etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

Ce ne fut que par un travail long, pénible et dispendieux que les
anciens magistrats de la Ville sont parvenus à le remblayer et à en
convertir une partie en jardins d'agrémens et autres, dont un a été
accordé à l'école secondaire et l'autre en promenades publiques. Et ce
fut, Sire, à l'heureuse et à la mémorable époque où, portés par l'élan de
leur amour et de leur reconnoissance, ou plutôt obéissans aux décrets
éternels de La Providence, que les français placèrent sur votre tête
auguste la couronne impériale de France qu'on donna à ce terrein une
forme plus utile et plus agréable en y établissant un cirque, en y faisant
des plantations plus régulières en essences d'arbres plus convenables
aux sols, enfin en augmentant la beauté de la porte d'entrée, bâtie dans
l'ordre toscan, en y plaçant le chiffre de Votre Majesté, et en la
surmontant d'un aigle (4), comme un symbole éternel de vos triomphes,
de vos vertus et de notre bonheur.
Ce terrein est traversé par des tuyaux qui alimentent les fontaines
puhliques d'une eau de source fraîche et salubre; il favorise la
gymnastique des élèves de l'école secondaire qui est à son voisinage; il
offre un lieu si propre aux exercices, que c'est dans ce lieu que la Cohorte
de l'arrondissement a été formée aux évolutions militaires.
Ce même local qui réunit tant d'avantages pour la commune, est
encore d'un prix infini sous le rapport du produit de V octroi municipal
par la réunion des habitans et des étrangers que sa beauté et sa salubrité
y attirent les jours des fêtes communales et publiques, et ainsi les
empêchent d'aller dans les guinguettes des communes étrangères.
Porteur des vœux de mes concitoyens, je les dépose, Sire, avec respect
aux pieds de Votre Majesté Impériale et Royale la suppléant
humblement d'accorder à cette ville sur laquelle vous avez déjà jeté un
regard de bonté en lui donnant une chaussée jusqu'à Charleroy (5), une
nouvelle part dans votre munificence par la concession de la propriété
de ce terrein.
Si, Sire, pour des motifs qu'il ne m'est point permis de présenter, il
étoit de la volonté suprême de Votre Majesté Impériale et Royale que
cette grâce ne pût être accordée gratuitement, je Vous supplie encore,
Sire, qu'il vous plaise autoriser cette commune à faire l'acquisition de ce
terrein au taux de vingt fois le prix de fermage sur le pied du bail
prémentionné.
C'est la grâce qu'implore le plus humble et le plus soumis de vos
serviteurs.
Le second document est une lettre du sous-préfet de
l'arrondissement de Charleroi, Stanislas Troye (6), datée du 3 novembre
1812 (7), annonçant au maire Coquiart l'envoi du décret impérial
autorisant la ville de Binche à acquérir "le terrein connu sous la
dénomination du Château de Binch, moyennant la somme de 2.500
francs".
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