Jamais moi sans toi
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C EQUE LES AUTRES PENSENT DE MOI 25<br />
Parlesdifférentescouchessous lesquellessecachaitle vrai self de Stéphane,<br />
nous sommesarrivésàdémêlerlesmécanismesquiexpliquaient<br />
sa tendance àdemander l’avisdes autres :imiter <strong>sans</strong> êtreimpliquépar<br />
leur pensée, freiner leur supposée intrusion, défendre son goût de la vie<br />
plaisanteetjouirenfin en voyantquetout le monde setrompaitsur lui.<br />
Cettesituationest spécifiqueàson casmaisdesconclusionsgénérales<br />
peuventêtreavancéessur la question quinous occupe.<br />
À QUOI NOUS SERVENT LES AVIS DES AUTRES ?<br />
© Dunod –Laphotocopienon autorisée est un délit<br />
L’orientation àécouter, voire àguetter les avis des autres, n’est<br />
pas forcément pathologique. Elle est pathologique lorsque l’on entend<br />
superficiellementce quel’autreditetquelelienn’apasde consistance.<br />
Si non, elleté<strong>moi</strong>gne de notre besoin derelation et part du constatque<br />
nous ne sommespasen mesuredetout savoir.Elle remetaupremierplan<br />
le faitquel’êtreseuln’existepasetque, même sicelaheurtenotrefierté,<br />
nous devonsadmettrelebesoin de partage, d’information, de trouverdes<br />
alternativesànos propres réflexions, aussi justesnous paraissent-elles.Il<br />
nous faut savoirque d’autresissuesexistentpour lescompareràcelles<br />
que nous avons trouvées. Elless’avéreront éventuellement correcteset<br />
pertinentes.Nous pourrionsfinalementfairelechoixde ne lesprendreen<br />
comptepour nosdécisions,maisdansce casnous serionsplus convaincus<br />
de l’optionretenue.<br />
L’avis des autres sert ànous relier àeux et àcréer undialogue dans<br />
notre for intérieur, même àcréer undébat. Lamanœuvre prend une<br />
dimension dynamique dès lors qu’elle facilite une solution. Elle est<br />
éventuellementpénible ;la décision, un accouchementdans la douleur ;<br />
son choix, déchirant. Toutefois la contradiction entre deux options est<br />
nécessaire pour mieux cerner les enjeux. Elle risque certes parfois<br />
d’entraverla décision et de nous faire «tourneren rond », ce qui arrive<br />
de préférence quand onse laisse envahir par la figure decelui qui a<br />
donné l’avis,plutôtqueparce qu’il énonce. Intervientalors le poidsde<br />
l’expert et de son prestige quifavoriseces dérives.Jepense querienne<br />
vaut la mise endébat de plusieurs possibilités àl’intérieur de nous en<br />
sollicitant nos affects et nos représentations. Cette voie démantèle les<br />
illusions,fomentéescertesparce quenous avonssouligné :l’importance<br />
dusur<strong>moi</strong> quidans ce casentreencollusionavec la positiondel’autre<br />
extérieur.<br />
Je crois que cethème nous invite àétudier plus en détail le concept<br />
d’intersubjectivitéetnotammentsafonctiondansl’émergencedusujet.