comp<strong>le</strong>xes aux différents évènements de la vie, déterminent <strong>le</strong>s capacités de survie del’organisme vivant dans son environnement. Dans une espèce socia<strong>le</strong>, l'émotion détermine lacapacité à prendre <strong>le</strong>s décisions personnel<strong>le</strong>s et socia<strong>le</strong>s appropriées. La perspectiveévolutionniste implique l'existence de plusieurs émotions de base qui peuvent êtreimmédiatement et faci<strong>le</strong>ment identifiées par <strong>le</strong>s expressions facia<strong>le</strong>s. En particulier, Ekman(1982) définit un nombre limité d'émotions de base associées à une gamme d’expressionsfacia<strong>le</strong>s (peur, surprise, colère, dégoût, tristesse, joie) caractérisant l’attirance (va<strong>le</strong>ncepositive) et la répulsion (va<strong>le</strong>nce négative) que l'on éprouve à <strong>le</strong>ur égard. Ces émotions debase se retrouvent chez <strong>le</strong>s primates non-humains ; el<strong>le</strong>s sont innées, automatiques,universel<strong>le</strong>ment identifiab<strong>le</strong>s et associées à une physiologie propre. Ces réactionsphysiologiques, tel<strong>le</strong>s que l’augmentation du rythme cardiaque ou de la pression sanguine,préparent à des actions d’adaptation soutenue.De nombreuses études utilisant des paradigmes très variés se sont attachées à étudierla capacité des patients MA à traiter <strong>le</strong>s émotions, notamment à partir des expressionsémotionnel<strong>le</strong>s de base contenues dans <strong>le</strong>s visages. Plusieurs études suggèrent que <strong>le</strong>s patientsMA traitent correctement <strong>le</strong>s émotions, notamment dans <strong>le</strong>s épreuves qui consistent àidentifier (Cadieux & Greve, 1997 ; Fernandez-Duque & Black, 2005) ou discriminer <strong>le</strong>sexpressions émotionnel<strong>le</strong>s de base (Albert, Cohen & Koff, 1991 ; Cadieux & Greve, 1997 ;Koff, Zaitchik, Montepare & Albert, 1999 ; Lavenu et al., 1999 ; Roudier et al., 1998).Toutefois, <strong>le</strong>s patients MA présentent des difficultés dans <strong>le</strong>s tâches plus exécutives quinécessitent de sé<strong>le</strong>ctionner une expression émotionnel<strong>le</strong> cib<strong>le</strong> parmi de multip<strong>le</strong>s alternatives– épreuve d’appariement (Burnham & Hogervorst, 2004 ; Hargrave, Maddock & Stone, 2002)ou de sé<strong>le</strong>ctionner parmi plusieurs noms d’émotions celui qui décrit <strong>le</strong> mieux l’expressionémotionnel<strong>le</strong> présentée – épreuve d’étiquetage (Albert et al., 1991 ; Cadieux & Greve, 1997 ;Hargrave, Maddock & Stone, 2002 ; Koff et al., 1999 ; Roudier et al., 1998). Lorsque laperformance à ces épreuves est ajustée sur la performance des patients à des tests de natureexécutive, <strong>le</strong>s difficultés des patients MA dans <strong>le</strong> traitement des expressions émotionnel<strong>le</strong>ssont réduites, voire éliminées (Albert et al., 1991 ; Cadieux & Greve, 1997 ; Hargrave et al.,2002 ; Koff et al., 1999 ; Roudier et al., 1998). C’est pourquoi, <strong>le</strong>s déficits observés par <strong>le</strong>spatients dans ces études pourraient davantage être attribués à la composante exécutive de latâche qu'à un dysfonctionnement spécifique du traitement des émotions dans la MA. Ainsi,ces études permettent de conclure que, d’une manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> traitement des émotions estrelativement préservé dans la MA, aussi bien dans <strong>le</strong>s aspects de perception de va<strong>le</strong>nce qued'éveil émotionnel (Kensinger, Anderson, Growdon & Corkin, 2004).31
