etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

Le 6 février, la vente était annoncée par voie d'affiche. La
première mise en adjudication eut lieu , le 11, à Mons en présence de
Delneufcour, Commissaire du Directoire exécutif près l'Administration
départementale, sur la base des trois quarts de l'estimation, soit donc
8.250 francs. Aucun acheteur ne s'étant présenté, la seconde séance fut
fixée au 21 février (82).
Ce jour-là, à dix heures du matin, devant plusieurs membres de
l'Administration centrale, le premier feu mit en présence le citoyen
Boullard que se contenta d'offrir 8.300 francs, tandis que Adrien
Fontaine montait immédiatement à 350.000 francs; le second feu vit
Joseph Long proposer la somme de 410.000 francs; aucun
surenchérisseur ne s'étant présenté durant le troisième feu, le couvent
et les jardins furent donc adjugés au Commissaire du Directoire
exécutif de la Municipalité de Binche.
Comme il n'agissait pas à titre personnel, Long s'empressa, le
même jour, de déclarer commands Adrien Fontaine, Maximilien
Deneufbourg, André Maréchal et Antoine Boursin, tous quatre Binchois
(83).
Des pourparlers plus ou moins secrets eurent certainement lieu
entre tous ces hommes - y compris sans doute, en sous-main, avec les
Récollets binchois qui avaient dû leur remettre leurs bons d"'achat" - car
le 12 ventôse an VI (2 mars 1798), par acte passé devant le notaire
Lecocq à Binche, Joseph Long acquéreur du couvent, déclarait que ses
commands étaient maintenant : Adrien Fontaine pour quinze soixantedixièmes
- Maximilien Leclercq, rentier, pour 5/70èmes - Louis
Destrebecq, marchand, 4/70èmes - Dominique Leclercq, distillateur de
genièvre, 5/70èmes - André Maréchal, marchand, 6/70èmes - Antoine
Boursin, marchand, 10/70èmes - Charles Dumoullin, marchand,
15/70èmes (84).
L'église des Récollets aurait-elle servi d'entrepôt? On serait
porté à le croire car lors de la vente du mobilier de la collégiale Saint-
Ursmer, le 15 juillet 1798, on constate que Charles-Joseph Maréchal qui
a acheté en cette occasion l'autel, les boiseries, le lustre en cristal et tous
les ornements de la chapelle de sainte Barbe, pour 54 livres, fait déposer
le tout à l'église des Récollets... quitte d'ailleurs à tout revendre à
l'église paroissiale le 5 juin 1802 (85).
En 1802, bien sûr, la situation a considérablement changé. Le
Consulat et la signature du Concordat ont apaisé bien des choses.
Témoin cet aperçu rédigé sans doute pour répondre à une demande
d'Etienne Garnier, le préfet du département, et que nous résumons
rapidement:
"Binche : 3.798 habitants plus 230 à Battignies. L'église paroissiale est en
bon état mais son mobilier (qui appartenait au Chapitre) a été vendu. Il
n'y a pas de maison de cure. La paroisse a toujours joui d'un vicaire,
mais il en faudrait un second si l'église des Récollets n'était pas érigée en
succursale. La collégiale Saint-Ursmer est longue de 84 pieds (du portail
au banc de communion) et large de 76, soit donc 6.384 pieds carrés. Trois
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