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Registre de Parnac – trad. fr.<br />
Item, je sortis ensuite de nuit de cette maison de Pierre Arimand, et entrai dans la maison de<br />
mon frère Raimond Rafard à Roquefort. J'y fus un mois environ, mangeant et buvant ce que mon<br />
frère et sa femme Ricarde me servaient. Et me virent là mon frère et sa femme, leurs fils Bernard,<br />
Guillaume et Pons Rafard et leur fille Pétronille, <strong>Jean</strong> Clerc, Arnaude Arimand et Bernard Céré de<br />
Roquefort, qui m'apportaient parfois des fruits. Mais nul, sauf Bernard Céré, ne m'a adoré.<br />
Il y a quatre ans environ.<br />
Item, ledit <strong>Jean</strong> Clerc, sur mon ordre, avertit de mon arrivé de Lombardie Pétrone, femme<br />
de <strong>Jean</strong> Bru de Durfort, qui se réjouit fort de cette arrivée, à ce que me rapporta ledit <strong>Jean</strong>. Et cette<br />
Pétrone dit qu'elle me verrait volontiers si elle pouvait. <strong>Jean</strong> lui dit qu'il m'amènerait à elle. Elle<br />
répondit qu'elle ne voulait pas que son mari me voie, et c'est pourquoi elle n'accepta pas qu'il<br />
m'amène à la maison où elle habitait avec son mari en dehors du Castel vieil, mais dit de me faire<br />
entrer dans une autre maison qu'ils avaient dans le Castel vieil de Durfort, dans laquelle personne<br />
n'habitait, mais où ils gardaient le foin, et qu'elle me verrait là. Elle dit à <strong>Jean</strong> où il trouverait la clef<br />
de cette maison, pour m'y introduire de nuit. C'est ce qu'il fit avec Pierre Arimand, qui était venu là<br />
avec nous.<br />
Mais cette Pétrone ne vint pas comme elle l'avait convenu avec <strong>Jean</strong>. Voyant qu'elle ne<br />
venait pas, <strong>Jean</strong> et Pierre Arimand me firent sortir de cette maison, et me ramenèrent à Roquefort<br />
dans la maison de Pierre Arimand, où je restai ensuite un mois environ, mangeant et buvant sur les<br />
biens de la maison, tels que ce Pierre et Bernard Céré me servaient.<br />
Quans je sortis de là, je retournai chez mon frère Raimond Rafard, qui me garda un mois<br />
environ.<br />
En partant de là, j'allai de nuit vers Labécède, Saverdun 1 et Calmont 2 et beaucoup de<br />
chateaux du comté de Toulouse, majs sans être connu, en mendiant, pendant un an et plus.<br />
Finalement je vins à Latrape 3 , où je retai chez une pauvre femme qui me reçut pour l'amour de Dieu<br />
pendant deux ans, savoir jusqu'au dimanche avant la dernière St-Laurent 4 , jour où je fus dévouvert<br />
et arrêté.<br />
(Il dit aussi sur interrogation qu'il n'a jamais été jusqu'ici devant un inquisiteur, et qu'il n'a<br />
pas avoué ou abjuré l'hérésie jusqu'à maintenant).<br />
Il a déposé cela à Toulouse par devant <strong>Fr</strong>ère Pons de Parnac, remplaçant l'inquisiteur, qui l'a<br />
absous de la sentence d'excommunication selon la forme de l'Eglise, en présence et au témoignage<br />
de <strong>Fr</strong>ère Bernard de l'Isle, <strong>Fr</strong>ère Arnaud de Valcabrère, et de Pierre Vital, notaire de l'inquisiteur.<br />
________<br />
L'an que dessus, le dix-sept des kalendes de septembre 5 ledit Guillaume Rafard converti de<br />
l'hérésie ajouta à son témoignage, disant :<br />
A Roquefort, dans la maison de mon frère, à savoir au soutoul, vint me voir, alors que j'étais<br />
parfait, Pons Faure de Lamothe 6 , cousin de la femme de mon frère, Ricarde, par l'entremise de<br />
1<br />
Ariège.<br />
2<br />
Canton de Nailloux, Hte-Garonne.<br />
3<br />
Canton de Rieux, Ht-Garonne.<br />
4<br />
7 août 1278.<br />
5<br />
16 août 1278.<br />
6<br />
Commune de Blan.<br />
© <strong>Jean</strong> <strong>Duvernoy</strong> – Tous droits réservés 206