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Données sismiques<br />
La sismicité naturelle de La Réunion, liée à l'activité volcanique, est essentiellement<br />
superficielle et localisée. Ces séismes ne peuvent donc pas être utilisés pour imager la<br />
structure profonde de l'édifice. Des campagnes de prospection sismique réfraction et réflexion<br />
(notamment la campagne REUSIS en 1993) et de tomographie sismique ont permis d'obtenir<br />
des informations sur la structure interne du volcan et sur la lithosphère à l'aplomb de l'île :<br />
- Nercessian et al. (1996) ont révélé l'existence d'un corps enraciné sous le cône<br />
sommital, à l'interface plaque océanique / édifice (~ 4 km de profondeur) ; ce corps<br />
délimite une zone où la vitesse des ondes P est plus élevée.<br />
- Le modèle de vitesse sismique établi par Gallard et al. (1999) montre l'absence de<br />
flexure de la lithosphère qui serait liée à une surcharge de l’île. A partir de cette<br />
observation, le volume total de l’île a été évalué à 75000 km 3 par De Voodg et al.<br />
(1999), alors que Lénat et Labazuy (1990) avaient avancé le chiffre de 250000 km 3 .<br />
- Plusieurs réflecteurs superficiels ou profonds ont été identifiés et interprétés comme des<br />
plans de glissement du flanc de l'édifice (de types avalanches de débris ou slumps).<br />
- Des anomalies de vitesse sismique ont été détectées sous l'édifice volcanique. Elles<br />
pourraient indiquer l’existence de différents niveaux de stockage magmatique.<br />
1.2.2 Système magmatique du volcan<br />
De nombreuses études ont pour objectif la compréhension du système de stockage et de<br />
transfert magmatique. Plusieurs hypothèses ont été proposées concernant le nombre, la<br />
localisation précise, les dimensions et le volume des zones de stockage magmatique. En se<br />
basant sur le taux de production de magma entre 1930 et 1986, Albarède (1993) estime le<br />
volume du réservoir magmatique superficiel à 0,1-0,3 km 3 . Peltier et al. (2007) l’évaluent<br />
quant à eux à 0,3 km 3 . L'existence de plusieurs chambres magmatiques sous le cratère<br />
Dolomieu a été avancée à la suite d'études géochimiques et pétrologiques. Ainsi, Vlastélic et<br />
al. (2005) et Sigmarsson et al. (2005) distinguent deux niveaux de stockage magmatique. Les<br />
premiers se basent sur l'étude des éléments traces et les isotopes du plomb des laves émises<br />
entre 1998 et 2005, et les seconds sur l’étude des déséquilibres de l'uranium. Bureau et al.<br />
(1998) ont étudié les inclusions fluides des laves historiques et récentes et proposé plusieurs<br />
niveaux de stockage à différentes profondeurs (jusqu'à 15 km). Longpré et al. (2006) ont<br />
vérifié l'hypothèse d'un réservoir magmatique peu profond en étudiant la formation de<br />
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