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Jamais moi sans toi

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172 C LINIQUE ET PRATIQUE<br />

signifiante. C’est grâce àcela que lepatient profitera dutravail commun.<br />

Il pourramieux apprécierl’expression de sa passion.<br />

Deux idées me semblent désormais àréviser, celle qui fait de la<br />

répétition lemodèle applicable aux manifestations pendant la séance<br />

et celle qui exaltelapassivité.<br />

Répétition ? Je ne suis passûr que lecontre-transfert soit une réponse<br />

quireproduitlesaffects etlesfantasmesdutransfert,maisaussiune nouveauté.<br />

Le transfert est certesunmoteur,ilenclenche desmanifestations<br />

inconscientes chez l’analyste, maiselles sontimprévueset débordentla<br />

logiquecause/effet.<br />

S’il se souvient d’un épisode personnel, ce n’est pas non plus une<br />

répétition fortuite. Ce n’est pas l’écho répétant ce que lepatient ou<br />

lui ont vécu, mais l’effet d’une résonance émotionnelle plus ou <strong>moi</strong>ns<br />

lointaine. Unpatient peut déborder d’angoisse, l’analyste peut se sentir<br />

inquiet,mais pour des raisonsqui lui sont propres. Lemot répétitionest<br />

trop lourd pour le signifier.C’est une associationponctuelle qui anime<br />

la flamme, etpuisquipart en rêverie.<br />

Le vécu de l’analyste est finalement une entrée vers un autre monde,<br />

celui d’un imaginaire qui s’ouvre vers des directions imprévues, une<br />

sorted’alternative, la créationd’unespace tiers dugenre :«Raconte-<strong>moi</strong><br />

une his<strong>toi</strong>reavantde dormir ». L’analystequêteenluiinconsciemment :<br />

«Comment veux-je aborder (le patient, lasituation) pour le (la) faire<br />

sortirde ce pétrin ?»et :«Commentveux-je compléter“l’his<strong>toi</strong>re”qu’il<br />

raconte ?»Ilyauraensomme deux ouplusieurs niveaux.<br />

Il me semble que l’analyste devrait privilégier ce qui lesurprend,<br />

<strong>sans</strong> favoriser ni les origines anciennes du contre-transfert ni ses sources<br />

actuelles,carde touteslesmanièresellesfinissentaubout d’unmoment<br />

par s’entremêler. C’est un champ d’inattendus. Sicela le touche c’est<br />

parce que c’est lui, avec son his<strong>toi</strong>re etsasensibilité particulière, qui<br />

l’exprime.<br />

Réciproquement, laseule chose qui fait uneffet sur le patient et lui<br />

permet d’avancer, c’est ce qui leprend audépourvu. Letransfert et le<br />

contre-transfert s’animent ainsi d’un monde de signes, desymboles et<br />

d’images.<br />

Passivité ? La deuxième idée àobjecter est celle d’une certaine<br />

passivité, considérée comme l’aboutissement du travail de la cure<br />

d’un patient :réception, accueil, réflexion sur soi, recours croissant<br />

au dialogue interne. Onestime que cela s’opposerait àlaprojection,<br />

àl’agir irréfléchi, auxquels on attribue généralement ce qui entraîne le<br />

patientdansuncircuitde souffrance etd’appauvrissement.Jerevendique<br />

une place différente àl’action. Face aux difficultés, iln’y apas grand

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