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RéférenceS mai 2011 Environnement littoral et marin Estimation des captures accidentelles de cétacés par les pêcheries métropolitaines Chalut double zones Ciem VI, VII et VIII Filet maillant ou emmêlant zone Ciem VIII Grand dauphin Globicéphale noir Dauphin bleu et blanc Dauphin commun Marsouin 50 à 90 10 à 20 40 à 70 190 à 240 0 0 0 0 0 600 Source : D’après le Rapport national de la France pour l’année 2007 dans le cadre de l’article 6 du règlement (CE) 812/2004 établissant des mesures relatives aux captures accidentelles de cétacés. Zone Ciem VI Zone Ciem VII Zone Ciem VIII Zone de pêche sédiments. Par ailleurs, le raclage du sol impacte directement les habitats et le benthos. Les écosystèmes les plus fragiles comme les coraux profonds ou le maërl peinent à se reconstituer, les vers polychètes essentiels pour la stabilisation des sédiments sont tués. D’après des études de l’université de Brest, les espèces de l’épifaune mobile sont deux fois moins nombreuses dans les zones très péchées de la grande vasière du Nord Gascogne (C. Hily, F. Le Loch, 2002). Les conflits d’usage et les difficiles arbitrages dans les eaux côtières La pêche côtière représente l’essentiel de l’activité de pêche en mer. Elle joue un rôle important dans l’identité littorale et contribue au maintien du tissu socio-économique côtier. Certaines flottilles comme les tamiseurs, les dragueurs ou les pêcheurs à l’hameçon travaillent presque exclusivement en bord de mer, à de faibles profondeurs. Les usages se multiplient sur cet espace rendant de plus en plus difficile le maintien d’une pêche côtière viable : plaisance, conchyliculture, transport maritime, câbles sous-marins, activités portuaires et transport, énergies renouvelables, extraction de granulat, clapage 14 . Les pêches côtières doivent par ailleurs faire l’objet d’une gestion rigoureuse. Les écosystèmes côtiers et estuariens sur lesquels elles s’opèrent sont très riches et ont une production biologique forte. Ce sont des lieux essentiels pour le renouvellement des ressources halieutiques et de très nombreuses espèces passent au moins une partie de En mois - navire [0] ]0 - 25[ ]25 - 50[ ]50 - 75[ ]75 - 100[ ]100 - 125[ ]125 - 150[ ]150 - 175[ ]175 - 200[ ]200 - 300[ ]300 - 400[ ]400 - 500[ ]500 - 750[ ]750 - 1 000[ ]1 000 - 1 500[ ]1 500 - 2 000[ ]2 000 - 3 000[ Plus de 3 000 Isobathe 200 m leur cycle de vie dans ces nourriceries comme les plies, les soles, les bars, les rougets ou les merlans. En Manche Est, on estime que plus de 40 % du tonnage et de la valeur commerciale des pêches proviennent d’espèces dépendantes des estuaires. Il est donc essentiel de maintenir ces écosystèmes dans un bon état de conservation sur des surfaces suffisamment importantes et de limiter les pressions qui s’y exercent comme la pêche, mais aussi l’agriculture (intensification des pratiques dans les marais littoraux), les activités portuaires (extension des ports) ou les pollutions terrestres. Intensité des activités de pêche des navires français en Atlantique du Nord-Est et en Méditerranée © Laurent Mignaux, MEDDTL. Port-Vendres Sète 3 milles Martigues Marseille Toulon Bateau de pêche artisanale en Picardie. 12 milles Nice Source : Ifremer, base « activité », 2008. Économie et environnement littoral et marin 14 Rejet en mer de sédiments dragués dans des zones portuaires. Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques 91
RéférenceS mai 2011 Environnement littoral et marin Les pistes pour une nouvelle politique de la pêche Jusqu’à présent, les problèmes de surpêche sont gérés dans le cadre d’une approche sectorielle visant à stabiliser ou à augmenter les stocks des espèces cibles prises une à une. Ces politiques ne permettent pas de tenir compte des autres facteurs impactant directement les stocks comme le changement climatique, les pollutions, la destruction des habitats marins ou l’artificialisation du trait de côte et des petits fonds. Pour cela, il est nécessaire d’avoir une vision intégrée des enjeux et des usages afin de tenir compte des contraintes naturelles en anthropiques pesant sur la ressource. C’est pourquoi l’approche écoystémique globale est de plus en plus au cœur des réflexions, suivant en cela les dispositions de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin ». Plusieurs pistes sont