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prodUIT Marché algérien des boissons Une plate-forme foisonnante La filière algérienne des boissons est de loin la mieux développée au niveau du Maghreb. Pas moins de 1.627 opérateurs dans le secteur sont officiellement inscrits au Centre national du registre du commerce de ce pays. Peu d’entre eux émergent du lot. Les plus structurés décrient l’anarchie qui mine leur activité. Abdelaziz MEFTAH Le nombre d’opérateurs qui s’activent dans le secteur des boissons en Algérie laisse perplexe. Selon les dernières statistiques, ils seraient, effectivement, pas moins de 1.627 producteurs, dont 1.559 producteurs d’eaux embouteillées et boissons diverses et 68 producteurs de boissons alcoolisées. Ils emploient au total quelques 17.000 personnes et produisent près de 18 millions d’hectolitres (soit 20% de plus que le Maroc et 40% que la Tunisie) avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 40 milliards de DA (1 DH = 10 DA). De plus, le secteur continue d’intéresser de plus en plus d’investisseurs attirés par la forte croissance d’un marché dopé par une consommation soutenue (autour de 49 litres par habitant et par an) qui dépasse largement la moyenne mondiale (24 litres par habitant). Dans le détail, un citoyen algérien consomme annuellement quelques 22 litres de boissons gazeuses, la même quantité en eaux embouteillées et 4,7 litres de jus de fruits et de boissons plates. FOOD MAGAZINE - N° 7 / Du 15 Jan. au 15 Fév. 2009 36 En gros, les besoins de consommation des algériens sont estimés entre 700 et 800 millions de litres par an pour les boissons gazeuses, entièrement satisfaits par la production locale, alors que pour les jus et autres boissons, la demande est estimée entre 150 et 200 millions de litres par an. Un marché juteux qui attire toutes les convoitises mais qui enregistre également tous les dépassements. Les observateurs estiment, en effet, que seules quelques 600 entreprises structurées sont dignes d’être prises en considération. « Le reste constitue un maquis, hors de tout contrôle et où chacun fait ce qu’il peut et comme il veut », indique l’Association des Producteurs Algériens de Boissons (APAB) qui compte une trentaine d’adhérents. Des opérateurs affirment que certains producteurs utilisent des baignoires comme équipement pour fabriquer leurs boissons. Beaucoup ne disposent même pas de laboratoires de contrôle et utilisent des intrants interdits. « Le marché national des boissons gazeuses et des jus connaît une multitude d’intervenants parfois difficilement identifiables. Certains d’entre eux fabriquent leurs breuvages dans des ateliers clandestins et, de ce fait, pénalisent lourdement les professionnels du secteur et les marques connues », s’insurge Senoune Mourade, chef du département qualité du Groupe Chérif production qui commercialise la marque Jutop. Mise en garde Une situation qui a poussé les autorités à sortir de leur réserve. Le Ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, a même mis en garde contre les commerçants peu scrupuleux qui portent atteinte à la santé du consommateur par leurs agissements. Et il est vrai que la situation est grave. A titre indicatif, il y a eu pas moins de 93.000 infractions (d’hygiène essentiellement) en 2005. A cela s’ajoute la désorganisation du marché où les repères sont totalement flous en raison notamment d’un contrôle défaillant aux frontières. « Nous avons l’impression que les produits entrent d’une manière anarchique. Certains ne répondent même pas aux spécifications Consommation algérienne moyenne en boissons rafraichissantes sans alcool 2003 2007 Moyenne 35L/hab./an 49L/hab./an Eaux embouteillées 16L/hab./an 22L/hab./an Jus de fruits et boissons plates 2,4L/hab./an 4,7L/hab./an Boissons gazeuses 16,6L/hab./an 22L/hab./an Source : APAB
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