agissant<br />

sur l’ensemble peut être construit ;<br />

Il introduit notamment les opérateurs d’élévation au carré et de transformée de Fourier<br />

discrète qui sont de complexité polynomiale. S’étant donné un nombre a arbitraire, il génère<br />

l’état superposé<br />

N<br />

|p〉|f(p)〉 avec f(p) = ap mod N.<br />

p=1<br />

Comme p f(p) sont inférieurs à N, ils s’écrivent en binaire avec au plus log2(N) chiffres. q<br />

systèmes quantiques suffisent donc pour écrire ces deux nombres. De même pour f(p) < N.<br />

On calcule la transformée de Fourier de cet état que l’on projette ensuite. Le résultat trouvé<br />

donne le nombre r avec une probabilité d’autant plus forte que q ≫ r.<br />

La complexité de l’algorithme est polynomiale, le rendant bien plus performant que tout<br />

équivalent classique. La spécificité quantique à l’origine de cette performance est la possibilité<br />

de mettre chacun des systèmes élémentaires dans une superposition de ses deux états.<br />

On appelle cette unité d’information bit quantique ou qubit par analogie au bit classique.<br />

Cet algorithme a été mis en oeuvre expérimentalement [23] pour factoriser N = 15. Cela<br />

correspond à un paramètre q > 4 et donc l’emploi de 8 qubits pour porter le calcul. Dans la<br />

pratique 6 sont suffisants car les valeurs possibles du paramètre r étant ici soit 2 soit 4, les<br />

termes f(p) = a p mod N peuvent se coder sur 2 qubits seulement (finalement on recense 4<br />

qubits pour coder |p〉 et 2 pour |f(p)〉). Dans l’expérience 7 qubits ont été utilisés, il s’agit des<br />

spins nucléaires de 7 atomes (5 atomes de fluor et 2 atomes de carbone) d’une grande molécule<br />

organique, dont les états sont individuellement contrôlables par des impulsions micro-onde<br />

par résonance magnétique nucléaire. La cohérence de l’ensemble a été maintenue pendant<br />

720 ms, un temps suffisamment long pour déterminer les couples (a, r) : (11,2) et (7,4) 6 . Il<br />

s’agit du premier ordinateur quantique à 7 qubits.<br />

D’autres supports physiques ont été proposés pour réaliser ce nouveau type de calculateur<br />

parmi lesquels ions piégés [24], atomes en cavité [25] [26], boites quantiques [27], jonctions<br />

4 La recherche de logarithmes discrets, consiste, étant donnés x et b à trouver le plus petit entier n<br />

vérifiant x = b n (et en notation abusive n = logb(x)). Si la détermination de n peut être de complexité<br />

exponentielle pour certains b, l’opération inverse —calculer b n — est simplissime. C’est aussi le cas<br />

pour la factorisation des nombres premiers et ces asymétries sont mises à profit en cryptographie<br />

pour l’exemple des logarithmes, l’échange de clef de Diffie-Hellman, et pour l’exemple des nombres<br />

premiers, le protocole RSA<br />

5 Si l’on détermine un tel couple dont le facteur r est pair, on peut écrire a r = 1 mod N sous la<br />

forme (a r/2 − 1)(a r/2 + 1) = pN où p est un entier. Si p est différent de zéro, alors les termes (a r/2 + 1)<br />

et (a r/2 − 1) ont un diviseur commun avec N strictement supérieur à 1, et la factorisation est presque<br />

trouvée.<br />

6 N = 15. Pour le couple (11,2), on obtient : 11 2 = 121 = 15 × 8 + 1, ce qui s’écrit encore<br />

12 × 10 = 15 × 8, et on a P GCD(12, 15) = 3 et P GCD(10, 15) = 5, on trouve ainsi que 15 = 3 × 5.<br />

Pour le couple (7,4) 7 4 = 2401 = 160×15+1 soit encore 48×50 = 160×15 et on a P GCD(48, 15) = 3<br />

et P GCD(50, 15) = 5, aboutissant à nouveau à 15 = 3 × 5.

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