L'émergence des régions transfrontalières entre le Canada et les ...

L’émergence des régions transfrontalières entre le Canada et les États-Unis
Figure 3. Les trois dimensions de la recherche
La recherche et l’analyse des relations régionales transfrontalières portent sur les trois dimensions suivantes :
Économie
Similitudes sociales
et culturelles
Organisations et réseaux
transfrontaliers
Si la géographie, l’histoire, la démographie et les corridors de transport contribuent tous à ouvrir la voie aux relations régionales
transfrontalières que nous observons aujourd’hui et à les modeler, les régions transfrontalières doivent présenter des liens
économiques importants et des similitudes socioculturelles, et comporter des organisations et des réseaux transfrontaliers.
La dimension économique fournit la base, en ce sens que c’est habituellement la recherche d’avantages économiques qui crée
les incitations aux initiatives transfrontalières. Toutefois, les dimensions socioculturelle et organisationnelle aident à déterminer
le contexte et favorisent la coopération transfrontalière, et même parfois la conscience et l’identité régionales transfrontalières.
à l’opinion selon laquelle plus une région est intégrée,
plus la gamme des biens échangés est étendue.
En fait, le Canada et les États-Unis cessent d’être
simplement des partenaires commerciaux pour fonctionner
comme des économies plus intégrées, et une
bonne part de cette intégration se produit dans les
régions transfrontalières et se répercute sur elles.
L’intensification du commerce bilatéral souligne davantage
jusqu’à quel point les économies des provinces et
États voisins sont désormais encore plus interdépendantes.
Ces conclusions reflètent en partie le fait qu’un certain
nombre d’activités économiques régionales importantes
sont partagées par les provinces et les États
voisins le long de la frontière, et que plusieurs grands
centres nord-américains importants, dont Boston,
Montréal, Toronto, Detroit, Minneapolis, Winnipeg,
Calgary-Edmonton, Seattle et Vancouver, ont des
influences transfrontalières.
Par conséquent, comme le montre la figure 4, la performance
économique des provinces et États voisins
et proches tend à être reliée. De plus, cette similitude
de performance économique entre les provinces et
les États intrarégionaux est devenue, dans l’ensemble,
plus étroite.
Fait exception l’Ontario, dont la performance écono -
mique était plus semblable à celle des États avoisinants
avant l’ALE 7 , mais devient maintenant plus
synchronisée avec celle d’États et de provinces plus
éloignés.
Les effets frontaliers 8 occupent une place spéciale dans
la littérature récente sur l’intégration entre le Canada
et les États-Unis depuis la constatation surprenante
de John McCallum (1995), selon laquelle le commerce
entre deux provinces était plus que 20 fois plus intense
que le commerce entre une province et un État de la
même taille situé à la même distance de celle-ci. Des
raffinements subséquents de son travail par d’autres
experts, examinés dans Downs (2004), et étudiés dans
Downs et Sawchuk (2007), ont montré que l’ampleur
réelle de l’effet frontalier entre le Canada et les États-
Unis est peut-être moindre, et en train de diminuer,
mais que cet effet est encore très important. Toutefois,
comme le commerce entre le Canada et les États-Unis
est le plus intense entre les provinces et les États
situés dans les régions limitrophes, Downs et Sawchuk
ont également examiné les effets frontaliers entre
le Canada et les États-Unis dans le contexte de ces
régions transfrontalières. La figure 4 montre que l’effet
frontalier sur le commerce total est moindre à l’inté -
rieur des régions transfrontalières, pour chaque
province, ce qui signifie que le niveau de commerce
dans les régions limitrophes est supérieur à celui que
la taille économique des participants et leur proximité
à elles seules peuvent expliquer ou laisser prévoir 9 .
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