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des marchands de talismans en vacances d'affaires ; la nature<br />
magique de la terre s'y exprime avec une puissance inégalée<br />
dans les matériaux qu'on y trouve. Les destinations touristiques<br />
favorites des enchanteurs sont la forêt tropicale de<br />
Daintree, les montagnes Bleues, Kakadu et la Terre d'Arnhem,<br />
ainsi que le Récif de la Grande Barrière. Les environs d'Uluru<br />
et des Olgas sont particulièrement riches en matériaux bruts,<br />
mais ce sont des endroits extrêmement dangereux pour les<br />
visiteurs.<br />
Beaucoup de marchands de talismans étrangers sont surpris<br />
par la rareté des métaux en Australie ; les rares filons disponibles<br />
ne sont pas faciles à atteindre et encore moins à<br />
exploiter. Les minéraux sont plus fréquents ; on peut facilement<br />
recueillir des gemmes brutes et des pierres semi-précieuses<br />
en fouillant le sol à la main ou au moyen d'outils rudimentaires.<br />
Les plantes restent les matériaux les plus abondants,<br />
même si l'Australie n'en est pas aussi riche que<br />
d'autres pays.<br />
><br />
Exact ; il faut dire que l'Outback est un coin très, très sec, et<br />
que les végétaux ont dû s'adapter pour survivre à une telle<br />
déshydratation. L'avantage, c'est qu'ils sont tellement secs<br />
qu'ils ne pèsent presque rien ; il en faut beaucoup moins<br />
qu'en Europe pour produire une même quantité de matériau<br />
brut. Ils ne sont pas plus faciles à trouver, mais au moins ils sont<br />
moins fatigants à porter.<br />
Theo<br />
><br />
><br />
><br />
><br />
Et surtout plus faciles à passer sous le nez des douaniers.<br />
Cricket<br />
La raison pour laquelle les radicaux métalliques sont peu fréquents<br />
en Australie est que bon nombre d'entre eux exigent<br />
un processus de raffinage complexe – on ne trouve pas de fer<br />
directement utilisable en Australie, en dépit de tout le minerai<br />
présent dans le sol. Les Aborigènes n'utilisent pas de métaux<br />
dans leurs enchantements tout simplement parce qu'ils n'ont<br />
pas les moyens techniques de les raffiner ou de les fondre.<br />
Kzeentch<br />
><br />
Malgré les désagréments de devoir marcher toute une<br />
journée sous un soleil de plomb dans un sable brûlant rien que<br />
pour ramener une poignée de végétaux desséchés, les matériaux<br />
bruts australiens sont très prisés sur le marché des talismans.<br />
Plusieurs enchanteurs m'ont affirmé qu'ils étaient plus<br />
rapides à raffiner et plus faciles à enchanter. Que ce soit vrai<br />
ou non, l'Australie est bel et bien une destination privilégiée<br />
des marchands de talismans et des contrebandiers. Ils ne peuvent<br />
pas débarquer et s'approvisionner directement dans<br />
l'Outback, mais chaque année, les enchanteurs sont nombreux<br />
à vouloir braver les dangers du désert australien.<br />
><br />
... avec la complicité de guides indigènes comme Wareen<br />
pour leur montrer les bons coins. La plupart de ces enchanteurs<br />
se font accompagner de gardes du corps, soit embauchés<br />
dans leur pays d'origine, soit recrutés sur place.<br />
Droog<br />
><br />
Les dons des animaux<br />
Il existe une autre source de matériaux magiques que les<br />
magiciens américains et européens exploitent rarement – les<br />
dons des animaux, comme les ossements, les tendons, les<br />
plumes, les écailles et le sang. Nous avons toujours intégré de<br />
tels éléments à nos enchantements, ainsi que les autres tribus.<br />
À force de nous voir chasser et de nous acheter les produits<br />
de notre artisanat, les marchands de talismans ont appris l'importance<br />
des dons des animaux. Cette connaissance se propage<br />
doucement à d'autres groupes magiques, en particulier<br />
en Australie.<br />
><br />
Un nombre croissant de pâles-culs de mages européens<br />
viennent observer cette pratique dans son berceau culturel,<br />
dans l'espoir d'apprendre un ou deux petits trucs. Des proies<br />
faciles, dès qu'ils sont dans l'Outback.<br />
Pilgrim<br />
><br />
Ceux d'entre nous qui choisissent d'enseigner aux étrangers<br />
l'usage des dons des animaux en magie insistent toujours sur la<br />
notion de respect envers la nature. C'est une partie d'elle-même<br />
que la terre nous offre quand elle nous fait profiter de ses bienfaits.<br />
Ces dons doivent être reçus avec gratitude pour les animaux<br />
qui les font ; sinon, leur magie s'évapore.<br />
><br />
Ce qui veut dire, pas la peine d'aller flinguer de la métacréature<br />
dans l'Outback dans l'espoir de récupérer des carcasses<br />
plus ou moins magiques. D'après les koradjis avec lesquels<br />
j'ai discuté, tout ce qui est plus perfectionné qu'un poignard<br />
ou un arc fait partir la magie de la carcasse ; même<br />
chose si la carcasse n'est pas traité avec la considération<br />
appropriée. Tout ça est plutôt contraignant, ce qui explique<br />
pourquoi les marchands de talismans préfèrent généralement<br />
s'approvisionner auprès des chasseurs aborigènes.<br />
Crichton<br />
><br />
><br />
Mouais. Où finit la chasse rituelle et où commence le sacrifice<br />
animal et la magie du sang ? On peut se poser la question,<br />
non ?<br />
Caliban<br />
><br />
Les préparations magiques<br />
Bon nombre d'entre vous sont certainement familiers<br />
avec les préparations et autres filtres qui commencent à se<br />
répandre dans les ombres. Leur existence a été signalée pour<br />
la première fois dans un fichier sur les Anasazis du Mojave et<br />
d'autres tribus isolées d'Amérique du Nord, et le marché se<br />
développe à la demande d'une clientèle de plus en plus<br />
urbaine.<br />
Cette forme de magie nous est connue. Mon peuple utilisait<br />
déjà les plantes Éveillées de l'Outback avant ma naissance.<br />
Ces préparations vont du simple remède – une infusion de<br />
sève d'eucalyptus en guise de désinfectant, par exemple –<br />
aux mixtures les plus complexes dont la composition n'est<br />
connue que des koradjis. Parmi les plus connues, citons :<br />
Le wudu'aku, dont le secret bien gardé appartient aux<br />
tribus du nord et de l'est. C'est un liquide visqueux, d'un<br />
blanc laiteux, dont on dépose quelques gouttes à la base et<br />
sur les côtés de la langue. Il nous fait entrer en résonance<br />
avec les esprits des ancêtres et leur facilite la perception de<br />
nos chants à travers le temps du rêve.<br />
Le kuman-nhepa, qui se présente sous forme de poudre<br />
et contient de l'écorce séchée et de la résine de chêne des<br />
marais. Mélangé aux plats ou à la boisson, il procure vigueur<br />
et endurance. Les chasseurs en consomment avant de partir à<br />
la chasse, afin de pouvoir suivre leur proie sur de longues distances.<br />
Vous avez peut-être entendu parler du récent scandale<br />
au championnat d'athlétisme australasien, dans lequel<br />
deux marathoniens avaient pris du kuman-nhepa pour améliorer<br />
leurs performances.<br />
Terre d’Éveil 49