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métacréatures australiennes cybernétisées. L'idée de tomber<br />
sur un ours volant équipé de réflexes câblés me donnerait<br />
comme une envie de prendre ma retraite.<br />
Manticore<br />
><br />
><br />
Les Aborigènes du Kakadu sont bien organisés et veillent<br />
jalousement sur la vie sauvage locale. Et ils n'apprécient pas<br />
beaucoup les intrus ; ça m'étonnerait que la base Mitsuhama<br />
fasse de vieux os.<br />
Giles<br />
><br />
Le Kakadu contient également des milliers de peintures<br />
sur roche aborigènes, dont beaucoup correspondent à des<br />
sites sacrés. Certains étaient déjà tenus secrets avant l'Éveil,<br />
car ils étaient et sont toujours des lieux de grand pouvoir ;<br />
d'autres sont tenus secrets car ils hébergent de dangereuses<br />
entités qui risqueraient d'attaquer les intrus et causer de<br />
graves problèmes s'ils étaient accidentellement libérés.<br />
><br />
L'entrée de certains de ces sites n'est visible qu'à la saison<br />
sèche ; à la saison des pluies, il faut une combinaison de plongée<br />
pour y accéder. La plupart du temps elles mènent à des<br />
grottes secrètes, souvent protégées par des gardiens.<br />
Gracey<br />
><br />
><br />
La légende parle d'une race de sorciers malfaisants vivant<br />
dans une région de la Terre d'Arnhem du nom de Namorodo.<br />
Ce sont des créatures de haute taille avec de longues griffes<br />
et un corps décharné, fait uniquement d'os et de tendons. Ils<br />
volent à travers la nuit et capturent les âmes des morts.<br />
Liyagalawumirri<br />
><br />
><br />
Hmm. Cette description évoque celle des Mimis mentionnés<br />
plus haut. Ça me fait penser aussi à certaines créatures<br />
mythologiques appelées Quinkens à Cap York. Vous ne voyez<br />
pas comme une sorte de dessein là derrière ?<br />
Wiz Kid<br />
><br />
LA TASMANIE<br />
La Tasmanie ne fait pas partie de l'Outback, mais elle n'en<br />
a pas moins sa place ici. C'est une sorte de cousine rustique<br />
de l'Australie, une île sauvage au sud de Melbourne. Au début<br />
du siècle, sa population ne dépassait pas un demi million de<br />
personnes, concentrées sur les côtes nord et est – le reste de<br />
l'île restant virtuellement inhabité.<br />
Les bouleversements subis par la Tasmanie ne furent pas<br />
aussi dramatiques qu'en Australie, mais leurs effets furent tout<br />
aussi sérieux. Le SIVTA, qui fit mourir plus de 25% des habitants<br />
de l'île en dépit des commodités de la science moderne,<br />
sonna le coup d'envoi d'un retour graduel à la barbarie.<br />
L'Éveil ne fit pas se lever de tempêtes de mana dans les montagnes<br />
ou les forêts, pas plus qu'il ne modifia le relief à la suite<br />
de quelque violente catastrophe naturelle ; mais il transforma<br />
l'île d'une manière plus subtile et plus obscure, qui n'apparut<br />
clairement que des années après. Comme le résumait un<br />
homme que je connaissais là-bas : “C'est comme si la Tasmanie<br />
était devenue vivante.”<br />
Au fil des deux décennies qui suivirent l'Éveil, l'île fut lentement<br />
mais sûrement reconquise par la nature. Ce fut<br />
d'abord une croissance accélérée de la faune et une explosion<br />
de la vie animale ; puis les forêts, qui se mirent à rogner sur<br />
les villes, à recouvrir les buildings et à pousser à travers le<br />
bitume. Dans les régions rurales, des portions de route furent<br />
soulevées du sol par la pression des racines. Dans les villes, les<br />
62<br />
Terre d’Éveil<br />
