etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

environne les fonctionnaires publics, nous reaparoîtrons au milieu de
nos concitoyens qui nous jugerons d'après ce que nous aurons fait pour
eux.
"Forçons par notre conduite nos ennemis mêmes à dire dans ce jour
d'épreuve: Ils ont senti l'étendue de leurs pouvoir, ils ont bien mérité de
la patrie' ".
L'Administration actuelle prette ensuite individuellement en mains du
Commissaire du directoire exécutif (49) le serment requis par les articles
un et deux de la loi du 3 brumaire 4, qu'ils n'ont provoqué ni signé des
mesures séditieuses et contraires aux loix, et qu'ils ne sont portés sur
aucune liste d'émigrés ni alliés aux degrés repris, et celui, ordonné par
loi du 24 nivôse de la ditte année, qu'ils jurent haine à la royauté et aux
tirans, amour et attachement à la république
Elle procéda ensuite à la nomination de son secrétaire en chef (50), et
elle a fait devoir de maintenir dans cette fonction le citoyen Philippart
(51) lequel a de suitte pretté le sermens requis ci-dessus.
Un citoyen demande l'impression du discours du président. La motion
est appuyée, et l'Administration arrête que le procès verbal de la séance
sera livré à l'impression.
Elle arrête enfin qu'expédition du présent sera envoyé à
l'Administration centrale du département de Jemappe.
Les conséquences, au niveau binchois, des élections de l'an V,
ne tardèrent pas à se faire sentir. Les premières réactions furent assez
vives, et se manifestèrent dans des sens divers. Le 30 avril, le
Commissaire Long transmettait à l'Administration centrale copie d'une
lettre (52) de son collège de Fontaine-L'Evêque l'avertissant
qu'Hippolyte Lecocq, l'ancien président de la municipalité de Binche,
était menacé de mort et qu'une affiche annonçait le même sort pour le
citoyen Alexandre Hocquart (53). Du coup, les administrateurs
départementaux envoyèrent à Binche un petit détachement militaire
composé d'un officier et de six fusiliers "pour réprimer les mauvais
citoyens qui osent menacer les fonctionnaires publics par des écrits
incendiaires et séditieux" (54). La municipalité binchoise protesta,
prenant prétexte des charges supplémentaires que cela entraînait pour
la commune (55) mais rien n'y fit, le général Béguinot lui-même ayant
fait remarquer que les militaires stationnés à Binche n'étaient point une
charge pour les habitants "puisqu'ils reçoivent les vivres et la solde du
Corps d'ont ils font partie" (et ajoutant en outre) "que Binch étant un
point important de communication avec les autres postes militaires, il
ne pouvait sans compromettre le service en rappeler la force armée"
(56). Une autre conséquence du revirement politique entraîné pas les
élections de l'an V fut aussi, à n'en point douter, la lenteur calculée et
les obstacles multipliés que la municipalité du canton de Binche mit
dans l'exécution des lois votées par le Directoire sur la police des cultes.
Nous avons exposé autrefois l'opposition tenace manifestée en ce
domaine par les municipaux binchois qui ne craignirent certes pas de
braver les foudres du Commissaire Long. Qu'il nous suffise d'y
renvoyer le lecteur (57).
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