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KONINKLIJKE ACADEMIE VOOR OVERZEESE WETENSCHAPPEN ...

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— 255 —<br />

comporter des individus habiles, se soient réservé les vallées les plus confortables<br />

et les plus spectaculaires, tandis que d’autres communautés durent se<br />

contenter des surfaces négligées par les premiers.<br />

6 .3 . A rt et h istoire: quelques reflexions<br />

Ni les gravures ni les occupations ne sont réparties en nappes homogènes sur<br />

l’ensemble du plateau. En effet, si les dix-sept desert kites réels et les quelque<br />

deux cents gravures qui les représentent montrent l’importance de la capture des<br />

animaux sauvages sur une grande partie du Hemma, les différences stylistiques<br />

qui distinguent ces dernières suggèrent que ces monuments connurent un usage<br />

prolongé, les représentations qui semblent les plus récentes se trouvant surtout<br />

dans le sud. Ainsi donc, s’il paraît exclu que les desert kites réels aient été encore<br />

en usage à l’époque néo-assyrienne dans les régions densément peuplées de l’est<br />

du plateau, leur exploitation peut fort bien s’être poursuivie dans le sud, où<br />

l’occupation était moins intense.<br />

De même, l’art du troisième et du deuxième millénaire paraît surtout concentré<br />

sur la lisière orientale du Hemma, tandis qu’à l’époque néo-assyrienne, on<br />

observe une diminution du nombre des gravures dans cette région. Il n’en va pas<br />

de même dans l’ouest et le sud, où on ne trouve que de petits sites d’habitat et<br />

beaucoup plus d’art rupestre du premier millénaire. Il se peut donc que l’art du<br />

Hemma ait été une activité surtout rurale et/ou nomade. L’impact des nomades<br />

pourrait aussi expliquer certaines similitudes transculturelles observées dans<br />

l’ensemble des arts rupestres du Proche-Orient.<br />

Par ailleurs, le nombre des représentations de dromadaires dans l’ouest et le<br />

sud (50-60/2 000) amène à penser que la route des nomades chameliers devait<br />

suivre le Khabour et éventuellement le wadi Zerqan, mais qu’elle ne passait pas<br />

par la vallée du wadi Aweidj qui borde la façade orientale du plateau où le<br />

nombre de telles représentations est bien moindre (4/2 000).<br />

Ces quelques remarques montrent que les gravures rupestres peuvent nous<br />

aider à préciser la nature des occupations du plateau. L’art rupestre du Hemma<br />

ne constitue donc pas seulement une nouvelle source iconographique pour<br />

la haute Mésopotamie, mais peut aussi apporter des éléments de réponse à<br />

des questions que l’archéologie urbaine traditionnelle ne permet pas toujours<br />

d’aborder.<br />

NOTE<br />

[1] Travail réalisé en collaboration avec Serge Lemaître (Musées royaux d’Art et<br />

d’Histoire); Vincianne Picalause, Aurélie Medici et Ilina Petrovska (Université Libre<br />

de Bruxelles).

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