Terres d'Éveil - Free

Les totems australiens sont généralement animaux,
même s'il peut aussi s'agir d'autres éléments naturels. Il est
très mal vu de chasser ou de manger un animal du même type
que son totem. Un Aborigène dont le totem est Kangourou,
par exemple, n'acceptera de tuer ou de manger de la chair de
kangourou qu'en cas d'absolue nécessité (et pas avant d'avoir
célébré de nombreux rituels propitiatoires). Pour les Aborigènes,
ces totems sont plus que des esprits. Ce sont véritablement
les ancêtres des tribus modernes, les créateurs de la
vie en Australie, et ils font partie intégrante de son principe
de vie.
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Comme souvent avec tout ce qui relève de la magie et de
l'Éveil, on se demande quelle est la part de vérité littérale et
quelle est celle de la métaphore et du mythe. Je veux dire, sûr,
on connaît la théorie de l'évolution et tout ça, mais des esprits
totems qui seraient vraiment les ancêtres des tribus ? Quoi, ils
auraient autrefois arpenté la terre sous la forme des héros
célestes et autres grandes figures de la mythologie aborigène
pour se reproduire avec les femmes de l'époque ? C'est possible,
ça ?
Dianno
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Oh, les anecdotes ne manquent pas au sujet d'êtres
humains qui auraient été enfantés par des esprits (ou même
des dragons) sous forme humaine. Il y a toujours une jeune
femme pour prétendre que le père de son enfant est une
créature “magique”, un esprit ou Dieu sait quoi, Dans les rares
cas où des tests génétiques ont pu être effectués, aucune
anomalie flagrante n'a été relevée, rien qui puisse indiquer
une parenté inhabituelle. Le plus vraisemblable c'est que
dans 99% des cas, c'est simplement un moyen pour la mère
de jeter un voile de mystère sur une union honteuse. Si je vous
disais combien d'histoires j'ai entendues il y a quelques
années sur de prétendus fils naturel de Dunkelzahn ! Aucune
étude scientifique n'a jamais démontré que l'homo sapiens
peut se reproduire avec quoi que ce soit d'autre qu'un homo
sapiens (y compris un esprit). Est-ce que c'est possible ? Ça,
comme le dit le vieux dicton, avec la magie, plus rien n'est
impossible.
Magister
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J'ai vu un elfe aborigène qui avait vraiment l'air... différent.
Il était très grand, maigre comme un épouvantail, avec une
peau si sombre qu'on aurait cru contempler le vide intersidéral.
Ses yeux aussi avaient quelque chose d'étrange, même si
je ne saurais pas vous dire quoi. C'était peut-être simplement
sa façon de regarder... comme s'il connaissait le nom secret
de tous les esprits qui se cachent derrière chaque chose.
La première fois que je l'ai vu, on était en train de s'abriter
en pleine tempête de mana dans le désert de Gibson. Ce
type a débarqué de nulle part, il nous a regardés tranquillement
et puis il a continué son petit bonhomme de chemin
sans même un “salut !”. Une semaine plus tard, alors qu'on
creusait au fond d'une grotte pour chercher des opales, voilà
que le même gars surgit d'un seul coup dans notre dos,
comme s'il était sorti du rocher ou je ne sais d'où. Il n'a rien dit.
Ce n'était pas la peine. On a remballé nos affaires et on a mis
les bouts.
Dervish
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C'est agréable de constater que les chamans amérindiens
ne sont pas les seuls à abuser des champignons qui font sourire.
Bung
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Terre d’Éveil
Le totem établit un lien spirituel entre l'individu et les
sites sacrés de ses ancêtres. La protection de la terre, et de
ces sites en particulier, devient ainsi une mission sacrée. Elle
s'accomplit en commémorant les exploits des ancêtres par
des chants et en célébrant les rituels appropriés. Si la terre est
négligée, les esprits donnent des signes d'agitation et d'hostilité,
et de terribles calamités peuvent s'ensuivre.
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D'où le préjudice infligé par la colonisation européenne, le
déclin de la population aborigène laissant de nombreux sites
sans protection. L'exploitation outrancière des terres qui a suivi
a abouti à l'Outback tel qu'on le connaît aujourd'hui. Calamités
= tempêtes de mana.
Magister
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LES KORADJIS
Vous savez quoi ? Il semblerait que notre petit baratin sur la
magie aborigène ait réussi à secouer suffisamment le cocotier
pour que quelqu'un se décide à parler à quelqu'un jusqu'à
ce que je finisse par recevoir ça dans ma boîte aux lettres
électronique. L'auteur, qui se présente sous le nom de
Wareen, prétend être un koradji, ou chaman, aborigène.
Apparemment, lui et d'autres koradji de la jeune génération
seraient en désaccord avec les anciens concernant l'avenir
de leurs traditions ou leur association avec le monde extérieur.
En tout cas, il a des choses à dire. Si vous avez des commentaires,
n'hésitez pas.
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Captain Chaos
Posté le 20 juin 2062 à 15:02:51
Par Wareen
Salut tout le monde ! Un copain m'a dit que vous auriez
peut-être besoin d'infos de première main à propos de notre
magie, sur Shadowland. Le Cowan n'est pas un mauvais bouquin
(surtout quand on le compare à d'autres sur le même
thème), mais ça reste le point de vue de quelqu'un d'extérieur
à notre culture. Malheureusement, nous gardons depuis trop
longtemps le secret sur nos traditions. Malgré les souffrances
de la terre et les cris des esprits du rêve, nous nous sommes
accrochés à nos anciennes coutumes, par obstination, par fierté,
dans l'espoir de pouvoir guérir la terre et restaurer l'ordre
naturel des choses. Je ne suis pas le seul à penser que les
anciennes coutumes nous ont menés dans l'impasse. Non pas
qu'elles soient mauvaises, notez bien ; mais parce que nous
sommes trop peu nombreux à les connaître, à entendre l'appel
du rêve et à apprendre les rites et les lignes de chant. Si
nous voulons guérir la terre un jour prochain, il nous faut en
finir avec cette tradition du secret. Nous avons besoin de l'aide
de tous ceux qui peuvent entendre le chant du rêve, quelle
que soit leur tribu.
J'ai eu la chance de naître à la croisée de plusieurs
mondes. Mon père avait compris que notre existence ne
serait plus jamais ce qu'elle était avant la venue des colons.
J'ai grandi dans le respect des coutumes de mon peuple. Je
suis tombé très malade, la fièvre m'a pris et un vieux koradji
a dit que les esprits m'avaient choisi. Quand j'ai accédé à l'âge
d'homme, je l'ai accompagné dans l'Outback avec mon père
et ils m'ont raconté des histoires. J'ai erré tout seul, j'ai rencontré
mon totem et il m'a parlé et m'a enseigné des choses.
Ensuite, je suis allé à Sydney et j'ai passé un diplôme d'histoire,
option systèmes d'informations. Ça paraît bizarre, pour un
koradji, hein ? Mais après tout, que sommes-nous si ce n'est
des gardiens de l'histoire et de la tradition populaire ? Et c'est
vrai également pour les administrateurs de shadowland, à leur