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des attaques contre la concurrence. Toutefois, l'AISE n'a<br />
jamais pu réunir de preuves concrètes contre Minh-Pao, et<br />
l'extraterritorialité rattachée au nom épargne à Wuxing Worldwide<br />
Shipping les désagréments d'une enquête officielle.<br />
><br />
Peut-être bien, n'empêche que le gouvernement a Wuxing<br />
dans son collimateur. Je me suis laissé dire que certains<br />
membres du gouvernement auraient reçu pour consigne de<br />
commencer à multiplier les petites phrases. Je m'en régale<br />
d'avance.<br />
Keithy<br />
><br />
><br />
Les compagnies de transports Wuxing sont pourries jusqu'à<br />
la moelle. Il y a quatre ans, les dockers se sont mis en grève<br />
pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail<br />
(trop de contacts avec des produits toxiques, selon eux). Au<br />
lieu de négociateurs, la mégacorp a envoyé des briseurs de<br />
grève des triades. Je peux vous dire que les dockers se sont<br />
remis au boulot fissa – et pourtant, ce ne sont pas des tendres<br />
eux non plus.<br />
Scorpius<br />
><br />
><br />
On n'insistera jamais assez sur le danger que représente la<br />
piraterie pour tous les transports maritimes aux abords de<br />
l'Australie. Cargos, voiliers, vedettes de plaisance, personne<br />
n'est épargné ; même les vedettes des garde-côtes sont parfois<br />
attaquées. La plupart des pirates viennent des Philippines<br />
et d'Indonésie, où ils approvisionnent l'Huk ou les milices. Mais<br />
on en trouve de toutes sortes, en particulier dans le sud, au<br />
large de la Tasmanie, et dans la Grande Baie australienne ou<br />
le long du Récif de la Grande Barrière.<br />
Redfoot<br />
><br />
LE TEMPS DU RÊVE,<br />
OU LA MAGIE AUSTRALIENNE<br />
><br />
Quand il a fallu réunir des informations sur la magie australienne,<br />
ça me coûte de devoir l'admettre, mais j'ai fait chou<br />
blanc. Les chamans aborigènes gardent jalousement leurs<br />
secrets. Les magiciens en général sont déjà suffisamment<br />
technophobes, mais les aborigènes, c'est encore pire ! Ils<br />
détestent tout ce qui vient du monde moderne, car à leurs<br />
yeux, î est largement responsable du triste état de l'Australie<br />
actuelle. Donc, impossible de mettre la main sur un habitué<br />
de Shadowland qui connaisse bien la magie australienne et<br />
soit disposé à partager ses infos. Je me suis donc rabattu sur<br />
une source secondaire – un texte publié chez Pentacle Press<br />
intitulé Le Temps du rêve, signé par un certain Dr Richard<br />
Cowan, chercheur bien connu dans le domaine des traditions<br />
chamaniques comparées. Il s'adresse à des lecteurs relativement<br />
familiers avec la magie, mais je n'en ai pris que les passages<br />
les plus intéressants concernant la magie et les traditions<br />
des Aborigènes. Ceux qui voudraient lire le texte intégral n'ont<br />
qu'à le télécharger sur le site de Pentacle Press ; leur sécurité<br />
n'est pas terrible, mais faites quand même attention aux CI<br />
Trace. Si vous avez quelque chose à ajouter à ce que raconte<br />
le Dr Cowan, n'hésitez pas. Le fichier est grand ouvert.<br />
> Captain Chaos<br />
Posté le 12 juin 2062 à 05:22:46<br />
Extrait de Le Temps du rêve : Les traditions magiques<br />
aborigènes, par le Dr Richard Cowan, Pentacle Press, 2059<br />
“Le rêve est la seule chose qui vous appartienne vraiment.”<br />
- Dicton aborigène<br />
LES ABORIGÈNES<br />
Le terme “Aborigènes” signifie “ceux qui étaient là à l'origine”<br />
ou “les premiers hommes”. Il correspond parfaitement<br />
