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Registre de Parnac – trad. fr.<br />
Il y avait avec eux Bernard de Roqueville, alors junior, des Cassès , fils du chevalier<br />
Raimond de Roqueville. Tous avec moi adorèrent là ces parfaits et mangèrent avec<br />
eux à la même table et du pain béni par eux.<br />
La nuit suivante lesdits Raimond de Mirepoix 1 et Raimond Marty, et avec eux moi-même, le<br />
dénommé de Cumiès et Pierre du Verdier d'Avignonet, ayant laissé tous les autres dans ce bois et<br />
ayant pris congé d'eux, partîmes, allant ensemble vers la Lombardie jusqu'à Coni. Et chaque jour<br />
nous adorions une fois les parfaits et mangions avec eux à la même table et du pain béni par eux.<br />
Il y a vingt-huit ou vingt-neuf ans environ.<br />
Je suis revenu cinq ou six fois à Avignonet dans madite maison, il peut y avoir vingt-quatre<br />
ans environ. Une de ces fois, passant de nuit près du mas de Bernard Bertier de Pech Bertan près de<br />
Villefranche 2 , ce Bernard, en sortant, me vit, et me retint cette nuit-là à manger et à coucher, et me<br />
donna à déjeûner le lendemain matin. Après cela, il m'amena à une barthe près de la sienne, où se<br />
trouvaient les frères parfaits Pons et Arnaud Ainard. Vint là Pons Marty de Pech Bertan, le beaufrère<br />
de ce Bernard. Tous deux avec moi adorèrent ces parfaits.<br />
Puis ces parfaits m'interrogèrent sur la situation des parfaits en Lombardie.<br />
Il y a vingt ans environ.<br />
Quand je partis de Pech Bertan, j'allai à Montgaillard à la borde d'Etienne Donat, où cet<br />
Etienne me vit et me parla.<br />
Même époque.<br />
Item, une autre fois je vins jusqu'à Narbonne, et de là je demandai par lettre à ma femme de<br />
venir à moi, parce que je voulais l'emmener avec moi en Lombardie. Et alors le chevalier Bec de<br />
Roqueville et les frères Etienne Donat et Donat m'amenèrent ma femme à Narbonne, après quoi ils<br />
mangèrent là, invités par moi. Puis ledit Bec, avec son écuyer Pierre de Laurac 3 , rentra chez lui. Et<br />
moi je retournai en Lombardie avec ma femme et les Donat.<br />
Il y a dix-neuf ans environ.<br />
Une de ces fois, quand je vins de nuit à ma maison d'Avignonet, venant de<br />
Lombardie, j'y trouvai ma femme Guillemette, et avec elle Arnaud Pradier, Hugues Doumenc., et<br />
les frères Pons et Arnaud Ainard, tous parfaits, qui étaient venus là la nuit précédente.<br />
Et ils furent là, moi présent, deux jours et deux nuits. Et là ma femme les entretint, les cacha<br />
et leur donna à manger, à eux et à moi 4 . Tous deux nous adorâmes ces parfaits et mangeâmes du<br />
pain béni par eux, mais pas à la même table .<br />
Il y a vingt-cinq ans environ.<br />
Il a déposé cela à Toulouse par devant Pierre Arsieu, inquisiteur, en présence et au<br />
témoignage de <strong>Fr</strong>ère Hugues Amiel, de <strong>Fr</strong>ère Pons de Parnac et de <strong>Fr</strong>ère Bernard de l'Isle, OP, et de<br />
moi Ath de Saint-Victor, notaire public qui l'ai écrit.<br />
__________<br />
1<br />
D'Avignonet. Actif à Montmaur, St-Julia et Montégut, les Cassès, Bram, engtre 1233 et 1245. Il était peut-être diacre.<br />
(Ms 609 et Ferrer, passim).<br />
2<br />
Non identifié.<br />
3<br />
Voir sa déposition, infra, p. . Le guidagium, la protection sur les routes moyennant finance, était la principale<br />
occupation des chevaliers.<br />
4<br />
Ce n'est pas par zèle qu'il dénonce sa femme, mais parce que tout cela est connu par les aveux du converti Arnaud<br />
Pradier.<br />
© <strong>Jean</strong> <strong>Duvernoy</strong> – Tous droits réservés 185