nature des tests utilisés – tests implicites et explicites de mémoire – et, d’autre part à la naturede l’expérience psychologique du sujet lors de la récupération de l’information. La mémoireexplicite est sollicitée dans des épreuves qui requièrent la récupération consciente ouintentionnel<strong>le</strong> d’expériences antérieures tel<strong>le</strong>s que dans <strong>le</strong>s situations de rappel libre, de rappelindicé et de reconnaissance. Au contraire, la mémoire implicite désigne toutes modificationsdu comportement du sujet consécutives à des expériences préalab<strong>le</strong>s, en l’absence deréférence intentionnel<strong>le</strong> ou consciente à ces expériences. Les capacités de mémoire implicitesont mesurées à travers <strong>le</strong> changement des performances du sujet lors du traitement ou del'exécution d'une tâche présentée de façon répétée, dans <strong>le</strong>s apprentissages procéduraux et <strong>le</strong>sprocédures d'amorçage par répétition. Les performances aux épreuves de mémoire explicite etimplicite sont influencées différemment en fonction de diverses manipulations expérimenta<strong>le</strong>set, en particulier, par la variation des niveaux de traitement mobilisés au cours de l’encodage(Craik & Lockhart, 1972). Classiquement, <strong>le</strong>s traitements de nature sémantique appliqués àl’encodage améliorent préférentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s performances de mémoire explicite mais n’ontpas ou peu d'effet sur <strong>le</strong>s performances de mémoire implicite (Graf, Mand<strong>le</strong>r & Haden, 1982 ;Jacoby & Dallas, 1981). En revanche, appliquer des interval<strong>le</strong>s de rétention de grandeamp<strong>le</strong>ur diminue <strong>le</strong>s performances de mémoire dans <strong>le</strong>s tests explicites tandis que <strong>le</strong>sperformances de mémoire implicite se maintiennent davantage à long-terme (Goshen-Gottstein & Kempinsky, 2001 ; Jacoby & Dallas, 1981), y compris lorsqu’un délai de quatre(Wiggs, Weisberg & Martin, 2006) et même cinquante-deux semaines (Beatty et al., 1998)intervient entre l’encodage des items et <strong>le</strong> test subséquent d’amorçage de ces items.3.2. Préservation des capacités de mémoire implicite dans la maladied’AlzheimerComme illustré plus haut, <strong>le</strong>s patients MA présentent des défaillances sévères demémoire caractérisées par une incapacité à récupérer consciemment <strong>le</strong>s informations dupassé. La diminution des performances de mémoire est globa<strong>le</strong> dans la MA et touchel’ensemb<strong>le</strong> des épreuves de mémoire explicite. Malgré ces sévères difficultés de mémoire, <strong>le</strong>spatients MA sont généra<strong>le</strong>ment capab<strong>le</strong>s d’accéder à ces expériences préalab<strong>le</strong>s maiséga<strong>le</strong>ment d’acquérir des habi<strong>le</strong>tés nouvel<strong>le</strong>s grâce à des processus non conscients demémoire. Ces capacités cognitives résiduel<strong>le</strong>s de mémoire implicite qui perdurent longtempsdans la MA intéressent, d'une part, <strong>le</strong> domaine de l’amorçage par répétition et, d’autre part, <strong>le</strong>domaine de la mémoire procédura<strong>le</strong> (De Vreese, Neri, Fioravanti, Belloi & Zanetti, 2001).21
3.2.1. Capacités d'amorçageLe phénomène d’amorçage renvoie à la récupération préférentiel<strong>le</strong> non consciented’une information préalab<strong>le</strong>ment traitée par rapport à une information nouvel<strong>le</strong> non traitée.Dans ce paradigme, la présentation d’une information accélère <strong>le</strong> traitement ultérieur de cettemême information par rapport à une information nouvel<strong>le</strong> qui n’a pas été présentée. Lephénomène de facilitation de performance observé dans <strong>le</strong>s situations d’amorçage parrépétition est attribué à la récupération spontanée de l’information issue d’une expériencepremière lorsque cette même information est répétée dans une tâche cognitive donnée, parexemp<strong>le</strong> dans une version dégradée.Par opposition aux capacités de récupération explicite de l'information, <strong>le</strong>s capacitésde récupération implicite évaluées à travers <strong>le</strong> paradigme d'amorçage semb<strong>le</strong>nt moinsaffectées dans la MA. Toutefois, <strong>le</strong>s performances de mémoire implicite évaluées à travers ceparadigme ne sont pas préservées de façon homogène dans la MA ; l’intégrité desperformances d’amorçage des patients varie en effet substantiel<strong>le</strong>ment en fonction des tâchesutilisées. D'une part, des effets d’amorçage d’amplitude norma<strong>le</strong> ont été fréquemmentrapportés au moyen d’épreuves qui requièrent l'identification de mots, en particulier la <strong>le</strong>cturede mots présentés tachistoscopiquement (F<strong>le</strong>ischman, Gabrieli, Reminger, Rinaldi, Morrell &Wilson, 1995 ; Keane, Gabrieli, Fennema, Growdon & Corkin, 1991 ; Ostergaard, 1994) ouaprès la mesure de seuils individuels d’identification (Abbenhuis, Raaijmakers, Raaijmakers& van Woerden, 1990 ; Russo & Spinn<strong>le</strong>r, 1994). De même, <strong>le</strong>s performances dedénomination d’image des patients MA sont facilitées par la répétition d'images (Mitchell &Schmitt, 2006) et <strong>le</strong> traitement préalab<strong>le</strong> de mots (Auchterlonie, Phillips & Chertkow, 2002 ;Faust, Balota & Multhaup, 2004). Les patients MA manifestent éga<strong>le</strong>ment des effetsd'amorçage d’amplitude norma<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s épreuves de complètement de fragments de mots(Karlsson, Borjesson, Adolfsson & Nilsson, 2002 ; Yano, Umeda & Mimura, 2008) et decomplètement de fragments d'image qui requièrent l'identification d’images présentées dansune version dégradée (Beatty et al., 1998 ; Bondi, Kaszniak, Rapcsak & Butters, 1993 ; Ergis,Van der Linden & Deweer, 1995 ; Mochizuki-Kawai et al., 2006). En revanche, <strong>le</strong>s patientsMA présentent généra<strong>le</strong>ment des performances déficitaires dans <strong>le</strong>s épreuves qui nécessitentde produire des associations libres à partir de mots spécifiques (Brandt, Spencer, McSor<strong>le</strong>y, &Folstein, 1988 ; Huff, Mack, Mahlmann & Greenberg, 1988) ou de générer des exemplairesappartenant à une catégorie sémantique donnée (Monti et al., 1996 ; Vaidya, Gabrieli, Monti,Tink<strong>le</strong>nberg & Yesavage, 1999).22
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