bandits et autres nuisibles de petite taille se répandirent partout.<br />
Les chats, les chiens et le bétail furent progressivement<br />
éliminés par des meutes de loups de Tasmanie et par de nouveaux<br />
prédateurs encore inconnus jusqu'ici. Des créatures<br />
étranges se mirent à rôder dans la nuit, et les cas de disparitions<br />
se multiplièrent. Beaucoup de gens se mirent à signaler<br />
des apparitions spectrales, ou ce qu'on sait aujourd'hui être<br />
des manifestations spirituelles.<br />
><br />
J'ai l'impression que la Tasmanie a reçu sa double ration<br />
<strong>d'Éveil</strong>, comme Tir Tairngire ou l'Amazonie, Quelqu'un sait qui<br />
pouvait être derrière ça ? Il n'y a plus d'Aborigènes sur l'île,<br />
donc ça ne pouvait pas être eux.<br />
Barramundi<br />
><br />
><br />
Il n'y a pas toujours quelqu'un derrière chaque événement.<br />
Peut-être que la Tasmanie s'adaptait tout simplement à sa<br />
nouvelle situation <strong>d'Éveil</strong>.<br />
Evergreen<br />
><br />
><br />
Mon père avait une ferme en Tasmanie, et il était convaincu<br />
que quelque chose cherchait à lui faire la peau. Il refusait<br />
d'en parler mais, à sa mort, j'ai hérité de son journal. Dedans,<br />
il se dit poursuivi par la Tribu Fantôme, les esprits des Aborigènes<br />
qui habitaient l'île autrefois mais qui avaient été exterminés<br />
par les colonisateurs blancs. Réelle ou non, cette tribu lui<br />
flanquait une trouille bleue. Heureusement, il a eu la chance<br />
de pouvoir quitter l'île avant qu'elle ne se soit emparée de son<br />
âme.<br />
Glaive<br />
><br />
Quand les Tasmaniens finirent par se dire que quelque<br />
chose ne tournait pas rond, ils tentèrent bien de reconquérir<br />
leur île, mais c'était déjà trop tard. La transformation s'accéléra,<br />
accompagnée cette fois de tentatives encore plus claires<br />
d'évincer les colons. Des crevasses s'ouvrirent dans le sol,<br />
engloutissant des bâtiments entiers. Quatre barrages furent<br />
détruits simultanément autour du lac Pedder et du lac Gordon,<br />
provoquant des inondations massives. Un vieil Aborigène en<br />
visite prononça une mise en garde naïve et solennelle à la tridéo,<br />
avertissant les habitants de l'île que la Tasmanie ne voulait<br />
plus d'eux et qu'ils feraient mieux de s'en aller pendant<br />
qu'ils le pouvaient encore. La population se réduisit à<br />
quelques milliers de personnes. De nombreux villages furent<br />
abandonnés et rapidement recouverts par la forêt. Les derniers<br />
récalcitrants, obstinément cramponnés à leur île, se réfugièrent<br />
dans le centre-ville de Hobart.<br />
><br />
Renraku voulait implanter un centre pénitentiaire privé en<br />
Tasmanie à cette même époque ; j'imagine qu'elle se disait<br />
que l'île règlerait elle-même le sort des candidats à l'évasion.<br />
Le centre fut construit et inauguré en 2046, puis abandonné<br />
trois mois après. On raconte que Renraku aurait perdu tout<br />
contact avec le personnel de surveillance et que, quand elle<br />
aurait envoyé des enquêteurs, ils auraient trouvé la place<br />
entièrement vide. Matons, taulards, il n'y avait plus personne.<br />
Même les drones étaient hors service. Personne ne sait où ils<br />
sont tous passés, et depuis, la prison est toujours vacante, à<br />
Launceston ; personne ne se risque plus à s'en approcher.<br />
Claustrophobe<br />
><br />
Aujourd'hui, la majeure partie de la Tasmanie est retournée<br />
à l'état sauvage. L'île grouille littéralement de vie –<br />
oiseaux, reptiles, marsupiaux carnivores – et les scientifiques