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RéférenceS mai 2011 Environnement littoral et marin<br />
particularités pédologiques (sols alluvionnaires) et la forte population<br />
présente ont impliqué la mise en place de cultures spécifiques comme<br />
la floriculture et les cultures légumières.<br />
La surface agricole utile (SAU) des exploitations agricoles des communes<br />
littorales métropolitaines a pourtant diminué de plus de 20 %<br />
entre 1970 et 2000 6 . Cela représente une perte de 170 700 ha, soit<br />
7,5 % de la superficie des communes littorales. Sur la même période,<br />
la régression de la SAU a été trois fois plus faible en métropole (6,8 %)<br />
et deux fois dans l’arrière-pays (9,3 %). On constate cependant un<br />
ralentissement de la baisse de la SAU des exploitations agricoles des<br />
communes littorales. Elles ont perdu 0,45 % par an de leur SAU<br />
entre 1988 et 2000 contre presque 0,9 % entre 1970 et 1979. À<br />
l’inverse, la régression de la SAU des exploitations dont le siège est<br />
situé dans l’arrière-pays littoral s’accélère, confirmant l’artificialisation<br />
progressive de l’hinterland.<br />
Évolution de la surface agricole utile métropolitaine<br />
de 1970 à 2000<br />
correspondent <strong>au</strong>x zones de grandes cultures, d’élevage intensif et de<br />
productions végétales à forte valeur ajoutée (vignobles AOC, floriculture).<br />
Les secteurs où l’agriculture littorale est plus fragile sont situés<br />
sur l’estuaire de Seine, en Basse-Normandie, en Bretagne sud, de la<br />
Vendée à la Charente-Maritime, sur le littoral sud aquitain et sur l’essentiel<br />
du littoral méditerranéen (zones d’élevage extensif, viticulture<br />
hors AOC). Environ 60 % des cantons littor<strong>au</strong>x sont concernés. Parmi<br />
eux, de nombreux sont urbanisés et touristiques comme le littoral<br />
méditerranéen, le bassin d’Arcachon, le Pays basque, le golfe du<br />
Morbihan ou le pays royannais. Cette fragilité des exploitations dans<br />
des contextes où la pression foncière est forte pourrait accélérer la<br />
perte de terres agricoles et venir amplifier les déséquilibres de l’aménagement<br />
du territoire.<br />
Caractérisation socio-économique des exploitations agricoles<br />
des cantons littor<strong>au</strong>x<br />
Indice 100 en 1970<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
1970 1979 1988 2000<br />
France hors cantons littor<strong>au</strong>x<br />
Arrière-pays littoral<br />
Communes littorales<br />
Source : ministère de l’Agriculture, RA 1970, 1979, 1988, 2000. Traitements : SOeS (Observatoire du littoral).<br />
Typologie<br />
socio-économique<br />
Situation plutôt<br />
prospère<br />
Situation fragile<br />
0 50 100 km<br />
Source : ministère de l’Agriculture, RA 2000 – © IGN, BD Carto®, 2006.<br />
Traitements : SOeS (Observatoire du littoral).<br />
Les communes littorales ultramarines ont perdu 8,5 % de leur SAU<br />
entre 1988 et 2000, le littoral antillais un peu plus de 10 % et la<br />
Réunion 13 % alors que le défrichage a permis <strong>au</strong>x terres agricoles de<br />
s’étendre de 17 % dans les communes littorales de Guyane. Dans cet<br />
intervalle, la disparition des terres agricoles a été plus importante dans<br />
les départements d’outre-mer que sur le littoral métropolitain.<br />
Un indicateur synthétique permet de caractériser la viabilité des<br />
exploitations agricoles des cantons littor<strong>au</strong>x de métropole. Celui-ci<br />
prend en compte des critères comme l’âge, la formation, la taille économique<br />
des exploitations, la part des salariés ou l’existence d’un<br />
repreneur. Les situations sont diverses avec de nettes oppositions entre<br />
des secteurs où l’agriculture est plutôt prospère et d’<strong>au</strong>tres où les paramètres<br />
pris en compte indiquent une situation plus préoccupante :<br />
exploitants âgés, faible taille économique, absence de repreneur… Les<br />
secteurs littor<strong>au</strong>x où l’agriculture est plutôt pérenne sont localisés de<br />
la frontière belge à l’estuaire de Seine, en Bretagne, sur la côte aquitaine<br />
(de la pointe du Médoc <strong>au</strong>x Landes), en Camargue, et ponctuellement<br />
sur la Côte d’Azur et dans la plaine d’Aléria, en Corse. Ils<br />
Par ailleurs, une part non négligeable des espaces rur<strong>au</strong>x littor<strong>au</strong>x<br />
est achetée pour un usage résidentiel ou de loisir. Non constructibles,<br />
ces terrains sont acquis en vue de l’installation ou de l’agrandissement<br />
de pelouses, de jardins ou d’habitats temporaires (mobile home, tentes)<br />
ou dans la perspective d’un changement d’usage du sol (spéculation<br />
foncière). Cela caractérise ce que les Safer (Société d’aménagement<br />
foncier et d’établissement rural) appellent la pression foncière urbaine.<br />
En 2003, près de 40 % des cantons littor<strong>au</strong>x subissent une pression<br />
forte (valeur supérieure à 170, voir méthode), cette part n’étant que<br />
de 16,5 % en métropole. Le marché résidentiel et de loisir concurrence<br />
directement le marché foncier à destination agricole et impose des<br />
prix supérieurs à la valeur agronomique des terrains. Cela peut limiter<br />
les possibilités d’achat de terres par des agriculteurs souhaitant s’installer<br />
ou agrandir leur exploitation et rend encore plus compliqué le<br />
maintien d’une agriculture viable.<br />
6<br />
Le dernier recensement agricole est de 2000. Les résultats du prochain recensement<br />
devraient être disponibles courant 2011. Les dernières données sont donc assez<br />
anciennes mais <strong>au</strong>cune donnée n’est disponible à l’échelle communale depuis cette date.<br />
82 Commissariat général <strong>au</strong> développement durable • Service de l'observation et des statistiques