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2.1 Performances techniques des systèmes SAR<br />
Le radar, acronyme de Radio Detection And Ranging, désigne un système d'acquisition<br />
d'information à distance dans le domaine hyperfréquence ou micro-ondes (longueur d'onde<br />
variant du centimètre au mètre). Il s'agit d'un système de télédétection active : l'antenne radar<br />
émet un train d'ondes vers la cible et mesure les ondes rétrodiffusées vers le capteur.<br />
Contrairement aux capteurs optiques, les performances du radar sont peu affectées par les<br />
conditions météorologiques, en particulier la présence de nuages, et ne dépendent pas du cycle<br />
diurne du soleil.<br />
Le radar à synthèse d'ouverture ou RSO (en anglais, SAR pour Synthetic Aperture<br />
Radar) est devenu en quelques années un outil incontournable pour l'étude des surfaces<br />
naturelles. Il permet aujourd’hui d’acquérir des données à haute résolution spatiale, proche de<br />
celle des images optiques, grâce à la synthèse d’une antenne virtuelle de grande dimension.<br />
Ces quinze dernières années, la télédétection radar a connu un essor considérable en géodésie<br />
grâce à la technique de l’interférométrie radar (en anglais, InSAR pour Interferometric<br />
Synthetic Aperture Radar). Elle consiste à analyser la différence de phase entre deux images<br />
SAR acquises à deux positions légèrement décalées, ce qui permet de générer des cartes de<br />
déformation des surfaces avec une précision de l'ordre d'une fraction de longueur d'onde<br />
(Massonnet & Feigl, 1998).<br />
Le radar SAR a d'abord servi à cartographier le relief de la Terre (Graham, 1974).<br />
L'interférométrie différentielle, décrite pour la première fois par Gabriel et al. (1989), s'est<br />
révélée être un outil performant pour l'étude des déformations des surfaces terrestres associées<br />
à des phénomènes naturels tels que les tremblements de terre (Massonnet et al., 1993), les<br />
éruptions volcaniques (Massonnet et al., 1995 ; Lanari et al., 1998) ou les glissements de<br />
terrain (Carnec et al., 1996). En volcanologie, l'imagerie SAR a connu un essor considérable<br />
depuis les travaux fondateurs de Massonnet et al. (1995) sur le Mont Etna (Italie). Elle permet<br />
de mesurer :<br />
- les déformations de surface, inflation ou déflation, liées à l'alimentation ou la vidange<br />
des chambres magmatiques (Massonnet et al., 1995 ; Amelung et al., 2000 ; Wicks et<br />
al., 2002 ; Froger et al., 2007) ;<br />
- les déplacements de flancs résultant de l'intrusion de dykes et de sills (Jonsson et al.,<br />
1999 ; Sigmundsson et al., 1999 ; Froger et al., 2004 ; Fukushima et al., 2005) ou de<br />
processus gravitaires et tectoniques (Froger et al., 2001) ;<br />
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