aux tribus d'Australie, dont la culture remonte à plus de<br />
40 000 ans – ce qui constitue peut-être la plus ancienne tradition<br />
culturelle ininterrompue que l'on connaisse à l'heure<br />
actuelle. Bien entendu, pour la plupart des gens, cette culture<br />
virtuellement inchangée jusqu'à la rencontre des premiers<br />
explorateurs et colons peut sembler particulièrement<br />
archaïque. C'est pourtant une tradition d'une grande profondeur<br />
spirituelle, qui a su se développer dans l'un des cadres<br />
de vie les plus inhospitaliers du monde.<br />
Bien que cet ouvrage tente d'appréhender les Aborigènes<br />
dans leur globalité, il est important de se souvenir que leur<br />
culture est d'une diversité et d'une complexité telles qu'il<br />
serait impossible de les étudier de manière exhaustive en un<br />
seul volume. Les Aborigènes australiens comptaient autrefois<br />
des centaines de tribus, chacune avec sa langue ou son dialecte<br />
propre, réparties sur l'ensemble du continent. On estime<br />
leur nombre antérieurement à la colonisation européenne, à<br />
plus de 300 000 ; ils sont aujourd'hui beaucoup moins nombreux.<br />
N'oubliez pas non plus que les mythes, la langue et les<br />
traditions des Aborigènes varient d'une tribu à l'autre. Parler<br />
des “traditions aborigènes” comme d'un tout revient à parler<br />
des “traditions amérindiennes” comme d'un tout : elles montrent<br />
de nombreux points de convergence, mais aussi d'innombrables<br />
variations locales.<br />
La société aborigène<br />
La société aborigène tribale se fonde sur la réunion de<br />
plusieurs familles étendues, qui vivent et travaillent<br />
ensemble. Une tribu ou un campement aborigène peut<br />
compter entre dix ou douze personnes (généralement une<br />
seule et même famille) et plusieurs centaines de membres, en<br />
fonction de la quantité de nourriture disponible. Chaque jour,<br />
une partie de la tribu part à la chasse tandis que le reste<br />
recueille des racines, va chercher de l'eau, s'occupe des<br />
enfants et ainsi de suite. Les chasseurs partagent leur prise<br />
avec l'ensemble de la tribu.<br />
Les tribus aborigènes sont semi-nomades, passant d'un<br />
campement à un autre en quête de nourriture et suivant souvent<br />
les migrations du gibier. Les tribus de l'Outback ont tendance<br />
à voyager davantage que celles des régions côtières,<br />
où la nourriture est plus abondante. Ces déplacements observent<br />
un schéma traditionnel et repassent régulièrement sur les<br />
mêmes territoires ancestraux.<br />
Les Aborigènes sont considérés comme des enfants jusqu'à<br />
ce qu'ils aient subi les rites d'initiation à l'âge adulte,<br />
généralement à l'adolescence. Au cours de cette initiation,<br />
l'individu reconnaît et honore son totem et atteint la maturité<br />
sexuelle qui fait de lui un adulte à part entière, prêt à prendre<br />
femme. Chez les Aborigènes, l'âge est un signe de sagesse et<br />
les anciens de la tribu sont honorés et écoutés à l'égal des<br />
koradjis (chamans).<br />
><br />
Avant que tout le monde ne s'imagine que les Aborigènes<br />
menaient une vie sociale parfaite et idyllique, rappelons qu'ils<br />
en étaient encore à l'âge de pierre à l'arrivée des Blancs.<br />
Leurs armes ne servaient pas qu'à chasser, et les tribus se faisaient<br />
la guerre entre elles. La maladie et la famine étaient<br />
monnaie courante, et bon nombre de leurs remèdes de<br />
bonne femme étaient pires que le mal.<br />
Foster<br />
><br />
Terre d’Éveil 43