etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

Hocquart fut élu avec 17 voix (Despiennes en avait obtenu 8, Cohendos,
7, Ursmer Navez et Honorez père, 1).
"Avant de se séparer, des cris réitérés de Vive la République, de
Vive la Constitution de l'an 3e retentirent dans la salle, et la séance a été
terminée par un himne patriotique en l'honneur de la Liberté et de
l'Egalité".
Résumons la situation : l'Assemblée-mère désignait comme
électeurs départementaux: Nicolas Sebille, 114 voix - Nicolas Coquiart,
90 - Henri Leclercq, 86 - Adrien Fontaine, 73; et l'Assemblée
scissionnaire: Fidèle Honorez, 37 - Hippolyte Lecocq, 27 - Auguste
Daneau, 23 et Alexandre Hocquart, 17. Ce sont ces résultats que le juge
de paix Théodore Buisseret transmit à l'Aministration centrale, en
invitant celle-ci à les adresser "à qui de droit" (99).
Les "patriotes" mis ainsi en minorité dans le canton de Binche
ne s'avouèrent pas battus. Dès le 27 mars, le Commissaire Long
adressait à la Municipalité une lettre sévère et pleine de ressentiments:
des patrouilles allaient parcourir les rues de Binche de dix heures du
soir jusqu'au matin; tout ceux qui seraient rencontrés durant ce laps de
temps "sans feu à la main" seraient conduits à la Maison d'arrêt, et
même transférés à Mons s'ils n'étaient pas munis de "bons papiers"; les
décadis seraient désormais annoncés la veille au soir par son de cloche,
et tous les citoyens qui n'arboreraient pas le drapeau tricolore à la
façade de leurs maisons seraient "regardés comme suspects, ennemis de
la République et punis comme tels" (100). Le 2 avril suivant, le même
Commissaire demandait à l'Administration départementale de relever
de leurs fonctions, à titre de parents d'émigrés, les citoyens Debiseau,
président de la municipalité binchoise, Gathier, agent principal et le
juge de paix Théodore Buisseret (101).
L'Assemblée électorale de Mons connut les mêmes
mésaventures qu'à Binche. Là aussi, une scission jacobine se produisit
(102), dont les membres s'installèrent, non sans peine, chez le citoyen
Ghillenghien, laissant les autres électeurs à l'église de Saint-Germain, si
bien que le résultat des votes fut également dédoublé, créant des
confusions sans pareilles. C'est ainsi que les citoyens Girault, Preux,
Demelin, Dorez et Truffart, élus administrateurs du département par
l'Assemblée de S. Germain se présentant, le 4 mai, à l'Administration
centrale pour entrer en fonction, apprirent avec stupeur que d'autres
administrateurs avaient été nommés par l'Assemblée scissionnaire.
Même aventure, le même jour, pour les citoyens Dupuis et Ruelle
nommés l'un et l'autre Président du tribunal criminel par chacune des
deux Assemblées, et demandant qui des deux était l'élu légitime. Tous
reçurent la même réponse de la part du président de l'Administration
centrale, Defacqz,: les Procès-verbaux des deux factions ont été envoyés
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