envisagées pour tendre vers cette démarche globale. L’approche par pêcherie est un axe important. Elle consiste à considérer l’ensemble des métiers qui s’exercent sur des espèces occupant des habitats de caractéristiques semblables dans une zone géographique donnée (Ifremer). Elle permet de mettre en œuvre des mesures de gestion tenant compte de l’ensemble des espèces, des écosystèmes et des métiers en jeu. Les aires marines protégées et les cantonnements de pêche prendraient une place importante dans un tel dispositif. Elle implique par ailleurs le rôle accru de la recherche pluridisciplinaire afin de comprendre, entre autre, les interactions entre espèces, le rôle des aires marines protégées ou l’impact de la dégradation des habitats. Il est par ailleurs évoqué la possibilité de mettre en place des quotas individuels administrés (droit à produire). Dans tous les cas, les futures décisions devront être prises dans le cadre de la politique commune de la pêche dont la révision est prévue pour 2013. Les activités d’extraction de matériaux et de production d’énergie en mer Une demande croissante de granulats marins Les granulats marins sont encore peu importants Les granulats sont des fragments de roche destinés à la fabrication d’ouvrages de travaux publics, de génie civil et de bâtiments. En 2007, la production française était de 446 millions de tonnes, soit 7 tonnes par habitant. Elle croît régulièrement depuis des années : + 16 % entre 1992 et 2007 – Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem). La production française est presque autosuffisante et emploie 15 000 personnes. Un peu plus de 5 100 carrières sont autorisées, 55 % des granulats proviennent de roches massives, 40 % de roches meubles dont 1,6 % de granulats marins, et 5 % du recyclage. C’est nettement moins que nos voisins allemands ou anglais qui utilisent 6 fois plus de granulats issus du recyclage. Avec 7 millions de tonnes en 2007, la part des granulats d’origine marine est faible par rapport aux Pays-Bas (40 millions de tonnes) ou au Royaume-Uni (24 millions de tonnes). Elle pourrait cependant augmenter sensiblement du fait de : – la raréfaction des ressources alluvionnaires à terre et les contraintes environnementales autour de leur exploitation ; – sa qualité : les granulats marins ont des utilisations nobles comme la fabrication de béton hydraulique ; – l’importance des gisements sous-marins : l’Ifremer estime la ressource à 150 milliards de m 3 en Manche Est et à 20 milliards entre la Loire et la Gironde ; Part des différents types de granulats produits en 2007 Laitiers* Mâchefers** 0,4 % 0,7 % Matériaux de démolition 3,4 % Schistes 0,7 % Roches éruptives 28,3 % Roches massives 54,5 % Roches calcaires 26,2 % Recyclage 5,2 % * Laitiers : sous-produits de la métallurgie. ** Mâchefers : résidus de l’incinération des ordures ménagères (Miom). Alluvionnaires 33,2 % Granulats marins 1,6 % Autres sables 5,6 % Roches meubles 40,4 % Source : Unicem, 2007. Traitements : SOeS (Observatoire du littoral). – la forte demande de granulats dans les régions littorales et les grandes métropoles directement accessibles par le transport fluvial. L’extraction en mer permet de limiter les transports terrestres et favorise les liaisons maritimes et fluviales moins émettrices en gaz à effet de serre. Actuellement, l’ensemble des sites d’extraction de ces granulats d’origine siliceuse sont localisés de la Côte d’Albâtre à l’estuaire de la Gironde. Ils correspondent majoritairement à d’anciennes alluvions déposées au large des estuaires comme la Seine, la Loire ou la Gironde. En parallèle, environ 500 000 tonnes de matériaux calcaires sont extraites annuellement sur les côtes bretonnes. Il s’agit de sables coquilliers et de maërl (algues rouges calcifiées, voir chapitre II). Ils ne sont pas utilisés pour le BTP mais en agriculture ou pour potabiliser l’eau. L’exploitation du maërl tend à décroître, la richesse de ces Exploitation de matériaux sur les côtes métropolitaines Sables et graviers siliceux Sables coquilliers Maërl Limites de la mer territoriale 0 50 100 km Source : Ifremer, Laure Simplet (données économiques maritimes françaises, 2009) – © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire du littoral). 92 Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques
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