Plus récemment, des études se sont davantage intéressées à évaluer l'influence desémotions sur <strong>le</strong>s performances de mémoire des patients MA. Dans <strong>le</strong> domaine de la mémoireexplicite, plusieurs études suggèrent que <strong>le</strong> contenu émotionnel n’améliore pas <strong>le</strong>sperformances de rappel et de reconnaissance d’histoires (Kensinger et al., 2004), de mots(Kensinger, Brier<strong>le</strong>y, Medford, Growdon & Corkin, 2002) ou d’images (Abrisqueta-Gomez etal., 2002). Pour certains auteurs, <strong>le</strong> déficit de reconnaissance d’images serait spécifique auxstimuli de va<strong>le</strong>nce positive (Hamann, Monarch & Goldstein, 2000). D’autres auteurssuggèrent, en revanche, que <strong>le</strong>s performances de rappel des patients MA sont améliorées par<strong>le</strong> contenu émotionnel de l’information, notamment dans des épreuves basées sur ladescription d’histoires associées à la présentation d’images (Bol<strong>le</strong>r, El Massioui, Devouche,Traykov, Pomati & Starkstein, 2002 ; Kazui et al., 2000 ; Moayeri, Cahill, Jin & Potkin,2000). Enfin, dans un entretien semi-structuré, <strong>le</strong>s patients MA japonais victimes du fameuxtremb<strong>le</strong>ment de terre survenu, en 1995, dans la vil<strong>le</strong> de Kobe rapportent davantage desouvenirs relatifs à cet évènement traumatisant que des souvenirs relatifs à un événementmoins intense émotionnel<strong>le</strong>ment (examen IRM) et concomitant au tremb<strong>le</strong>ment de terre(Ikeda et al., 1998).Par ail<strong>le</strong>urs, plusieurs études ont évalué si l’effet d’amélioration par <strong>le</strong>s émotions desperformances de mémoire des patients pouvait s'étendre aux tâches implicites de mémoire, enparticulier dans <strong>le</strong>s épreuves d’amorçage. Dans une épreuve d'identification perceptive, <strong>le</strong>contenu émotionnel aversif contenu dans des scènes visuel<strong>le</strong>s augmente des effets d'amorçageselon la même amplitude chez <strong>le</strong>s sujets âgés contrô<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s patients MA (LaBar et al., 2005).Ainsi, selon <strong>le</strong>s auteurs, <strong>le</strong>s indices émotionnels de va<strong>le</strong>nce négative peuvent faciliter <strong>le</strong>sperformances de mémoire implicite des sujets âgés et des patients MA. Dans une épreuved'amorçage émotionnel, Padovan et al. (2002) observent une augmentation des temps delatence pour <strong>le</strong>s informations négatives comparab<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s sujets âgés et <strong>le</strong>s patients MA.Cette augmentation de la latence de réponse spécifique aux stimuli de va<strong>le</strong>nce négative – oubiais de négativité – se réfère à un mécanisme précoce et automatique d’inhibition des stimulipotentiel<strong>le</strong>ment dangereux. Plus récemment, Giffard et al. (2009) retrouvent ce biais denégativité uniquement lorsque amorce et cib<strong>le</strong> ne sont pas reliées sémantiquement. Lorsquel’amorce et la cib<strong>le</strong> sont reliées sémantiquement, <strong>le</strong>s auteurs observent une augmentation del'amplitude des effets d'amorçage, c'est-à-dire un phénomène d’ « hyper-amorçage » lorsquela cib<strong>le</strong> est précédée par une amorce de va<strong>le</strong>nce négative par rapport aux amorcesémotionnel<strong>le</strong>ment neutres et de va<strong>le</strong>nce positive. Ainsi, selon <strong>le</strong>s auteurs, <strong>le</strong>s processusémotionnels préservés dans la MA et activés de façon automatique renforcent <strong>le</strong> liensémantique entre <strong>le</strong>s concepts.32
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