L'émergence des régions transfrontalières entre le Canada et les ...

L’émergence des régions transfrontalières entre le Canada et les États-Unis
l’absence de structure institutionnelle régionale
ne veut pas dire qu’il y a absence de réseaux
informels efficaces.
Dans la région des Grands Lacs et du Centre, les
liens transfrontaliers se résument souvent à des
relations bilatérales entre acteurs politiques. Des
réunions multilatérales ont également lieu avec
les gouverneurs américains au sein du Council
of Great Lakes Governors, de la Midwestern
Legislative Conference et du Council of State
Governments.
Dans la sous-région Québec-Nord de la Nouvelle-
Angleterre de la région de l’Est, les réseaux sont
dits à niveaux multiples et multiorganisationnels.
Le Border Crossing Committee, qui se compose
de représentants des associations de camionneurs,
de l’Agence des services frontaliers du Canada, du
service américain des douanes et de la protection
de la frontière, des exportateurs, des courtiers,
des sociétés de développement économique et
de la Fédération des chambres de commerce du
Québec (FCCQ), en fournit un bon exemple.
Dans la sous-région Atlantique–Nouvelle-Angleterre
de la région de l’Est, la collaboration transfrontalière
repose tant sur de solides réseaux informels basés
sur les relations interpersonnelles que sur des
organisations des secteurs public et privé (p. ex.,
la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-
Angleterre et des premiers ministres de l’Est du
Canada (GNA-PMEC) et Atlantica : The International
Northeast Economic Region (AINER)).
23 Un certain nombre des participants aux tables
rondes ont soutenu que les organisations régionales
transfrontalières sont efficaces pour coordonner
certains dossiers régionaux ayant des incidences
au delà de la frontière (p. ex., la gestion des situations
d’urgence, la préparation à une pandémie
de grippe, la technologie de localisation des
animaux, etc.).
Dans la région de l’Ouest, les organisations transfrontalières
régionales associées à la RENOP ont
permis de détecter de manière précoce les points
de friction dans le conflit de la rivière Milk entre
l’Alberta et le Montana et de trouver une solution.
Le gouvernement du Manitoba et le gouvernement
de l’État du Minnesota ont fait cause commune
pour défendre leurs intérêts et s’opposer au
controversé projet de décharge de Devils Lake
du Dakota du Nord.
24 Robert Noble, consul général adjoint du Canada
à New York et ancien délégué commercial, était
d’avis que les façons d’aborder le marché dans
de nombreux secteurs industriels au sein des
régions transfrontalières ne sont souvent pas
assez cohésives et cohérentes.
25 L’existence de liens nord-américains qui sont
plus forts dans les régions transfrontalières a
une incidence importante dans le contexte des
politiques de développement régional. À mesure
que des régions canadiennes s’intégreront davantage
à des régions et des secteurs économiques
précis des États-Unis et dépendront de leur
performance, les politiques de développement
régional au Canada devront prendre en compte
cette nouvelle réalité. Les deux parties d’une
région transfrontalière sont gagnantes, par exemple,
lorsque des problèmes communs sont résolus et
que des activités commerciales nouvelles y sont
attirées. Cela vaut particulièrement dans le cas
des problèmes découlant de l’accroissement de
l’intégration nord-américaine et des politiques
de développement régional.
Il convient également de noter que les régions
transfrontalières peuvent aussi être considérées
comme des rampes de lancement et des bancs
d’essai pour les entreprises canadiennes désireuses
d’introduire et de mettre à l’essai de nouveaux
produits aux États-Unis avant de les lancer sur
des marchés plus éloignés dans ce pays et ailleurs
dans le monde. Autrement dit, les relations
régionales transfrontalières peuvent contribuer
de façon importante à accélérer l’introduction
de produits canadiens sur les marchés américains
et favoriser considérablement la promotion
d’activités novatrices et de produits nouveaux
qui pourraient être importants pour la prospérité
future du Canada.
L’honorable (sénateur) Jerahmiel Grafstein,
coprésident du Groupe interparlementaire
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