Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
missions qu'il nous a confiées – du vol d'artefact magique en<br />
passant par l'élimination pure et simple de certains activistes<br />
écologiques en vue – étaient beaucoup moins anodines.<br />
Alisdair Mor<br />
><br />
><br />
Finalement, que veulent-ils, ces gars de la Ville ? Personne<br />
n'en a vraiment la moindre idée ?<br />
Metanoid<br />
><br />
><br />
Oh, je pourrais hasarder une ou deux hypothèses d'après<br />
leur nom et leur manière de faire, mais ce serait hautement<br />
aléatoire, En vérité, je n'ai pas le début d'un commencement<br />
de preuve.<br />
Wriggley<br />
><br />
LE PROBLÈME TOXIQUE<br />
Enfin, n'oublions pas ce grand classique, les zones<br />
toxiques et les esprits et cinglés de chamans qui les accompagnent.<br />
En raison de l'absence quasi-totale de réglementation<br />
et de moyens de contrôle des activités minières et industrielles<br />
dans l'Outback comme dans le reste du pays, l'Australie<br />
compte plus que sa part de sites contaminés par des substances<br />
comme le mercure, les produits chimiques, les<br />
déchets industriels et autres. L'opinion générale est que,<br />
puisque le pays est déjà au bord du gouffre, quelle différence<br />
peut faire un peu de pollution en plus ou en moins, tant que<br />
ça empêche les mégacorps de plier bagages et de transporter<br />
leurs investissements ailleurs ? Notre bien-aimé gouvernement<br />
dit amen à tout ce que lui réclament les corporations, si<br />
bien que la réglementation est pratiquement muette en ce qui<br />
concerne la pollution.<br />
On assiste ainsi à la création de lieux propices à l'implantation<br />
des chamans toxiques, dans certaines zones côtières<br />
particulièrement touchées ou au fond de vieilles mines laissées<br />
à l'abandon. De sorte que les corporations n'affrontent<br />
pas uniquement les tempêtes de mana et les métacréatures,<br />
mais doivent aussi faire face à la menace plus sournoise des<br />
chamans toxiques et de leurs esprits.<br />
Les toxiques se répartissent en deux camps. Il y a<br />
d'abord ceux qui se complaisent dans la souillure et le poison,<br />
dans lesquels ils puisent leur force. Particulièrement<br />
dérangés. ils sont prêts à tout pour aggraver la situation si<br />
cela peut leur permettre d'étendre leur zone d'influence. Ils<br />
s'efforcent de multiplier les “accidents” industriels et d'encourager<br />
l'exploitation des ressources, tout en perturbant les<br />
(très) rares tentatives visant à réduire l'impact de ces opérations<br />
sur l'environnement. Les Aborigènes les tiennent pour<br />
les pires individus qui soient – une menace pour la terre<br />
comme pour ses créatures.<br />
74<br />
Terre d’Éveil<br />
Ensuite, il y a ceux qui haïssent la pollution mais qui sont<br />
persuadés que la seule façon de la réduire consiste à “combattre<br />
le feu par le feu”. En voulant apprendre à contrôler les<br />
esprits toxiques, ils se prennent rapidement au jeu ; ils retournent<br />
leurs pouvoirs contre ceux qui empoisonnent la terre et<br />
pratiquent à leur manière une forme d'éco-terrorisme mais, ce<br />
faisant, ils deviennent aussi mauvais, voire pires, que ceux<br />
qu'ils prétendent combattre. Comme l'a très bien écrit<br />
Nietzsche : “Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne<br />
pas le devenir lui-même” et toutes ces conneries. Les koradjis<br />
qui virent toxiques entrent plutôt dans cette catégorie. Incapables<br />
de supporter ce qu'on a fait de leur pays, ils perdent la<br />
raison et basculent de l'autre côté. Bien sûr, il n'est pas toujours<br />
évident de distinguer un révolutionnaire ou un éco-terroriste<br />
d'un chaman toxique fou à lier ; la différence est probablement<br />
que le toxique ne se soucie plus de rien ni de personne,<br />
en dehors de sa cause.<br />
><br />
Il existe une autre forme de pollution, plus profonde et plus<br />
insidieuse. Flich parle de l'empoisonnement du sol, des eaux<br />
et du ciel, qui est une tragédie terrible pour mon peuple ;<br />
aucun koradji ne peut passer devant un tel endroit sans avoir<br />
la tête qui résonne des cris de souffrance des esprits. Mais il ne<br />
faudrait pas oublier pour autant l'empoisonnement du coeur ;<br />
il y a tellement d'endroits dans les grandes villes, dans les<br />
enclaves corporatistes et même au sein des tribus, qui sont<br />
devenus des lieux de désespoir et de renoncement. Les gens<br />
s'endurcissent, ferment leur coeur aux autres et se réfugient<br />
dans l'avidité, l'ambition et l'égoïsme. Ce poison n'est pas<br />
moins palpable que celui qui s'infiltre dans les eaux, et d'autant<br />
plus dangereux que personne ne le reconnaît comme tel.<br />
Il dénature les lieux et les gens, et affecte les esprits qui les<br />
environnent. Je connais beaucoup d'hommes et de femmes<br />
(dont plusieurs koradjis) qui vivent en ville et qui ont succombé<br />
à ce poison, malgré leur intelligence ; les seuls chants qu'ils<br />
entendent aujourd'hui sont ceux des esprits de la tristesse, de<br />
l'envie, de la méfiance et de la colère.<br />
Wareen<br />
><br />
><br />
C'est vrai. Les esprits toxiques de la terre, des eaux et du ciel<br />
sont fâchés et brûlent de se venger de ceux qui les ont<br />
condamnés à cette existence pitoyable et dénaturée, mais<br />
les esprits toxiques de l'homme sont beaucoup, beaucoup<br />
plus dangereux, car ils incarnent ce qu'il y a de pire en nous.<br />
Leur cruauté ne connaît pas de limite ; la souffrance et le<br />
désespoir sont leur nourriture de prédilection. Méfiez-vous<br />
d'eux et des chamans qui les prennent pour alliés.<br />
Man-of-Many-Names<br />
>