Enfin, la capacité des patients MA à accéder de façon implicite au contenu émotionneldes informations a éga<strong>le</strong>ment été étudié à travers <strong>le</strong>s tâches de jugement. Les patients MA ontdavantage tendance à préférer <strong>le</strong>s mélodies (Quoniam et al., 2003) ou <strong>le</strong>s visages (Wil<strong>le</strong>ms,Adam & Van der Linden, 2002 ; Winograd, Goldstein, Monarch, Peluso & Goldman, 1999)qui ont été répétés par rapport à des informations nouvel<strong>le</strong>s non répétées. Dans une dernièreétude (B<strong>le</strong>ssing, Keil, Linden, Heim & Ray, 2006), suite à la présentation de visagesd'hommes associés à des récits biographiques fictifs variant en termes de va<strong>le</strong>nce et d’éveilémotionnel, <strong>le</strong>s patients MA devaient produire de façon répétée des jugements de préférence,de va<strong>le</strong>nce et d’intensité de l’éveil émotionnel. Malgré l’incapacité des patients MA àrécupérer <strong>le</strong> contenu des histoires de façon explicite, <strong>le</strong>s résultats de cette étude montrent que<strong>le</strong>s patients modifient progressivement <strong>le</strong>urs jugements, ceci en adéquation avec <strong>le</strong> contenuémotionnel des histoires. Ainsi, <strong>le</strong>s patients MA semb<strong>le</strong>nt préférer <strong>le</strong>s visages associés auxrécits de va<strong>le</strong>nce positive et évaluer <strong>le</strong>s visages associés aux récits fictifs intenses comme plusintenses émotionnel<strong>le</strong>ment. Ces résultats sont importants car ils suggèrent que <strong>le</strong>s patients MAsont toujours capab<strong>le</strong>s d'acquérir progressivement des dispositions émotionnel<strong>le</strong>s au gré de<strong>le</strong>ur expérience.4.2. Capacités de réserveDans <strong>le</strong>s parties précédentes, nous avons illustré l'existence de variab<strong>le</strong>s liées auxconditions de traitement ou au contenu émotionnel de l'information permettant de modu<strong>le</strong>r,voir même d’améliorer <strong>le</strong>s performances de mémoire des patients atteints de MA. L'objectifde cette nouvel<strong>le</strong> partie est de montrer que <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s qui influencent <strong>le</strong>s performancescognitives des patients ne se limitent pas à des conditions spécifiques de traitement ou à lanature de l'information traitée. En effet, du point de vue plus général du concept de réserve,plusieurs variab<strong>le</strong>s influençant <strong>le</strong>s manifestations cliniques de la MA ont éga<strong>le</strong>ment étéidentifiées. Après une brève introduction aux concepts de capacités passives et actives de laréserve, nous allons présenter <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s qui déterminent des capacités d'adaptationdifférentiel<strong>le</strong> des patients au déclin cognitif lié à la MA et qui contribuent, en ce sens, à laconstitution des capacités de réserve cognitive.4.2.1. Définition des capacités passives et actives de la réserveLe concept de capacités de réserve est né du constat selon <strong>le</strong>quel il n'y a pas de relation33
directe entre <strong>le</strong> degré de sévérité de lésions cérébra<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s manifestations cliniques de ceslésions (Katzman, et al., 1988 ; Mortimer, Snowdon, & Markesbery, 2003). Par exemp<strong>le</strong>,Katzman et al. (1988) ont décrit des cas de patients ne présentant pas de troub<strong>le</strong>s cognitifs de<strong>le</strong>ur vivant mais qui, à l'autopsie, présentaient des atteintes cérébra<strong>le</strong>s caractéristiques d'uneMA à un stade avancé. Ainsi, la présence de plaques amyloïdes et de dégénérescencesneurofibrillaires dans <strong>le</strong> cerveau est une condition nécessaire à la maladie, mais ce n’est pasune condition suffisante puisque beaucoup de sujets âgés présentent ces deux types de lésionssans manifester pour autant <strong>le</strong>s signes cliniques de la maladie. Plusieurs modè<strong>le</strong>s de réserveont été proposés et la catégorisation la plus fréquente de ces modè<strong>le</strong>s consiste à différencier<strong>le</strong>s aspects passifs des aspects actifs de la réserve.La réserve cérébra<strong>le</strong> passive peut être définie en termes de quantité de lésions que <strong>le</strong>cerveau peut subir, en l'absence de troub<strong>le</strong>s cognitifs, avant que <strong>le</strong> seuil associé auxmanifestations cliniques de ces lésions ne soit atteint. Une quantité de réserve cérébra<strong>le</strong> plusimportante permet de protéger un individu donné contre <strong>le</strong>s pertes fonctionnel<strong>le</strong>s associéesaux lésions. Ainsi, cet individu ayant une plus grande réserve cérébra<strong>le</strong> est susceptib<strong>le</strong> detolérer un degré d'atteinte cérébra<strong>le</strong> plus important avant d’atteindre <strong>le</strong> seuil cliniqued’apparition des symptômes. Ces