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Subjectivations politiques et économie des savoirs - Service de ...

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– Guillaume Sibertin-Blanc : « Généalogie, topique, symptomatologie <strong>de</strong> la subjectivation<br />

politique : questions-programme pour un concept politique <strong>de</strong> minorité » – p. 101<br />

Guillaume Sibertin-Blanc : « Généalogie, topique,<br />

symptomatologie <strong>de</strong> la subjectivation politique :<br />

questions-programme pour un concept politique <strong>de</strong><br />

minorité »<br />

Je souhaiterais proposer quelques éléments d’une réflexion pour une part<br />

hypothétique, donc ouverte aux suggestions <strong>et</strong> critiques pour en préciser les termes. 1<br />

Avant d’en i<strong>de</strong>ntifier l’obj<strong>et</strong>, qui tourne autour <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> minorités <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions<br />

qu’on lui fait tenir dans l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> discours publics, <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions <strong>politiques</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pratiques militantes <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> luttes <strong>de</strong> démocratisation, je commencerai par dire<br />

quelques mots sur le champ ou le cadre général <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réflexion, <strong>et</strong> sur les<br />

principaux attendus théoriques <strong>et</strong> méthodologiques sous lesquels il me paraît<br />

nécessaire <strong>de</strong> se positionner dans ce champ. Le champ concerné, c’est celui que nous<br />

proposent toutes sortes <strong>de</strong> recherches actuelles en philosophie politique <strong>et</strong> en<br />

sciences sociales, autour d’une mise en question du suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la politique. C’est, plus<br />

exactement, celui que nous désigne l’insistance <strong>de</strong> ce questionnement qui polarise<br />

fortement <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances au <strong>de</strong>meurant diverses <strong>de</strong> la pensée politique<br />

contemporaine, <strong>et</strong> dont l’inflation remarquable <strong>de</strong>puis une vingtaine d’années mériterait<br />

à elle seule d’être interrogée. Des mo<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> subjectivation <strong>de</strong> l’espace politique, on<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> comment ils sont pris dans <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports <strong>de</strong> pouvoir multiples qui en<br />

déterminent les formes, les crises <strong>et</strong> les transformations ; on interroge aussi la façon<br />

dont ils sont partie prenante dans ces rapports, y suscitent <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences imprévues,<br />

en conditionnent les antagonismes <strong>et</strong> les <strong>de</strong>venirs. Ce questionnement n’est certes<br />

pas nouveau. Mais d’où vient que, dans notre conjoncture, il soit réactivé avec tant<br />

d’insistance, traversant <strong><strong>de</strong>s</strong> orientations si diverses ?<br />

De c<strong>et</strong>te investigation en cours, <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa déclinaison au multiple, on peut<br />

repérer bien <strong><strong>de</strong>s</strong> signes : la réappropriation <strong>de</strong> l’héritage <strong>de</strong> la « théorie sociale » <strong>de</strong><br />

l’École <strong>de</strong> Francfort, <strong>et</strong> la ré-émergence <strong>de</strong> recherches, informées par les traditions<br />

françaises <strong>et</strong> alleman<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> la sociologie critique, sur les crises <strong>de</strong> reconnaissance ;<br />

le renouveau <strong>de</strong> recherches post-marxistes, notamment dans le sillage <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux <strong>de</strong><br />

Gramsci, <strong>de</strong> l’opéraïsme italien, <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’althussérisme, sur les mo<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> subjectivation<br />

immanents aux luttes collectives <strong>et</strong> sur la « surdétermination » <strong><strong>de</strong>s</strong> i<strong>de</strong>ntités qui s’y<br />

1<br />

Ce texte a aussi été présenté <strong>et</strong> discuté à l’ENS Ulm en mai 2010 dans le cadre du séminaire <strong>de</strong><br />

philosophie politique <strong>et</strong> morale du CIEPFC, en présence <strong><strong>de</strong>s</strong> étudiants du Séminaire Autogéré<br />

« Émancipation » que je tiens à remercier ici pour leur relance.

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