Terres d'Éveil - Free

Et enfin, l'altyerre, la plus jalousement protégée des
préparations magiques, car elle ouvre les portes du temps du
rêve et permet à celui qui la consomme – koradji ou non – de
fouler les chemins du monde des esprits. C'est une pâte
friable, d'un ocre rougeâtre, qui s'absorbe en très petites
quantités.
Bien que la préparation de ces potions reste un secret de
koradjis, certains d'entre nous ont compris qu'elles pouvaient
valoir un bon prix dans les villes australiennes, et même dans
d'autres pays. Même si certains considèrent cela comme une
violation de notre mission, l'argent que nous retirons de ces
préparations est bien utile à notre peuple. Alors, au nom de
quoi devrions-nous refuser ce moyen de servir notre cause ?
>
Ces préparations sont d'une légalité douteuse en Australie.
Le gouvernement, comme d'habitude, a dix ans de retard sur
la législation. Pour l'instant, ces potions n'entrent ni dans la
catégorie des aliments ni dans celle des médicaments ; en
fait, elles défient toute classification. Si vous en avez sur vous
et que vous êtes arrêtés, vous pouvez vous retrouver accusés
de détention de produits pharmaceutiques de classe A
comme de produits magiques de classe E ou même d'armes
biologiques de classe C. Vous êtes prévenus.
Shalako
>
>
Oh, ce n'est pas le pire. N'oubliez pas que pas mal de tribus
voient d'un sale oeil ces potions secrètes circuler entre des
mains profanes. Et leur conception de la justice est plutôt rustique.
Je préfère encore me retrouver en taule que de me
prendre un coup de lance et d'être abandonné en plein Outback
par un Wulranju vindicatif.
Rolinox
>
>
Ça, c'est rien, les gars ; c'est plutôt des triades que vous
devriez vous méfier. Le plus gros de ce fric dont cause Wareen
provient directement du crime organisé. Ils ont déjà le réseau
nécessaire à l'écoulement de la drogue, alors pour eux, c'est
juste un truc de plus au catalogue. Pour l'instant, le marché
noir des potions, talismans et autres trucs de ce genre appartient
aux triades, mais je crois savoir que le Yakusa et la Mafia
sont sur les rangs. Sans compter que tout ces braves gens
aimeraient beaucoup apprendre à fabriquer la camelote
eux-mêmes.
Chuckles
>
AU COEUR DU CENTRE ROUGE
>
Les shadowrunners se fourrent toujours dans des situations
impossibles, dans des coins où ils n'auraient jamais dû aller. En
Australie, ce coin s'appelle l'Outback. Pour augmenter vos
chances d'y survivre, j'ai débauché un expert de la survie
dans l'Outback appelé Russian Jack. D'après ce qu'on m'a
dit, comme guide, il n'y a pas plus fiable – il aurait une fois
porté sur son dos un de ses clients sur plus de 300 kilomètres
dans le désert, à travers les tempêtes de mana et tous les
dangers. Je crois que c'est le genre de gars en qui on peut
avoir confiance et qui sait de quoi il parle.
> Captain Chaos
Posté le 12 juin 2062 à 05:23:04
Par Russian Jack
Le “Centre Rouge”, c'est le surnom qu'on donne à l'Outback.
C'est la terre de la mythologie australienne qui commence
aussitôt après les villes et les régions côtières – vous le
saurez quand vous serez devant : des roches monolithiques,
des étendues infinies, une poussière rouge omniprésente, des
métacréatures bizarres, une solitude trompeuse, une soif
inextinguible et des pistes qui se perdent à l'horizon. C'est
l'un des endroits les plus rudes et les plus inaccessibles de la
planète, que les tempêtes de mana gardent jalousement.
C'est une terre vivante, qui risque de vous tuer à la première
inattention pendant que vous admirez sa beauté.
VOYAGES ET SURVIE
Pour voyager dans l'Outback, il faut un minimum de préparation.
Ce n'est pas une simple balade dans les bois. Même
la préparation et le meilleur équipement du monde ne vous
offrent aucune garantie de survie ; mais sans eux, vous êtes
sûrs de nourrir les fourmis.
D'abord, il faut souligner que l'Outback n'est pas uniquement
un désert aride – il est beaucoup plus diversifié que ça.
On y trouve effectivement de vastes étendues de sable et de
terre craquelée, mais également des écosystèmes dynamiques
comme des plaines de buissons et d'épineux, des
marais, des pics rocheux, des lacs d'eau salée et des forêts
tropicales.
Si vous voyagez par voie de terre, optez pour un 4x4. Il
y a de nombreuses routes à travers l'Outback, mais elles
voient rarement passer des véhicules et même celles qui sont
goudronnées sont dans un triste état. Faites faire la révision
avant, et emporter tous les outils nécessaires à une éventuelle
réparation ; il ne s'agit pas de rester en carafe au milieu du
désert. Calculez aussi combien de bidons d'essence il vous
faudra -on ne trouve plus de stations avec des pompes en
état de marche, même s'il se peut que vous ayez la chance de
pouvoir marchander un peu d'essence auprès des nomades,
ou d'en siphonner dans une vieille carcasse abandonnée.
>
En cas de panne, vous pouvez toujours appeler au secours.
Le gouvernement ne monte plus de missions de sauvetage,
mais vous tomberez peut-être sur des nomades ou sur une
base corporatiste. Naturellement, ils ne vous aideront pas pour
rien, et ça risque de vous attirer une autre sorte d'ennuis. Pour
la plupart des voyageurs qui traversent l'Outback, la philosophie
dominante est celle du chacun pour soi ; le sentiment,
c'est mauvais pour la survie comme pour les bénéfices.
Bronze Bikie
>
>
Certains nomades se déplacent parfois en convois dans
l'Outback. Ainsi, ils peuvent mieux se défendre ; par contre, ils
restent limités par le carburant et les accidents de terrain.
Conductor
>
On peut aussi voyager à pied, et en terrain accidenté
c'est parfois préférable. Je vous recommande de marcher de
nuit pour éviter la chaleur de la journée, mais vous aurez intérêt
à doublement ouvrir l'oeil. Vous pouvez aussi amener des
animaux de bât comme des dromadaires, sauf que vous aurez
plus de mal à effacer vos traces.
La voie des airs peut sembler la meilleure option, vu l'absence
de créatures volantes, mais en fait, c'est souvent la plus
dangereuse. Les tempêtes de mana ne pardonnent pas
quand on est en vol, et les esprits de l'Outback adorent détraquer
tout ce qui est technologie aérienne. Et puis, encore
faut-il trouver une piste d'atterrissage, même s'il reste çà et là
quelques tronçons de route goudronnée pas trop défoncé. Le
temps que vous économiserez en vaut peut-être la chandelle,
mais ne venez pas pleurer si votre moteur avale un balbuzard
ou si les pales de votre rotor se transforment en pierre.
Terre d’Éveil 51