etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

et demie "par une chanson patriotique chantée avec entousiasme à
l'honneur de la patrie".
Le mardi 26 mars fut consacré à la désignation d'un juge de paix
cantonal, désignation que contesta aussitôt le juge en exercice,
Théodore Buisseret, qui s'appuyant sur les dernières prescriptions
légales soutint qu'une telle nomination était contraire à l'article 1er de la
loi du 7 thermidor an VI (25 juillet 1789). L'Assemblée, peu sensible,
semble-t-il, à cette argumentation juridique, passa outre et décida de
nommer quand même un juge de paix, et cela malgré la menace du
citoyen Buiseret de porter cette affaire "véritable infraction à la loi"
devant le tribunal civil du département (124).
Le premier tour de scrutin (149 votants) ne permit d'élire aucun
des candidats en présence (Fidèle Honorez, 49 voix - Th. Buisseret, 47 -
Despiennes, 46 - Deprez père, 3 - Milcamps (125), Dieudonné Lecomte
et F. Hamaide, 1 voix. Le second tour qui eut lieu l'après-midi (182
votants) ne donna pas de meilleurs résultats: Despiennes, 67 - Buisseret,
58 - Fidèle Honorez, 53 - Deprez père, Brichot (126), Paul Courtois,
chacun une voix. La séance est levée à 7 heures.
Le mercredi 27 mars (7 germinal), pour ne pas multiplier
indéfiniment les scrutins, il fut décidé que le vote porterait uniquement
sur les deux premiers. Mais au moment où l'on procédait à l'appel
nominal préalable à ce vote, un courrier vint déposser sur le bureau une
lettre cachetée à l'adresse de l'Assemblée primaire du canton de Binche.
Après avoir pris l'avis de l'Assemblée, le président l'ouvrit et voici ce
qu'il put y lire:
L'an 7 de la République française, une et indivisible, le 7 gerninal, neuf
heures du matin.
Les soussignés domiciliés dans le canton de Binch et ayant les qualités
requises pour voter dans les assemblées primaires font devoir de
protester contre tout ce que l'Assemblée primaire du canton de Binche
séante au temple des lois au dit Binch a fait jusqu'à ce jour, attendu que
les opérations sont frappées de nullités par les infractions faites aux
articles 12 et 13 de l'acte constitutionnel, en recevant au nombre des
votans les nommés Despiennes et Buisseret, Duquesne, B. Stacquez,
Cailleau père, Lamblot médecin et Henri Leclercq. Vous voudrez en
accuser la réception. Fait au dit Binch les jour, mois et an que dessus.
(signés) F. A. Honorez - J. J . Cohendos - A. J. Daneau - N. J. Carlier - J.
B. Pourbaix - A. Blairon - G. J. Los - Ursmer J. Navez - L. J. Honorez -
Olivier Dutilleul - Henry Carlier - J. Honorez - D. Daumerie - Joseph
Ypersiel - j. Daumery - Fr. Defresne - M. Deprez fils (127) - Pierre Allart
(128) - Martin Dégrève - Fr. Gaillard (129).
On devine les réactions que suscita la lecture de cette lettre.
Selon beaucoup, elle ne "mértait aucune considération ni la moindre
attention de la part d'une Assemblée souveraine (...) simple intrigue et
cabale de la part de ceux qui aspiraient aux emplois et qui, ayant vu
leur prétention devenir vaine avoient formé le projet de procédér contre
les opérations de l'Assemblée-mère". Il ne pouvait être question,
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