modè<strong>le</strong>s sont des modè<strong>le</strong>s uniquement quantitatifs dans lamesure où <strong>le</strong>s individus ne diffèrent que selon <strong>le</strong>ur quantité de réserve cérébra<strong>le</strong> globa<strong>le</strong>, c'està-direla quantité disponib<strong>le</strong> de substrats neuronaux associée à la tail<strong>le</strong> du cerveau et à ladensité synaptique.Selon <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s actifs de la réserve, <strong>le</strong> cerveau cherche activement à faire face auxatteintes cérébra<strong>le</strong>s et à compenser <strong>le</strong>s altérations en utilisant des capacités cognitives ou desstratégies préexistantes. Selon l'hypothèse de la réserve cognitive, certains facteurs liés àl’expérience du sujet apportent un ensemb<strong>le</strong> d’habi<strong>le</strong>tés ou de répertoires dont l’entraînementtout au long de la vie permet à l'individu de résister plus longtemps au déclin cognitif et defaire face à la maladie en atténuant ses répercussions. Contrairement au concept de la réservepassive, la notion de réserve cognitive se focalise davantage sur ce qui est préservé que sur cequi est perdu. En effet, ce sont <strong>le</strong>s différences individuel<strong>le</strong>s dans la capacité à utiliser <strong>le</strong>sparadigmes cognitifs préexistants qui déterminent <strong>le</strong> seuil d’apparition des symptômes. Aniveau d'atteinte cérébra<strong>le</strong> identique, <strong>le</strong>s individus avec la plus grande réserve cognitive sontdavantage susceptib<strong>le</strong>s d'utiliser des stratégies cognitives <strong>le</strong>ur permettant d'optimiser <strong>le</strong>ursperformances. Cette utilisation plus efficace des processus cognitifs implique que cesindividus vont mieux s'adapter que <strong>le</strong>s autres aux manifestations cognitives liées auvieillissement mais aussi à cel<strong>le</strong>s de la MA.34
- Page 1 and 2: Université Bordeaux 2 - Victor Seg
- Page 3 and 4: ABSTRACTResidual cognitive abilitie
- Page 5 and 6: visites sur site (souviens toi la S
- Page 7 and 8: « Dans le parc du château, il y a
- Page 9 and 10: CHAPITRE II : PARTIE EXPERIMENTALE.
- Page 11 and 12: CHAPITRE I : INTRODUCTION THEORIQUE
- Page 13 and 14: La mort sociale est une figure réc
- Page 15 and 16: améliorer ce rappel lorsqu’une a
- Page 17 and 18: traiter une information pertinente
- Page 19 and 20: exécutives soient manifestes (Hodg
- Page 21 and 22: « représentationnel » de mémoir
- Page 23 and 24: 3.2.1. Capacités d'amorçageLe ph
- Page 27 and 28: que les patients pré-diagnostiqué
- Page 30 and 31: traitements dirigés par les concep
- Page 32 and 33: complexes aux différents évèneme
- Page 36 and 37: 4.2.2. Facteurs favorisant la const
- Page 38 and 39: et al., 2007 ; Wilson et al., 2000)
- Page 40 and 41: la maladie. En effet, dans cette é
- Page 42 and 43: dix minutes. D’autres études sug
- Page 44 and 45: JOURNAL OF CLINICAL AND EXPERIMENTA
- Page 46 and 47: Downloaded By: [EBSCOHost EJS Conte
- Page 48 and 49: Downloaded By: [EBSCOHost EJS Conte
- Page 50 and 51: 834 MILLET ET AL.Downloaded By: [EB
- Page 52 and 53: 2. Influence des niveaux de traitem
- Page 54 and 55: l’effet d’amorçage estimé che
- Page 56 and 57: 2 MILLET ET AL.Downloaded By: [Mill
- Page 58 and 59: 4 MILLET ET AL.Downloaded By: [Mill
- Page 60 and 61: 6 MILLET ET AL.Downloaded By: [Mill
- Page 62 and 63: 8 MILLET ET AL.Downloaded By: [Mill
- Page 64 and 65: 10 MILLET ET AL.Downloaded By: [Mil
- Page 66 and 67: 3. Influence du sexe sur les perfor
- Page 68 and 69: dans les tâches de manipulation ac
- Page 70 and 71: 784 X. Millet et al. / Archives of
- Page 73 and 74: Verbal short-term memory measuresWe
- Page 75 and 76: X. Millet et al. / Archives of Clin
- Page 77 and 78: des patients MA évalués dans une
- Page 79 and 80: l'évaluation du caractère plaisan
- Page 81 and 82: de la phase de test, les opération
- Page 83 and 84: l’activité du cortex frontal non
- Page 85 and 86:
stratégies visuo-spatiales de natu
- Page 87 and 88:
fonctionnement quotidien des patien
- Page 89 and 90:
4.3. Méthodes de revalidation cogn
- Page 91 and 92:
communes à ces différents program
- Page 93 and 94:
phase d’apprentissage. Toutefois,
- Page 95 and 96:
des photographies de visages et des
- Page 97 and 98:
Ainsi, à partir de janvier 2010, c
- Page 99 and 100:
souvent été rapportés à partir
- Page 101 and 102:
5. Conclusion généraleCompte tenu
- Page 103 and 104:
BIBLIOGRAPHIE102
- Page 105 and 106:
York: Cambridge University Press.Ba
- Page 107 and 108:
Multidimensional measures of person
- Page 109 and 110:
Fox, N.C., Warrington, E.K., Freebo
- Page 111 and 112:
Procedural memory in patients with
- Page 113 and 114:
625-632). London: Academic Press.La
- Page 115 and 116:
Patterson, K., Graham, N., & Hodges
- Page 117 and 118:
test: role of aging and divided att
- Page 119 and 120:
ANNEXES118
- Page 121 and 122:
• Photographies des visages distr
- Page 123 and 124:
Epreuve de titresCe travail de thè