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Jamais moi sans toi

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162 C LINIQUE ET PRATIQUE<br />

Dansla thérapiedel’enfant,l’interprétationneseraitpasle seulfacteur<br />

d’évolution, le faitde joueren est aussiun. La participationduthérapeute<br />

au jeuaune place significative.<br />

Des questions seprésentent àpartir d’une telle proposition. Comment<br />

le jeu fonctionne-t-il ?Comment est-il introjecté par l’enfant ?Quel<br />

est le travail psychique sollicité chez lui ? Est-il possible de parler<br />

d’identification ?Quelssont sesétapes et sesrouages ?<br />

Il est vraisemblable que, comme àproposde l’évolution de l’idée de<br />

trauma, les réponses àces questionsnous apportent des enseignements<br />

qui nous permettent de devenir plus percutants. Nous notons toutefois<br />

des réponses insatisfaisantes de la part des plus ardents défenseurs de<br />

la narrativité. C’est le cas de Spence (1982), qui avance un argument<br />

cohérent, tout en étant lui-même victime de son scepticisme méthodique.<br />

Ainsi qu’il est impossible de certifier la validité des hypothèses historiques<br />

comme Freud leprétendait (1937b ), affirme-t-il, ilest utopique<br />

de confirmerquelesvéritésnarratives,cellesquelepatienttissedurant<br />

les séances, lesont. Seul lerésultat pragmatique dira si cela est juste,<br />

autrement dit, l’amélioration de l’état du patient confirmera lechoix<br />

effectué. L’attitude de Spence n’est pas <strong>sans</strong> résonance avec les thèses<br />

post-modernesdontnous avonsparlé dansle chapitre 6 .<br />

Tout compte fait, lanarrativité nous offre des perspectives intéressantes.<br />

S ERACONTER, UN PLAISIR, UN APPÉTIT<br />

OU UNE NÉCESSITÉ ?<br />

Pendantla cure, lesassociationsdupatientsontsouventanarchiques.<br />

La narration essaiedeleur donnerune cohérence. Le récitaundébut,un<br />

développement etune conclusion. La miseenrécittientl’interlocuteur<br />

en haleine, cherche àlesurprendre. Le mot intrigue ,qui s’applique à<br />

l’intention dunarrateur, signifie également manigance ;ne l’oublions<br />

pas. Peut-être tout narrateur cherche-t-il àmanœuvrer l’esprit de son<br />

interlocuteur,ilnerestequepour le captiver.<br />

Construireenanalyseimpliquedetrouverunsens.C’est parailleurs<br />

le fait de l’après-coup, c’est-à-dire dumouvement qui survient, dans un<br />

tempspostérieur autraumatisme oùle traumatiséessaiedes’expliquer<br />

ce quis’est passé. Il est questiondecompréhension, maissouventle récit<br />

échappe aupatient,lanarration le dépasse, le déborde involontairement.<br />

Il ne sait pourquoi. Vouloir rendre son his<strong>toi</strong>re transparente n’exclut<br />

guèreune nouvelle opacification.Plus on avance dansson récitplus on

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