etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

- Un tableau de Rubens, sur toille, représentant l'adoration des
bergers, sur la hauteur d'environ huit pieds et d'une largeur
proportionnée, incrusté dans le milieu de la draperie en bois, qui fait le
couronnement supérieur du maître-hôtel (sic), apprécié à vingt-cinq
louis faisant six cents francs de France" (51)
- Un petit calice d'argent, d'Allemagne, pesant sept onces trois quarts
estimé, en raison de sept esqualins et demi l'once, à une somme de
trente-quatre livres dix-sept sols de France (52)
Rendant compte de ses opérations aux administrateurs
départementaux, Lecocq leur demanda s'il devait porter à Mons le
tableau, après avoir pris soin de le démonter, et ce qu'il fallait faire
aussi de l'amas de livres "insignifiants" qui se trouvait à la
bibliothèque. Il signalait par la même occasion que l'orgue de l'église
n'avait pu être apprécié faute d'expert en la matière (53).
C'est finalement le montais Fétis (54) qui fut désigné à cet effet
par arrêté de l'Administration centrale en date du 11 vendémiaire
(2 octobre 1797). Le 27 octobre, Fétis était à Binche et estimait à 100
livres l'orgue des Récollets, "vu sa petitesse et la défectuosité de ses
principaux jeux" (55). Quant au tableau et aux livres, l'Administration
centrale fit savoir, le 18 brumaire (18 novembre) qu'il ne pouvait être
question de les vendre parce que réservés à la République à titre
d'objets de sciences et d'art. Ordre était donné en conséquence de les
encaisser et de les expédier (les frais de transport étant remboursés)
"à la bibliothèque du département, maison nationale dite l'abbaye
d'Epinlieu, à Mons, où ils seront reçus par le citoyen Delmotte,
bibliothécaire du département" (56). Le 1er décembre, livres (57) et
tableau étaient encaissés par les soins du menuisier André Cayaux, et
conduits, le 9, à Mons, au moyen d'une charrette à deux chevaux menée
par Michel-Joseph Lefebvre (58).
Comme le bruit se répandait que des dilapidations se
commettaient au couvent des Récollets depuis sa fermeture, la
Municipalité binchoise ordonne le 17 mai une visite des lieux sous la
conduite de son Président, Maximilien de Biseau, et des citoyens
Florent-André Gathier, Ferdinand Splengart, Ursmer Leroy, Jean-
Baptiste Dejardin et Théodore Declèves, membres de l'Administration
(59). L'enquête révéla la disparition de plusieurs objets non portés sur
l'inventaire, tels que robinets en cuivre, buses en plomb (60), serrures,
portes d'armoires ("dont le commissaire près de notre Administration a
déclaré en avoir une"), ainsi qu'une "petite chapelle en bois attachée à
la muraille de la cuisine" (61). L' Administration centrale alertée porta
ses soupçons sur le gardien Tobie, et demanda qu'un contrôle exact de
l'inventaire précédemment dressé soit effectué (62), ce qui eut lieu le 18
septembre mais sans que l'on pût constater d'autres disparitions (63).
Les bâtiments, quant à eux, continuaient à intéresser
d'éventuels acheteurs. Une des choses les plus curieuses à ce sujet fut la
demande introduite le 24 juillet 1797 par un ancien carme, un Binchois,
Norbert Carlier (64), de pouvoir occuper soit le collège de Binche, soit le
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