Terres d'Éveil - Free

Ouais, sauf que le problème de ta théorie c'est que les elfes
ont rebaptisé l'île longtemps avant l'instauration du cordon.
Alors, s'ils connaissaient déjà l'existence d'un repaire de dragon,
pourquoi un tel déploiement militaire des années après ?
Hoffman
>
Un an plus tard environ, une aurore étrange fut signalée
au-dessus de Crater Lake. La même année vit se multiplier les
accidents magiques curieux dans tout le pays, dont au moins
trois suicides douteux dans lesquels les autorités soupçonnèrent
une forme de coercition magique ; l'assassinat par un
spectre d'un mage de l'institut magico-légal de Portland qui
enquêtait dans une affaire de meurtre ; la mort de trois adolescents
lors d'un Rite de Passage, tués et partiellement dévorés
en pleine nature par une métacréature non-identifiée ; et
beaucoup d'autres incidents du même genre, même s'ils se
firent de moins en moins fréquents après 2057.
>
Ce sont les risques de la vie dans un monde Éveillé, bonhomme.
Reigndance
>
>
Non, il y a plus que ça. On parle d'une vraie anomalie statistique,
d'un taux d'accidents très supérieur à la normale,
même pour un pays aussi magique que le Tir.
Numbers
>
Puis survint l'assassinat de Dunkelzahn, et le Conseil des
Princes du Tir ré-instaura autour de Crater Lake le cordon militaire
qui l'entoure encore aujourd'hui. Le lac, l'île et les flancs
inférieurs de la montagne sont désormais totalement interdits
au public. Les quelques protestations émises ont été ignorées
ou rejetées au nom d'un risque non précisé pour la santé
publique, laissant entendre qu'il aurait pu se produire une
sorte de contamination biochimique dans la région.
>
J'ai jeté un coup d'oeil sur le dispositif de sécurité mis en
place, et si vous voulez mon avis, il est davantage tourné vers
le cratère que vers les intrus potentiels – ils sont en train de
contenir quelque chose là-bas, et je préfère encore ne pas
savoir ce que c'est.
Interrupt
>
En 2061, bon nombre de citoyens du Tir réclamèrent l'autorisation
du gouvernement d'aller observer le passage de la
comète depuis l'île de Tesetelinestéa et se virent opposer un
refus. Le jour de l'équinoxe d'automne, ceux qui célébraient
des cérémonies ou se penchaient sur leur télescope dans les
Cascades non loin de Crater Lake rapportèrent avoir assisté,
pendant près d'une heure, à une étrange aurore scintillante
au-dessus du lac. Le gouvernement du Tir se refusa à toute
déclaration et fit comme si le phénomène n'avait jamais eu
lieu. On n'en parla même pas dans la presse. Aujourd'hui, les
troupes sont toujours en position autour de Crater Lake, mais
je me suis laissé dire qu'un certain nombre d'hommes avaient
dû être remplacés, pour des raisons obscures. J'espère en
découvrir davantage à ce sujet. Si quelqu'un détient la
moindre information concernant ce qui se passe à Crater Lake,
qu'il n'hésite pas à me contacter.
>
Il y a une chose que je peux vous dire pour rien : la rotation
de personnel dont parle Spes est bien réelle. Apparemment,
le Tir n'arrête pas de remplacer les hommes en poste à Crater
Lake par des troupes fraîches. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est
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Terre d’Éveil
que presque tous les militaires remplacés sont des Éveillés
(magiciens ou adeptes) et que presque tous ceux qui les remplacent
sont des gens ordinaires – même s'ils sont volontiers
câblés, et parfois bardés jusqu'à la gueule de cyberware de
combat. Quel que soit le problème posé par Crater Lake, on
dirait que les elfes ne peuvent pas (ou ne veulent pas) y exposer
des Éveillés. Accessoirement, ça nous apprend aussi que le
Conseil juge la situation suffisamment préoccupante pour
déployer une puissance de feu de plus en plus importante.
Keeb
>
LE KILIMANDJARO
Par Spiderwebb
“Le Sixième Monde est une ère où le progrès moderne se
heurte au mysticisme d'antan, souvent avec des conséquences
explosives.”
Je ne sais plus où j'ai lu ça, mais ce n'est nulle part aussi
vrai que sur les pentes du mont Kilimandjaro. Le Kilimandjaro
se dresse non loin de l'équateur en Afrique sub-saharienne,
sur la plaine du Serengeti, presque à mi-chemin entre
l'océan Indien et le lac Victoria. C'est la plus haute montagne
solitaire du monde, avec deux pics qui culminent à plus de
5 000 mètres, le Kibo (5 895 mètres) et le Mawenzi (5 149).
Montagne sacrée, séjour des dieux et des esprits ancestraux,
le Kilimandjaro occupe depuis toujours une place de choix
dans les croyances de la région. Bien que les touristes et les
alpinistes s'y rendent depuis des années et que des bourgades
se soient développées sur ses contreforts, la montagne
n'avait jamais connu de transformation majeure jusqu'à
aujourd'hui. C'est là que le monde moderne se heurte aux
anciens mythes.
Le développement spatial est devenu un objectif privilégié
pour de nombreuses corporations. Les complexes orbitaux
et autres stations spatiales offrent de multiples ressources
et opportunités, depuis la fabrication en gravité zéro
à la recherche scientifique en passant (un jour prochain) par le
tourisme et la colonisation à grande échelle. Le problème avec
l'espace, c'est qu'il coûte encore trop cher d'y envoyer des
choses. Même avec la technologie moderne, le prix de
revient d'une mise en orbite reste astronomique (sans jeu de
mots). Les engins et navettes continuent de recourir aux boosters
fusées du siècle dernier pour s'arracher à l'attraction terrestre.
Malheureusement, ces boosters et leur carburant sont
très lourds, et ne laissent que peu de place pour une cargaison.
Aujourd'hui encore, le coût d'un envoi dans l'espace
avoisine les mille nuyens par kilo, ce qui veut dire qu'un billet
individuel pour les étoiles se chiffre en dizaines de milliers de
nuyens, sans parler du transport de matériel lourd comme les
satellites ou les matériaux de construction. À l'heure de dresser
le bilan, les mégacorps font la grimace.
Pour résoudre ce problème, on a imaginé un autre moyen
d'envoyer et de récupérer des choses dans l'espace ; un
moyen qui convient à tout le monde et permet de réduire les
coûts. La Cour Corporatiste a proposé de construire sur Terre
une base de lancement à gros débit, qui utiliserait une catapulte
magnétique à guidage laser pour propulser des véhicules
spatiaux légers jusqu'à la vitesse de libération. S'il
répond aux spécifications, le système sera capable d'effectuer
un vol toutes les demi-heures et d'envoyer 360 tonnes de cargaison
dans l'espace en moins d'une heure ; les frais de mise
en orbite chuteraient ainsi aux alentours de 20 ¥ par kilo. Avec
un partage équitable des coûts de construction (et des bénéfices
d'exploitation), les membres de la Cour Corporatiste estiment
qu'ils devraient rentrer dans leurs frais et commencer à