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etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

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permanente <strong>du</strong> 8 avril, <strong>et</strong> à un arrêté royal <strong>du</strong> 1er mai, le Conseil<br />

communal <strong>de</strong> Binche fut "autorisé" à cé<strong>de</strong>r à Madame Clémence Van<br />

Hinsbergh, religieuse à Angers (140), moyennant une somme <strong>de</strong> 50.000<br />

francs, une partie <strong>de</strong> l'ancien couvent <strong>de</strong>s Récoll<strong>et</strong>s comprenant une<br />

église avec son mobilier bâtiments, cloîtres, cours, caves, jardin <strong>et</strong><br />

dépendances, pour affecter c<strong>et</strong>te somme à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> locaux<br />

d'école" (141). C<strong>et</strong>te cession consentie par <strong>la</strong> Ville à <strong>de</strong>s "religieuses<br />

étrangères" fut critiquée par l'opposition (libérale) <strong>du</strong> moment, qui<br />

jugeait insuffisante <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>mandée (le couvent <strong>et</strong> l'église va<strong>la</strong>nt au<br />

moins 300.000 !), <strong>et</strong> qui accusaient <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> vendre les propiétés<br />

communales les unes après les autres; à quoi un journal catholique<br />

binchois (142) répondit, au moment <strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> 1899, par l'article<br />

suivant:<br />

22<br />

"On se rappelle l'état <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>brement <strong>la</strong>mentable où l'ancien couvent<br />

<strong>de</strong>s Récoll<strong>et</strong>s était tombé. L'église était recouverte <strong>de</strong> carton, <strong>la</strong> moitié<br />

<strong>de</strong>s carreaux manquaient aux grands vitraux, les cloîtres humi<strong>de</strong>s <strong>et</strong><br />

g<strong>la</strong>cés criaient <strong>la</strong> misère <strong>et</strong> l'abandon. L'argent faisait défaut pour les<br />

plus indispensables réparations. Et c'est dans c<strong>et</strong> édifice en ruine que<br />

nos édiles d'antan avaient relégué nos p<strong>et</strong>ites filles ! Les pouvoirs<br />

publics faisant écho aux inspections sco<strong>la</strong>ires, imposèrent à<br />

l'administration <strong>la</strong> création <strong>de</strong> nouvelles écoles. Ce fut dès lors <strong>la</strong><br />

désertion complète <strong>et</strong> <strong>la</strong> ruine imminente <strong>de</strong> ces locaux désormais sans<br />

but <strong>et</strong> sans prix."<br />

L'administration actuelle vou<strong>la</strong>it toutefois conserver au culte <strong>la</strong><br />

coqu<strong>et</strong>te église qui <strong>de</strong>ssert une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville (143). La<br />

réfection en exigeait <strong>de</strong>s frais considérables. Il fal<strong>la</strong>it agir sans tar<strong>de</strong>r.<br />

Que fit-on ?<br />

Soucieuse avant tout <strong>de</strong>s intérêts binchois, l'Administration fit insérer<br />

dans les grands journaux belges <strong>et</strong> étrangers l'annonce <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en<br />

vente d'un ancien couvent présentant <strong>de</strong> nombreux avantages pour une<br />

communauté religieuse. Grâce à <strong>de</strong> pressantes démarches, après <strong>de</strong><br />

nombreux pourparlers, <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong>s Dames <strong>du</strong> Saint-Sacrement<br />

se rendit acquéreur <strong>de</strong> l'immeuble au prix <strong>de</strong> 55.000 <strong>et</strong> non <strong>de</strong> 50.000<br />

francs, en prenant à sa charge tous les frais d'appropriation <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

réparations, <strong>et</strong> en s'engageant à livrer l'Eglise, dont elle assurait<br />

l'entr<strong>et</strong>ien, au culte public suivant le vœu unanime <strong>de</strong>s Binchois (...)<br />

Lorsque le couvent <strong>de</strong>s Récoll<strong>et</strong>s fut ven<strong>du</strong> comme bien national sous<br />

<strong>la</strong> Révolution française, il fut rach<strong>et</strong>é par <strong>de</strong>s bourgeois <strong>de</strong> notre Ville,<br />

notamment par MM. Adrien Fontaine (père <strong>de</strong> M. Auguste Fontaine,<br />

notre vénéré concitoyen), Leclercq, Boursin, <strong>et</strong>c., <strong>et</strong> ces braves citoyens<br />

lorsqu'ils revendirent le couvent à <strong>la</strong> Ville <strong>et</strong> au Bureau <strong>de</strong> Bienfaisance<br />

en 1822, eurent soin <strong>de</strong> faire inscrire dans l'acte <strong>de</strong> vente notarié, <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>use essentielle que voici : Il est bien enten<strong>du</strong> que l'Eglise reste<br />

perpétuellement affectée à l'exercice <strong>du</strong> culte catholique romain.<br />

C<strong>et</strong>te c<strong>la</strong>use a été approuvée par tous les pouvoirs <strong>de</strong> l'époque. En <strong>la</strong><br />

faisant insérer <strong>de</strong> nouveau dans l'achat par les Dames <strong>du</strong> Saint-<br />

Sacrement, <strong>la</strong> Ville n'a fait que remplir une obligation sacrée en même<br />

temps que légale (...)<br />

Il résulte <strong>de</strong> tout ceci que l'église, au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur vénale,<br />

était pour <strong>la</strong> Ville une non-valeur <strong>et</strong> même une charge onéreuse à cause

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