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«Symposion» and «Philanthropia» in Plutarch - Bad Request ...

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Francesco Becchicivilisation athénienne en particulier 6 . A<strong>in</strong>si la dépravation huma<strong>in</strong>e – commele commente Plutarque, non sans amertume, dans le De fraterno amore 7 – qui agermé comme la zizanie au milieu du blé 8 , a rendu impossible le fait de trouverun rapport d’amitié qui soit s<strong>in</strong>cère, pur et sans passions 9 . À une époque où lasophistique est en tra<strong>in</strong> de devenir prépondérante, il est plus facile de trouver,semble-t-il, quelqu’un capable d’écrire des textes sur l’amitié que quelqu’unqui la mette en pratique 10 . Pourtant l’homme, qui est un être non seulementsociable mais aussi rationnel (λογικὸν καὶ πολιτικὸν ζῷον) 11 , ne peut pas vivresans la philia, mo<strong>in</strong>s par son manque d’autonomie (αὐτάρκεια), que parce quecela est contre nature. Dans la Vie de Solon 12 Plutarque présente une objectionà cette société avide et <strong>in</strong>satiable (ἀπλήρωτος), qui par ignorance semble avoirab<strong>and</strong>onné la nature pour suivre la nature de ce qui est contre nature, avec laconviction que le bonheur consiste à accumuler des richesses et à posséder desbiens matériels 13 . Pour lui, l’âme huma<strong>in</strong>e, qui par nature est portée à aimer(φιλεῖν), à sentir, à penser, à se souvenir et à apprendre, perd sa charge affectiveau moment où elle par avidité ou par une ambition excessive perd l’amour pource qui lui est propre (οἰκεῖον) et apparenté et s’attache aux biens matériels (τὰἐκτός) 14 . Alors, il est naturel que les rapports huma<strong>in</strong>s en soient compromis etque la philanthrōpia disparaisse. Elle perd – pour citer l’<strong>in</strong>troduction de la Viede Périclès 15 – le sentiment naturel d’amour et d’affection que l’homme a en luiet qu’il est appelé à manifester à l’égard de ses semblables. Ce sont en effet lessoucis dus au désir d’argent qui, entraînant pour l’âme des rides précoces et descheveux blancs, font aussi se faner la philanthrōpia (τὸ φιλάνθρωπον) selon leDe cupiditate divitiarum 16 .En confirmant que le bonheur chez l’homme n’arrive pas de l’extérieur etque ce n’est pas quelque chose que l’on peut acheter 17 , le philosophe de Chéronéene se borne pas à rappeler l’idéal de la modération (πραότης et μετριότης) etde l’autosuffisance (αὐτάρκεια) qui réduit au m<strong>in</strong>imum le beso<strong>in</strong> des biens6Plu., Frat. am. 478C ; Cup. div. 523D; Comp. Arist. - Cat. Ma. 4. 2.7Plu., Frat. am. 481F οὔτε τὸ ἑταιρικὸν... εἱλικρινὲς καὶ ἀπαθὲς καὶ καθαρὸν ἔστιν εὑρεῖνκακίας...8Voir Plu., Am. prol. 497CD.9Plu., Cap. ex <strong>in</strong>im. ut. 89B ; Luc. 41. 9.10Plu., Frat. am. 481BC.11Plu., Am. prol. 495C.12Plu., Sol. 7. 3.13Plu., Cup. div. 524B. On devrait pénser non seulement au petit traité de Plutarque<strong>in</strong>titulé Περὶ φιλοχρηματίας (De divitiarum cupiditate), mais aussi au texte de Galien Περὶ τῶνφιλοχρημάτων πλουσίων (Sur les riches amoureux de l’argent), que l’<strong>in</strong>tellectuel de Pergame citedans le traité Περὶ ἀλυπίας (Sur l’<strong>in</strong>utilité de se chagr<strong>in</strong>er), récemment découvert au monastère desVlatades à Thessalonique et édité par Véronique Boudon-Millot (V. Boudon-Millot et al.,2008, pp. 78-123).14Plu., Sol. 7.3.15Plu., Per. 1. 1-2.16Pour la φιλαργυρία qui obscurcie la φιλανθρωπία voir Plu., Cup. div. 526F-527A; Tranq.an. 468EF.17Plu., Fort. 99E; Cap. ex <strong>in</strong>im. ut. 92DE; Virt. et vit. 100C, 101B-D; Tranq. an. 466D,477A.264

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