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RéférenceS mai 2011 Environnement littoral et marin Pollutions et qualité du milieu marin Les polluants présents en mer ont surtout une origine terrestre, qu’ils soient transportés par les fleuves ou rejetés par les stations d’épuration urbaines ou industrielles proches du rivage. Les concentrations de macrodéchets présents dans les différents compartiments (rivages, masses d’eau, fonds sous-marins) ne semblent pas diminuer d’après les études existantes. En mer, les pollutions accidentelles par hydrocarbures régressent mais les rejets volontaires sont nombreux. La concentration dans le milieu marin de certains polluants est en baisse. C’est le cas du lindane, du DDT et de ses métabolites ou du plomb dont les utilisations ont été interdites ou encadrées. D’autres commencent à être pris en compte dans les suivis comme les retardateurs de flamme ou les résidus médicamenteux. Après une nette amélioration, la qualité microbiologique des eaux côtières (zones classées pour la production de coquillages et eaux de baignade) semble stagner depuis plusieurs années. Enfin, les explosions algales (plancton ou macroalgues) ne semblent pas maîtrisées. De nombreuses mesures sont appliquées pour atteindre le bon état écologique des masses d’eau. La directive-cadre sur l’eau (DCE) est mise en œuvre dans les masses d’eau littorales et sera bientôt complétée par la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin ». Les principales sources de pollution en mer Plus de 80 % des pollutions marines viennent de la terre Les trois matrices marines – eau, sédiment et biote 1 – sont concernées par la pollution. Elle est causée par les rejets d’origine naturelle ou anthropique arrivant en mer par les fleuves, l’air, le drainage des territoires littoraux ou par rejet direct en mer (navires et émissaires de rejet en mer). Les polluants ont des origines diverses et prennent différentes formes : sacs plastiques, conteneurs tombés d’un navire, nappes d’hydrocarbures, matières organiques, nitrates, métaux lourds, résidus médicamenteux, pesticides… Les rivières, les estuaires, les mers côtières et les abysses forment un continuum écologique où les polluants transitent. D’après le Programme des Nations unis pour l’Environnement (PNUE), plus de 80 % de la pollution des mers proviennent de la terre via les fleuves ou par ruissellement et déversement à partir des zones côtières. C’est donc pour beaucoup très en amont du littoral que se détermine une part importante de la qualité des eaux côtières et de la haute-mer. Près de 20 % des pollutions marines ont pour origine les activités en mer dont les rejets d’hydrocarbures ou d’autres substances chimiques, les pertes de cargaison ou les immersions de déchets et les rejets atmosphériques. Ces derniers correspondent surtout à la combustion des moteurs (plomb, souffre…) et des incinérateurs (composés aromatiques). Les conséquences de ces pollutions sont diverses. Les matières en suspension peuvent étouffer des écosystèmes de grand intérêt, les nutriments provoquent la prolifération de macroalgues et de phytoplancton opportunistes, les macrodéchets peuvent être ingérés et tuer les mammifères marins comme les tortues ou les oiseaux, les micropolluants perturbent la physiologie des espèces et se concentrent dans les sédiments et le long des chaînes trophiques jusqu’à l’homme. Dans ce chapitre sont abordés les principaux apports de polluants en mer (apports telluriques, rejets par les navires, macrodéchets), les différents paramètres de la qualité du milieu marin et les outils visant au maintien ou au rétablissement du bon état des masses d’eau. Les flux de polluants à partir de la terre Analyse générale des principaux flux Le contexte de l’étude et les territoires pris en compte Depuis plusieurs années, la France mène des évaluations annuelles des flux de polluants rejetés à la mer via les cours d’eau au titre des conventions Ospar pour la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique (programme Riverine Input Discharges), et Medpol pour la Méditerranée 2 . © Bernard Suard, MEDDTL, 2008 © Laurent Mignaux, MEDDTL, 2007 Pollutions et qualité du milieu marin 1 Faune et flore vivant dans une région donnée. Pollution par hydrocarbures. Déchets flottants dans un port de plaisance. 2 L’ensemble des données et traitements présentés sur les flux de polluants à la mer provient des travaux du Service de l’observation et des statistiques en 2011 : « Évolution des flux polluants à la mer, synthèse des évaluations réalisées dans le cadre des conventions Ospar et Medpol » (collection Études et documents n° 34). Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques 105
RéférenceS mai 2011 Environnement littoral et marin La méthode d’estimation des flux et ses limites La commission Ospar met à disposition un logiciel de calcul des flux, RTrend ® , sur lequel s’appuient les résultats présentés dans ce document. Comme la convention Medpol n’a pas spécifié de méthodologie particulière, les préconisations de la commission Ospar sont étendues au bassin méditerranéen. Les flux sont uniquement calculés sur la partie dissoute des polluants et non sur leur forme particulaire. Les estimations peuvent être limitées par le nombre parfois restreint d’analyses. Les épisodes de crue, pouvant transférer d’importantes quantités de polluants, sont par exemple peu couverts. Les flux calculés ne peuvent donc pas être rigoureusement considérés comme les flux réels notamment pour certains paramètres comme les métaux ou les matières en suspension. Trois types de cours d’eau sont distingués : les fleuves principaux (main rivers), les cours d’eau secondaires ou tributaires et les zones d’apport diffus qui ne sont pas drainées par un cours d’eau significatif. Sur chacun des cours d’eau identifiés, des stations de surveillance et de débit sont choisies de manière à disposer des chroniques les plus longues possibles. Plusieurs flux sont estimés : les flux d’azote (nitrate, ammonium, azote total), de phosphore (orthophosphates, phosphore total), de matières en suspension, de plusieurs métaux lourds (zinc, plomb, mercure, cuivre, cadmium) et du lindane. Les informations présentées couvrent la période 1990-2008. Cependant, la disponibilité de données n’est pas complète et l’étude n’est exhaustive qu’à partir de la fin des années 90. L’ensemble des données utilisées sont produites par le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi), les directions régionales de l’Environnement, les agences de l’Eau et quelques collectivités locales. Données de cadrage sur les territoires pris en compte Territoires suivis dans le cadre d’Ospar et Medpol Part des Manche – Métropole territoires Atlantique Méditerranée Total mer du Nord suivis Surface (km 2 ) 119 120 263 041 137 537 519 698 549 434 94,6 Population (en millions d’habitants) 20,1 17,2 13,9 51,2 63,2 81,0 Densité de population (hab./km²) 169 65 101 99 115 ND Zones artificialisées 4,9 2,8 3,9 3,7 5,1 ND Occupation Territoires agricoles 75,1 68,7 37,7 62,1 59,8 ND du sol Forêts et milieux semi-naturels 19 27,3 56,2 33,0 34 ND (en %) Zones humides 0,5 0,4 0,5 0,4 0,5 ND Surfaces en eau 0,5 0,5 1,1 0,7 0,7 ND Source : UE-SOeS CORINE Land Cover, 2000 – Insee, RP 2000. Traitements : SOeS. Localisation des territoires pris en compte dans le cadre des conventions Ospar et Medpol Contour Medpol Contour Ospar Artois-Picardie Seine-Normandie Ospar-II Ospar-IV Loire-Bretagne Rhône-Méditerrannée- Corse Adour-Garonne Medpol-2 Medpol-4 0 50 100 km 0 50 100 km Stations jaugeage actuelles Tributaires Stations monitoring actuelles Main river Réseau hydrographique principal Tributaire avec monitoring Réseau hydrographique secondaire Tributaire sans monitoring Bassins Apport diffus Régions Source : MEDDTL, BD Carthage® et banque Hydro, agences de l’Eau. 106 Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques
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