KONINKLIJKE ACADEMIE VOOR OVERZEESE WETENSCHAPPEN ...

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néothomiste et scientifique. A Rome, brûlant les étapes de son programme, il
choisit un sujet de thèse qui lui permit de s’initier aux archives vaticanes et qui,
en même temps, faisait écho aux préoccupations de la nouvelle missiologie.
Etudiant les efforts avortés d'adaptation en chinois de la liturgie romaine du
XVIIe siècle, sa thèse fut la deuxième à avoir reçu l’autorisation d’être rédigée
en néerlandais. Elle manifesta déjà les qualités d’érudition qui resteront les
siennes. Notons ici les limites de la culture scientifique romaine de l’époque: étudiant
de la Grégorienne, le R Bontinck se vit refuser l’accès aux archives de la
Congrégation du Saint-Office.
Patriote intransigeant, Raskin mourut, décapité, à Dortmund, en 1942. La
chrétienté scheutiste de Chine fut pour sa part détruite par des guérillas communistes
en novembre 1946, entraînant la perte de centaines de vies, chrétiennes ou
non. Seul en Extrême-Orient, le Japon semblait à même de résister à l’avance
communiste et, à l’époque, l’avenir semblait ouvert à une implantation réussie de
l’Eglise dans une société libérée du nationalisme et du militarisme. La semaine
de missiologie de Louvain s’en fit l’écho en 1947. Avenir d’un pays libéré du
nationalisme? Sur ce dernier point, un certain parallèle existait avec l’Italie
d’après-guerre que Bontinck découvrait à Rome. A peine sorti d’une quasi-
guerre civile, le pays y était le théâtre d’un affrontement où le christianisme en
pleine reconstruction après les années de dictature offrait le seul obstacle majeur
aux avancées du communisme.
C’est dans ce contexte que, la Chine se fermant, Bontinck sonda sa congrégation
en faveur d’une affectation au Japon. La réponse vint d’en haut et lui fut
communiquée oralement. Laconique, elle était dans la tradition des congrégations
du temps: «le Père Bontinck ira là où ses supérieurs décideront de l’envoyer».
Entre-temps, Scheut n’en décidait pas moins de s’implanter au Japon et
y dépêchait un groupe de missionnaires dont plusieurs étaient promis à un avenir
scientifique distingué.
La décision vint bientôt: Frans Bontinck serait missionnaire au Congo. Ce fut
le premier grand virage qu’il prit à la demande d’une communauté à laquelle il
avait remis le soin de décider pour lui. A ce moment, comme à d’autres étapes
décisives, sa formation l’avait préparé à accepter comme siennes, dans un esprit
de liberté intérieure, des décisions venues d’en haut. Ce ne fut pas le dernier tournant
que la congrégation lui demanda. A marches forcées en effet, Bontinck
accompagna les transformations accélérées de l’Eglise du Congo.
Quel était le visage de celle-ci en 1950? Cette question appelle une réponse
contrastée. De toute évidence, l’Eglise missionnaire y avait été fort lente à accepter
la formation d’un clergé local. En revanche, en marge des principales tribunes
de la missiologie moderne, le problème de l’adaptation de fond y avait été exploré,
au moins dans certains milieux, mettant en question à la fois l’entreprise de
christianisation menée à l’ombre de l’Etat colonial et celle de la prolétarisation
au service de firmes européennes. En rupture avec les visions héroïques de
l’Eglise missionnaire et des courants d’Action catholique en milieu urbain, une