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RéférenceS mai 2011 Environnement littoral et marin<br />
Localisation des Polrep confirmés entre 2000 et 2008<br />
Position de Polrep confirmés<br />
Zone spéciale<br />
Zone écononomique exclusive<br />
Zone de protection écologique<br />
Dispositif de séparation de trafic<br />
Limite de surveillance française<br />
0 200 400 km<br />
qu’une assez faible part du pétrole. Par ailleurs, suivant les conditions de<br />
houle et la viscosité des nappes, le pétrole émulsionne avec l’e<strong>au</strong> pour<br />
former un produit stable. Enfin, sur des pas de temps plus longs, une<br />
part des composés est biodégradée par des bactéries marines.<br />
Les effets des hydrocarbures sur le biote sont nombreux et complexes.<br />
Ils s’échelonnent sur un long pas de temps. Les conséquences<br />
les plus rapides et les plus visibles sont la mort des oise<strong>au</strong>x et des<br />
mammifères marins englués et l’arrivée de pétrole sur les côtes. La<br />
marée noire de l’Erika <strong>au</strong>rait par exemple provoqué la mort de 80 à<br />
150 000 oise<strong>au</strong>x dont 80 % de guillemots de Troïl (CNRS, Bretagne<br />
Vivante, 2004). Les côtes sont plus ou moins sensibles <strong>au</strong>x marées<br />
noires. Plus les littor<strong>au</strong>x sont abrités et plus ils y sont sensibles ; les<br />
marais, les mangroves et les estuaires étant les écosystèmes les plus<br />
fragiles.<br />
Source : Cedre, 2009.<br />
L’impact environnemental des rejets de produits pétroliers<br />
Les produits pétroliers renferment des centaines de sortes de molécules,<br />
généralement hydrophobes et parfois moins denses que l’e<strong>au</strong>. Leur<br />
devenir en mer est complexe et dépend des courants, de la houle, de la<br />
température et de la salinité de l’e<strong>au</strong> mais <strong>au</strong>ssi de la nature des hydrocarbures<br />
présents. Plusieurs processus chimiques, physiques et biologiques<br />
se mettent en place dès le rejet et sur des pas de temps variables allant<br />
de quelques heures à plusieurs années : évaporation, émulsification, dissolution,<br />
photo-oxydation, étalement, sédimentation et biodégradation.<br />
Assez rapidement, jusqu’à 50 % des volumes déversés, surtout les<br />
gaz et les solvants, s’évaporent. Pour les <strong>au</strong>tres composés, seule une<br />
petite partie, essentiellement des cycles aromatiques comme le benzène,<br />
est dissoute <strong>au</strong> fil du temps. Une <strong>au</strong>tre fraction, les produits les plus<br />
lourds, coule et sédimente. Cette part est souvent faible s<strong>au</strong>f pour les<br />
fiouls lourds ou les boues de fond de cuve. Lorsque des nappes assez<br />
fines se forment, les hydrocarbures en surface peuvent être oxydés par<br />
la lumière (photo-oxydation) par un processus lent et ne concernant<br />
Devenir des hydrocarbures lors de deux marées noires en Europe<br />
En %<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
Amoco Cadiz*<br />
Prestige**<br />
Maintien dans la nature<br />
Évaporation<br />
Dégradé à la côte<br />
Sédimentation et dégradation de fond<br />
Dispersion et biodégradation<br />
dans la colonne<br />
Reste dans l'épave<br />
Récupération<br />
En mer : navires antipollution,<br />
pécheurs, dans l'épave<br />
À terre<br />
© Ifremer, Olivier Barbaroux, 2000.<br />
Guillemot englué dans le pétrole après le n<strong>au</strong>frage de l’Erika.<br />
Outre les effets immédiats de contact sur la f<strong>au</strong>ne et la flore, les<br />
hydrocarbures peuvent avoir des conséquences écotoxicologiques sur<br />
un plus long terme. Cela concerne l’ensemble de la chaîne alimentaire,<br />
du phytoplancton <strong>au</strong>x consommateurs fin<strong>au</strong>x. Les princip<strong>au</strong>x effets sont<br />
l’obstruction des systèmes de filtration des bivalves, du zooplancton<br />
ou des vers marins, l’atteinte des branchies des poissons et des<br />
crustacés, l’altération du développement des espèces, et la possibilité<br />
d’apparition d’anomalies (effet mutagène) et d’effet létal tout <strong>au</strong> long<br />
des chaînes alimentaires. Cela implique principalement les composés<br />
aromatiques comme le benzène ou le benzopyrène cancérigènes et<br />
affectant les réponses immunitaires des organismes. En parallèle, les<br />
rejets d’hydrocarbures ont un impact direct sur l’économie et les activités<br />
maritimes comme la pêche, la conchyliculture ou le tourisme.<br />
La législation sur les rejets illicites en mer s’est durcie<br />
L’État français peut engager des poursuites si des déversements<br />
illicites sont constatés dans ses e<strong>au</strong>x sous juridiction. Au-delà, les<br />
poursuites éventuelles relèvent de l’État du pavillon du navire en<br />
c<strong>au</strong>se. Un déversement illicite d’hydrocarbures relève du droit pénal.<br />
Les tribun<strong>au</strong>x de grande instance (TGI) du Havre, de Brest et de<br />
Marseille sont respectivement compétents en Manche – mer du Nord,<br />
Atlantique et Méditerranée, le TGI de Paris étant compétent en h<strong>au</strong>te<br />
mer pour les navires battant pavillon français et pour les affaires complexes<br />
dans les e<strong>au</strong>x sous juridiction.<br />
Pollutions et qualité<br />
du milieu marin<br />
* En 1978, pétrole léger, environ 220 000 tonnes.<br />
** En 2002, fioul lourd, 77 000 tonnes.<br />
Source : Cedre, 2009.<br />
Commissariat général <strong>au</strong> développement durable • Service de l'observation et des statistiques<br />
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